IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
On peut se demander pourquoi un organisme francophone vient offrir des cours d’anglais. Quelle est la valeur ajoutée? C’est que la Cité des Rocheuses joue un rôle important dans l’intégration des nouveaux arrivants dans la région de Calgary.
En plus de ses traditionnels cours de français, l’organisme a récemment élargi son offre pour inclure, depuis septembre 2024, des cours d’anglais destinés notamment aux francophones. Cette initiative répond à un besoin grandissant parmi les immigrants, qui viennent s’installer en Alberta.
Manon Davoust, coordonnatrice du cours de langue pour les immigrants au Canada (CLIC) au sein de la Cité des Rocheuses, explique que le programme est financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) dans le cadre du programme Language Instruction for Newcomers to Canada (LINC). Ce financement permet d’offrir des cours gratuits accessibles aux nouveaux arrivants qui doivent rapidement développer des compétences linguistiques pour s’intégrer sur le marché du travail.

Les cours d’anglais comme les cours de français proposés par la Cité des Rocheuses peuvent se donner en présence ou de manière virtuelle. Photo : Courtoisie
Choisir la Cité des Rocheuses
Outre la gratuité des cours, les personnes passant par la Cité des Rocheuses peuvent espérer un temps d’attente moins long pour commencer leurs cours.
Si, pour le français, «on a environ 400 personnes sur la liste d’attente», précise Mme Davoust, pour l’anglais, c’est encore raisonnable, car plus récent. La responsable a aussi demandé à l’organisme qui lui fournit des clients de «freiner quelque peu les inscriptions pour nous assurer de pouvoir accueillir tout le monde».
Les cours sont offerts en personne et en ligne, avec des classes d’environ 15 étudiants par session. Toutefois, ce nombre devrait augmenter prochainement. «À partir d’avril, en raison des nouvelles politiques gouvernementales, on va augmenter à 20 élèves», précise Manon Davoust.
La langue pour s’intégrer
Zazak Bouarab est l’un de ces étudiants. Alors que sa famille est arrivée d’Algérie en 2022, lui a du attendre cette fin d’année 2024 pour finalement les rejoindre après de nombreux aller-retours. En effet, cet ancien entrepreneur et propriétaire d’une maison de production audiovisuelle et évenementielle devait cloturer ses affaires au pays. Aujourd’hui installé avec sa femme Nadine et ses deux filles – une troisième s’est ajoutée depuis! –, il parle déjà le tamazight (langue berbère), le français et l’arabe mais pour lui, apprendre l’anglais était une nécessité «pour avoir plus d’opportunités de travail et de s’intégrer plus rapidement».
Comme il l’explique lui-même, «s’installer dans un nouveau pays si loin, c’est accepter l’inconnu, apprendre à construire un quotidien et s’ouvrir à une nouvelle culture. On avait choisi de vivre à Calgary, qui est une ville anglophone, car c’était le défi qu’on s’était fixé avec ma femme pour que nos filles puissent être bilingues, sachant que leur première langue était le français.»
Et pas question pour M. Bouarab et sa conjointe d’aller ailleurs qu’à la Cité des Rocheuses pour suivre les cours d’anglais. L’accueil chaleureux qu’ils y ont reçu à leur arrivée à Calgary avait fait son chemin dans leur tête. Après quatre semaines dans la classe d’Olena Spiian, Zazak Bouarab se dit enchanté par les cours qu’il suit en présentiel durant les matinées. «Franchement, ça se passe très bien pour moi, les cours sont bien programmés et adaptés à notre niveau et, déjà, je sens que je m’améliore de jour en jour.»

Zazak Bouarab a commencé ses cours d’anglais, il y a quatre semaines, à la Cité des Rocheuses. Photo : Courtoisie
Après le 30 mars…
Malgré son succès, la Cité des Rocheuses doit faire face à une incertitude administrative. Le financement du programme actuel prend fin à la fin de ce mois et l’organisme est en pleine négociation pour renouveler ses fonds.
«Tous les organismes qui offrent des services IRCC sont dans la même situation, commente Manon Davoust. On doit attendre la signature des nouveaux contrats avant de savoir si on peut continuer.» Cette situation complique la gestion des listes d’attente, même si Mme Davoust reste somme toute confiante.
En attendant, la Cité des Rocheuses poursuit sa mission d’accompagnement linguistique pour aider les nouveaux arrivants, comme Zazak Bouarab et sa famille.
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