le Mardi 15 juillet 2025
le Mardi 15 juillet 2025 13:01 Francophonie

Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour… Laval!

Tous les membres de l'Équipe Alberta sur le terrain de l’École Joseph-Moreau. Photo : Courtoisie
Tous les membres de l'Équipe Alberta sur le terrain de l’École Joseph-Moreau. Photo : Courtoisie
C’est probablement ce que s’est dit Équipe Alberta en trafiquant quelque peu la célèbre chanson de Robert Charlebois au moment de monter dans l’avion l'amenant vers la deuxième ville d’importance du Québec à l’occasion des Jeux de la francophonie canadienne, qui se déroulent du 15 au 19 juillet.
Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour… Laval!
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA) envoie une imposante délégation de 117 personnes, dont 93 jeunes de partout en province, aux Jeux de la francophonie canadienne (JFC). En raison de la pandémie, ces Jeux sont les premiers depuis 2017. L’événement, à la fois sportif et culturel, est donc attendu avec fébrilité par les jeunes Franco-Albertains.

Pour Julianna Damer, directrice générale de FJA, ce rassemblement est bien plus qu’une simple compétition. «L’idée principale, c’est de rassembler des jeunes de partout au Canada dans un esprit, oui, compétitif, mais aussi rassembleur, pour leur permettre de vivre une expérience en français», explique-t-elle.

En amont des Jeux, les jeunes se sont réunis à Edmonton, notamment à l’École Joseph-Moreau, pour le «Rallye albertain», une fin de semaine d’entraînement, d’activités et de cohésion d’équipe. «C’est notre chance de se préparer, mais aussi, pour plusieurs, la première fois de rencontrer leurs coéquipiers et entraîneurs en personne.»

Fière de sa francophonie, Liana Marquis (deuxième en haut sur la droite) fait partie de l’équipe de frisbee ultime. Photo : Courtoisie

Les volets compétitifs sont multiples. Côté sportif, les Québécois pourront assister notamment à des compétitions d’ultimate (frisbee), de basketball, d’athlétisme ou de volleyball de plage. Au total, quatorze disciplines seront présentées avec des incursions dans le domaine des arts, comme l’improvisation, ou encore dans les composantes sociales, comme l’art oratoire, la justice sociale, et même un camp de survie.

Des jeunes Franco-Albertains de partout

Le recrutement a été varié. «On a utilisé les Jeux francophones de l’Alberta, fait des événements de repérage et reçu des nominations d’entraîneurs. L’important, c’était de représenter toute l’Alberta», commente Julianna Damer. C’est ainsi que des jeunes viennent, entre autres, de Brooks, Grande Prairie, Falher, Jasper, Cold Lake et, bien sûr, d’Edmonton et de Calgary.

Financièrement, Équipe Alberta a obtenu du soutien de Patrimoine Canada, du gouvernement de l’Alberta et de la Fédération jeunesse canadienne-française (FJCF). Julianna ajoute que certains commanditaires «permettent d’offrir aux jeunes des items promotionnels et des expériences de qualité».

Quant aux objectifs, Julianna reste claire, «on veut que les jeunes aient une super belle expérience». Si Équipe Alberta rapporte plein de médailles, ce sera tant mieux, mais la cheffe de mission en est convaincue, le plus important, «c’est qu’ils aient envie de continuer à vivre en français dans leur province».

Une fierté en or

C’est d’ailleurs l’avis de Liana Marquis et de Raphaël Dion, qui ont tous deux des racines québécoises. Si la première fait partie de l’équipe de frisbee, le second montera sur les planches, alors qu’il se spécialise en impro depuis trois ans à Edmonton. «J’aurai l’honneur de démontrer ma fierté de la langue et de représenter l’Alberta à Laval», devant des Lavallois qui pensent parfois, qu’au-delà de la province québécoise, point de salut pour la francophonie.

Raphaël Dion (deuxième à droite dans la rangée du haut) est membre de l’équipe d’improvisation. Photo : Courtoisie

Liana, quant à elle, s’est jointe récemment à l’équipe d’ultimate. «On a peut-être eu cinq pratiques au total, donc je ne suis pas vraiment la meilleure au frisbee. Mais c’est vraiment le fun de rencontrer différents athlètes, de pouvoir apprendre d’eux aussi.»

Tous deux souhaitent aussi briser les préjugés sur la francophonie albertaine. «Au Québec, il y a beaucoup de gens qui croient qu’on ne parle pas en français, note Liana Marquis, qui vient de Falher. On peut leur montrer qu’on n’a pas trop d’accent…»

Bien que la compétition soit présente, l’esprit des Jeux repose aussi sur les rencontres et le plaisir. «Ça serait le fun de gagner une médaille, ce serait la cerise sur le sundae. Mais si on n’en gagne pas, c’est déjà l’expérience, dit Raphaël Dion. Juste de passer une semaine à m’amuser en français, c’est déjà ça.»

GlossaireAsymétrique : dont les forces sont différentes