le Jeudi 17 juillet 2025
le Mercredi 16 juillet 2025 16:00 Francophonie

Un cocon pour les jeunes de l’IGLF

Alfred Lukhanda, président de l'IGLF, présente les lieux aux jeunes qui sont impatients de les découvrir. Photo : Isabelle Déchène Guay
Alfred Lukhanda, président de l'IGLF, présente les lieux aux jeunes qui sont impatients de les découvrir. Photo : Isabelle Déchène Guay
Si l’Institut Guy-Lacombe pour la famille (IGLF) est bien connu de la communauté francophone d’Edmonton pour, entre autres, ses services en français, sa bibliothèque et ses camps d’été, il lui manquait un petit quelque chose pour accueillir, comme il se doit, les jeunes à la recherche d’un lieu bien à eux.
Un cocon pour les jeunes de l’IGLF
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Le jeune papa de Rosalie et Daphné en profite pour relire ses classiques. Photo : Arnaud Barbet

«C’est un espace multi-usage ouvert en tout temps – et non pas seulement lors des activités du centre – pour tous les jeunes de 7 à 18 ans.» C’est par ces mots que Rihab Alaya, la directrice générale de l’IGLF, valide les trois mois de rénovation qui ont permis de rendre le centre de ressources familiales plus agréable pour tous et aussi de créer un cocon pour les jeunes. «L’espace jeunesse est le résultat d’une grande concertation avec les jeunes et les collègues de travail», sans oublier les professionnels qui ont œuvré tout au long du projet.

Une inauguration pour les jeunes par les jeunes

Ils étaient plus d’une quarantaine à s’être déplacés, samedi 28 juin, pour voir ce nouveau lieu. Comme l’explique la directrice générale, il était difficile de pousser les murs, mais ils ont tout de même réussi à délocaliser une partie du personnel administratif dans d’autres espaces afin de faire place nette pour les jeunes. Et le résultat semble avoir beaucoup plu, «nous n’avons eu que des bons commentaires, notamment sur les réseaux sociaux», explique la future maman d’un troisième enfant.

Du sol au plafond, ou presque, ce sont le bleu et le vert, les couleurs du centre qui attirent l’œil dès le premier regard. D’ailleurs, Jean-Marc Cloutier, papa de deux jeunes filles, semble déjà avoir adopté un des fauteuils incroyables qui trônent dans l’espace jeux vidéos où il a pu s’adonner à la lecture. «Mon papa, il a lu Garfield», dit Rosalie, sa grande de 11 ans, avec un sourire jusqu’aux oreilles.

L’espace jeunesse porte les couleurs de l’IGLF. Photo : Arnaud Barbet

Les coins musique et lecture appréciés par la jeune Rosalie. Photo : Arnaud Barbet

Les jeunes profitent du air-hockey. Photo : Courtoisie

L’espace musique est très apprécié. Photo : Courtoisie

Marc-Yohan Kodiané a grandi avec l’IGLF et en est devenu un membre actif en tant qu’animateur de camps d’été. Photo : Arnaud Barbet

Elle a «beaucoup aimé, l’espace est cool!», surtout le coin musique. «J’aime beaucoup l’espace musique parce que je peux jouer la musique que j’ai fait pour les 6e à l’école.» Car, effectivement, Rosalie s’est entraînée fort pour jouer l’Hymne à la joie à la flûte, au xylophone et au piano. 

Et c’est bien l’objectif du lieu, d’offrir différentes options pour toutes et tous. Rihab décrit, avec beaucoup de bonheur, les différents espaces dédiés. Lecture, musique, arts, jeux de société et jeux vidéos, bien évidemment! Et pour celles et ceux qui aiment le babyfoot et l’air hockey, des tables sont aussi disponibles. Rosalie, elle, aimerait beaucoup y voir plus «de livres qui apprennent quelque chose». Elle n’est d’ailleurs pas fermée à y voir aussi des livres en anglais pour les autres, «mais, moi, je lis pas encore l’anglais». 

Lors de l’ouverture, différents jeunes se sont prêtés au jeu des témoignages. Marc-Yohan Kodiané, tout juste 18 ans, a «grandi à l’Institut». Ado, il y venait souvent avec ses amis, mais aussi pour y faire des activités ou ses devoirs dans une petite salle encore disponible. Jeune adulte, il fait maintenant partie de l’équipe et anime les camps d’été depuis deux ans. 

Daphné profite du coin artistique pour s’adonner au dessin. Photo : Arnaud Barbet

Mais lors de l’inauguration, il en a profité pour partager ce qu’il a vécu dans ce lieu et pourquoi il est très heureux de voir enfin le résultat des rénovations. «Quand j’étais jeune, ce n’était pas si simple de se retrouver dans un lieu à nous et dans la zone [commerciale] Bonnie Doon, il n’y a rien. Cela nous a donné notre zone privée», explique Marc-Yohan. «L’IGLF, c’était déjà ma deuxième maison, mais cela va l’être encore plus aujourd’hui», dit-il avec beaucoup de reconnaissance.

Un lieu pour se retrouver  

Après l’école, ce lieu fera le bonheur de plusieurs et pendant l’été aussi, puisqu’il est disponible, il faut juste vérifier les horaires d’ouverture du centre et ne pas venir le dimanche, car c’est le seul jour où l’IGLF ferme ses portes. La directrice générale insiste sur l’inclusion et l’accueil de tous dans le respect de l’autre. 

Si certains peuvent y venir seuls, les parents sont aussi les bienvenus pour accompagner les plus petits. À en croire Rosalie, sa petite sœur, Daphné, âgée de 7 ans, était très heureuse, elle aussi, de s’être déplacée ce samedi. Daphné avoue aussi vouloir y revenir avec quand même un petit regret dans la voix, «je vais y retourner, […] et je pourrais venir avec ma meilleure amie, mais elle est partie loin. J’aimerais vraiment bien l’amener».

Rosalie fait un casse-tête dans le fauteuil dédié au coin lecture. Photo : Arnaud Barbet

Marc-Yohan, même majeur, sait que ce lieu contribuera au bien-être de ces camarades et il ne s’oublie pas dans l’équation. «Avant, on était dans l’espace public où tout le monde était et, des fois, les bébés à côté de nous pleuraient dans les bras de leur maman», ce n’était pas simple de cohabiter, semble-t-il expliquer. «Aujourd’hui, l’espace jeune est fait pour nous», ajoute-t-il en souriant. 

Comme il l’explique, l’espace jeunesse est un peu en retrait de la grande salle où tout le monde s’installe et où de nombreux ateliers prennent place. Cela sera donc moins bruyant. Et si les jeunes, devant la console de jeux vidéos, peuvent aussi parfois oublier d’être discrets, de grandes portes coulissantes leur permettront de ne pas déranger les autres.

La directrice générale de l’IGLF est soulagée, elle pourra partir en congé maternité avec le sentiment du devoir accompli. Elle sait que cet espace ne désemplira pas. Elle invite d’ailleurs tous les jeunes et leurs parents à venir le découvrir sans plus attendre et à rester «connectés à nos réseaux sociaux pour en savoir plus sur les activités». 

Glossaire – S’adonner : Se livrer par inclination et avec ardeur à une activité