IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Jason Carey est le doyen du Campus Saint-Jean. Photo : Courtoisie
Il aura fallu deux ans avant que le projet vienne au monde. Rencontres et discussions ont mené à bon port cette initiative conjointe des instances universitaires et des conseils scolaires francophones de la province. Elle est maintenant approuvée et encouragée par le ministère de l’Éducation de l’Alberta.
Concrètement, le projet s’adresse aux élèves de 11e et 12e année. Le principe des cours à double reconnaissance de crédit permet à l’élève d’obtenir des crédits pour son diplôme d’études secondaires et, selon l’établissement postsecondaire pressenti, il reçoit aussi des crédits de niveau collégial ou universitaire, dépendamment du parcours qu’il suivra après ses études secondaires.

Robert Lessard est le directeur général du Conseil scolaire Centre-Nord. Photo : Courtoisie
Une première franco-albertaine
Martin Poirier, gestionnaire du campus satellite de Calgary du Campus Saint-Jean, dont le rôle dans ce dossier est de faire la promotion du programme auprès des conseils scolaires francophones, rappelle que les cours à double reconnaissance de crédit existaient déjà chez les anglophones. «Mais là, on voulait qu’il y ait quelque chose du côté francophone.»
Ainsi, depuis janvier, le cours d’économie 101, Introduction à la microéconomie, est offert à neuf étudiants, dont sept élèves du Conseil scolaire Centre-Nord, d’après les chiffres obtenus du Campus Saint-Jean.
«Dans le cadre de ce cours qui vient de débuter, le partenariat est avec le volet universitaire du Campus», commente Robert Lessard, directeur général du Conseil scolaire Centre-Nord.
Mais d’autres pourraient s’ajouter dans un avenir pas trop lointain, selon le doyen du Campus Saint-Jean, Jason Carey. «On a une liste de sept ou huit cours qu’on peut offrir en format de cours à double reconnaissance, une fois que le gouvernement albertain les aura approuvés.»
Parmi les futurs cours, le doyen mentionne des cours d’éducation, d’initiation aux statistiques, de psychologie et de sociologie qui sont donnés aux étudiants du premier cycle universitaire. Par ailleurs, trois cours potentiels du Centre collégial de l’Alberta viennent s’ajouter à la liste. Le doyen Carey énumère le cours de comportement organisationnel, un autre sur le jeu (éducation à la petite enfance) et un dernier sur la santé, le corps humain et la maladie chronique.

Martin Poirier, ancien directeur d’école et gestionnaire pour le Campus Saint-Jean, pense que c’est une bonne idée de commencer à s’entraîner pour la vie universitaire en suivant, dès le secondaire, un cours à double reconnaissance de crédit. Photo : Courtoisie
Un défi à relever
Le cours d’économie 101 est offert par un professeur du Campus Saint-Jean de manière virtuelle et en soirée, tout le groupe pouvant ainsi être ensemble. Pour Robert Lessard, «les élèves et leurs familles sont régulièrement intéressés à participer à des expériences scolaires qui leur fournissent un défi. Les cours à double reconnaissance leur offrent cette occasion de se dépasser». De plus, chaque élève peut compter sur l’appui d’un enseignant de son école secondaire.
Il s’agit d’une occasion pour s’initier à un champ d’études universitaires, tout en cumulant des crédits à la fois au niveau secondaire, collégial ou universitaire. Et pas besoin d’être déjà inscrit au Campus Saint-Jean pour suivre le cours.
Si les élèves choisissent de poursuivre des études au Campus Saint-Jean, ils auront déjà en poche trois crédits universitaires transférables dans le programme qu’ils auront choisi. Et cinq crédits viendront s’ajouter pour leur cheminement au secondaire. Un autre objectif des cours à double reconnaissance de crédit est de permettre aux élèves de mieux connaître le Campus Saint-Jean et d’avoir ainsi en tête qu’il est possible de suivre un parcours postsecondaire en français.
D’après Martin Poirier, ces cours à double reconnaissance de crédit permettront «à des étudiants sérieux d’avoir un avant-goût de ce qui va les attendre à l’université et, en plus, ça ne leur coûte rien, car c’est le conseil scolaire qui paye!»
Le doyen Carey estime, quant à lui, que la possibilité pour des jeunes de goûter au savoir universitaire est aussi une façon pour le Campus Saint-Jean de se positionner «dans l’écosystème éducatif», de faire en sorte qu’ils se souviennent de la possibilité de continuer en français leurs études universitaires.
Si, pour l’instant, du côté francophone, les cours à double reconnaissance de crédit sont l’apanage des conseils scolaires francophones, Martin Poirier assure que la prochaine étape sera de proposer ces cours aux élèves d’immersion française.
Glossaire – Apanage : Ce qui appartient en propre à quelqu’un ou à quelque chose