le Mercredi 16 avril 2025
le Vendredi 14 mars 2025 10:00 Francophonie

Départ forcé du CFQO de La Cité francophone

Le Pride Centre of Edmonton accueille le CQFO depuis le 7 février. Photo : Courtoisie
Le Pride Centre of Edmonton accueille le CQFO depuis le 7 février. Photo : Courtoisie
La nouvelle est tombée en janvier : faute de place, le Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO) devait déménager ses pénates. Le Pride Centre of Edmonton l’accueille depuis le 7 février. C’est une nouvelle ère qui commence pour l’organisme voué à la défense des droits de la communauté francophone 2ELGBTQIA+ et au dialogue avec les autres groupes francophones.
Départ forcé du CFQO de La Cité francophone
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Martin Bouchard, le directeur général du Comité FrancoQueer de l’Ouest, considère le déménagement de son organisme comme un nouveau défi pour celui-ci. Photo : Courtoisie

Le communiqué du CFQO émis le 6 février annonçait laconiquement que «ce départ, bien que non souhaité, s’impose en raison de l’absence de locaux disponibles à La Cité francophone de la capitale albertaine».

Le CFQO y avait ses bureaux depuis 2021 à même les locaux de Parallèle Alberta (anciennement le Conseil de développement économique de l’Alberta). «Cet environnement, poursuivait-on dans le communiqué, a joué un rôle essentiel dans la croissance et les succès de l’organisation.»

Cependant, lorsque joint au téléphone, Martin Bouchard, le directeur général du CFQO, voyait, malgré cette transition forcée, un avenir prometteur pour son organisme et refusait de s’apitoyer sur son sort. «Les baux étant ce qu’ils sont, nous avons dû nous adapter et trouver un nouvel endroit qui nous permettrait de poursuivre nos activités», explique-t-il.

Malgré le caractère inattendu du déménagement, le CFQO a trouvé un accueil chaleureux au Pride Centre of Edmonton. «C’est un super bel espace, avec un bureau qui nous est dédié. Cette transition nous offre l’opportunité de mieux cultiver notre identité queer, alors que nous avons longtemps été centrés sur l’identité francophone», souligne le directeur général.

Des voisins anglophones

Ce déménagement marque un tournant pour l’organisme qui pourra renforcer son rôle au sein de la communauté 2ELGBTQIA+, tout en maintenant ses activités en français. «On reste enracinés dans la communauté francophone, mais on voulait aussi affirmer notre place au sein de la communauté queer. Ce nouvel emplacement nous procure cette double possibilité», ajoute Martin Bouchard.

De son côté, le directeur général du Pride Centre of Edmonton, Esjay Lafayette, accueille favorablement le CFQO comme nouveau locataire. «Cette arrivée démontre que l’inclusion et la diversité touchent toutes les communautés, y compris les Albertains/Albertaines d’expression française, et nous sommes fiers/fières de renforcer nos liens avec elleux», mentionnait-il dans le communiqué.

L’installation au Pride Centre rapproche aussi le CFQO des jeunes et des étudiants, notamment grâce à sa proximité avec l’université MacEwan. «Cela nous donne l’occasion d’être plus accessibles à une nouvelle génération qui s’identifie à la diversité et qui cherche des ressources adaptées à ses réalités», précise Martin Bouchard.

Rose-Eva Forgues-Jenkins, gestionnaire de la programmation du CFQO, assure la permanence de l’organisme au sein du Pride Centre. Après une semaine seulement, Rose-Eva se disait contente de ses nouveaux voisins, mais, surtout, elle trouvait que c’était «un beau partenariat puisque beaucoup de nouveaux arrivants francophones participent à la programmation du Pride Centre». Elle a d’ailleurs déjà commencé à recevoir des gens, une semaine seulement après la prise de possession des lieux.

Rose-Eva Forgues-Jenkins assure la permanence du CFQO au Pride Centre of Edmonton. Photo : Courtoisie

Réactions et continuité

Le départ du CFQO de La Cité francophone n’a pas été sans réactions. «On a reçu des commentaires un peu déçus de la part d’organismes francophones, mais on leur a expliqué que ce n’était pas un choix volontaire. Nous restons en contact avec eux et nous considérons cela comme un au revoir plutôt qu’un adieu», assure Martin Bouchard.

Le CFQO compte d’ailleurs maintenir ses collaborations avec la communauté francophone de l’Alberta. «Nous avons toujours des membres et des partenaires francophones et nous allons continuer à organiser des événements bilingues», insiste le directeur général de l’organisme.

La rédaction a communiqué à plusieurs reprises avec l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) afin de connaitre son point de vue sur la situation. Ni la présidente Nathalie Lachance ni la directrice générale Isabelle Laurin n’ont voulu commenter la situation, a-t-on appris par courriel, et ce, malgré la proximité géographique et politique de leurs locaux à La Cité francophone.

Glossaire – Enraciné : Implanté solidement