le Lundi 13 octobre 2025
le Mardi 7 octobre 2025 10:20 Francophonie

Le Franco Festival, par et pour les communautés francophones, mais pas seulement

Ils étaient nombreux à participer à l’atelier de percussion proposé en après-midi par le Franco Festival. Photo : Albane Maurin
Ils étaient nombreux à participer à l’atelier de percussion proposé en après-midi par le Franco Festival. Photo : Albane Maurin

Les 19 et 20 septembre dernier s’est déroulé le Franco Festival, organisé par le Portail de l’Immigrant Association (PIA). Installé au cœur du Prince’s Island Park, l’événement a profité d’un soleil radieux, une manière de prolonger l’été à Calgary. Un rendez-vous festif qui a permis à la communauté francophone et à de nombreux curieux de se rassembler, en famille et entre amis, pour découvrir la francophonie dans sa diversité.

Le Franco Festival, par et pour les communautés francophones, mais pas seulement
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(De gauche à droite) Serge Pétronille Makuetche, présidente du PIA, Evelyne Kemajou, directrice générale du PIA, et Valérie Djanga, travailleuse sociale et responsable de l’événement. Photo : Albane Maurin

Le coup d’envoi a été donné vendredi soir avec un spectacle canin, suivi de la projection du film Le Petit Spirou, en partenariat avec Cinémagine. Le lendemain, les plus jeunes ont profité d’un château gonflable, ainsi que d’ateliers de peinture et de compositions florales, pendant que les parents déambulaient entre les différents kiosques des organismes francophones et dans un village communautaire créé pour l’occasion, tout cela accompagné par de nombreuses prestations musicales. 

En effet, sur scène, les artistes francophones se sont succédé, offrant une grande variété de styles, de la chanson traditionnelle aux rythmes modernes, avec des tambours, de la danse et du chant. Comme le rappelle Serge Pétronille Makuetche, la présidente du PIA, «dans la programmation, on essaie d’avoir des représentants francophones, mais aussi des amis de la francophonie».

Si la chaleur intense de l’après-midi a quelque peu ralenti l’affluence, le public s’est fait plus présent en soirée. Parmi eux, Dylan Fortier, fondateur du compte Instagram Les Albertains, qui organise régulièrement des rencontres francophones. Pour sa première au Franco Festival de Calgary, c’était une belle occasion. 

Informé grâce à la page web du PIA, il regrette de ne pas avoir vu l’information diffusée plus amplement. «J’essaie de les encourager. J’ai republié l’événement et encouragé mes amis à me rejoindre ici», explique-t-il. Il salue la qualité de la scène et des artistes, tout en notant qu’il «n’y a pas un très grand public, c’est peut-être ça qui manque».

Dylan (deuxième en partant de la gauche) et ses amis sont fiers du drapeau franco-albertain. Photo : Albane Maurin

Une mosaïque de communautés

Le Franco Festival a mis en avant la pluralité des communautés francophones de Calgary. Le public a pu faire connaissance avec des pays comme la Guinée, le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Congo, le Maroc ou encore Haïti grâce à des kiosques qui proposaient des repas typiques, des objets artisanaux et des vêtements colorés.

Mais la richesse du festival ne s’arrête pas là. Depuis plusieurs années, d’autres communautés sont également invitées à se joindre à la fête. L’Ukraine, déjà fidèle au rendez-vous, a été rejointe cette année par les Philippines et la Corée. Une ouverture qui reflète la volonté de bâtir des ponts au-delà de la francophonie pour encourager le dialogue interculturel et valoriser l’altérité.

Serge Petronille Makuetche s’en réjouit. «Ce sont des gens qui aiment la culture francophone […] on ouvre la porte, ils rentrent pour découvrir et pourquoi pas ramener d’autres francophones […]. Avoir la diversité dans notre francophonie, c’est ce qui finalement crée une unité.» 

La présidente du PIA insiste, «quand on pense aux francophones, on pense Québec […], on a vu le multiculturalisme francophone qui existe au-delà […], on arrive à réunir toutes ses communautés autour de la francophonie […], c’est la belle manière de faire, s’ouvrir aux autres».

Spaicy Bazile, une chanteuse canadienne originaire d’Haïti, a fait vibrer le public sur des rythmes caribéens. Photo : Arnaud Barbet

Le Franco Festival est organisé depuis 2011 par le Portail de l’Immigrant Association (PIA).

Et ce n’est pas le président de la Communauté guinéenne de Calgary, Ismaël Diallo, qui dira le contraire. «Je vois beaucoup d’évolution, une ouverture aux autres communautés […] culturelles de Calgary.»

Ces deux acteurs incontournables de la francophonie semblent d’accord pour dire que les communautés amies de la francophonie contribuent à faire connaître la francophonie dans leurs propres cercles et événements, tout en créant des liens durables entre les différentes cultures. 

Comme le souligne Ismaël Diallo, «c’est au travers du Franco Festival que j’ai connu beaucoup de leadeurs communautaires, il permet d’ouvrir des portes». Il ajoute qu’avoir «un espace comme le Franco Festival, où on peut partager notre culture, c’est un plus pour nous».

En fin de soirée, un défilé a réuni les différentes communautés. Chaque groupe a présenté ses tenues traditionnelles et ses musiques, offrant au public un aperçu vivant de leurs cultures. À plusieurs reprises, les participants se sont retrouvés ensemble, dansant et chantant à l’unisson. Ce moment a mis en évidence la capacité de l’événement à rassembler les communautés francophones et leurs alliés autour de la diversité culturelle.

Glossaire – Altérité : caractéristique de la différence

Ismaël Diallo (au centre), président de la Communauté guinéenne de Calgary, et ses compatriotes devant le kiosque représentant leur pays d’origine. Photo : Albane Maurin

L’Ukraine, représentée par Marianna Sirko (à droite), participe au Franco Festival pour présenter ses causes et ses cultures et pour échanger avec les autres communautés. Photo : Albane Maurin

La Corée fait partie des amis de la francophonie. Ses représentants en ont profité pour proposer des soins de beauté. Photo : Albane Maurin

Une famille s’affaire devant le kiosque de la Côte d’Ivoire. Photo : Arnaud Barbet