Pour cette septième édition, le coordonnateur des services d’établissement, Vincent Tatto Mfassu, s’est dit impressionné par l’ampleur de la participation. «Ça s’est très bien passé, exactement comme on l’espérait, et même mieux parce que le monde est venu vraiment nombreux», affirme-t-il.

Selon lui, ce succès s’explique par la hausse importante d’arrivées d’immigrants francophones en Alberta et particulièrement à Edmonton, au cours de la dernière année. L’événement tombait ainsi «au moment optimal» pour connecter ces personnes avec la communauté francophone et les services disponibles.

Pour faciliter leur venue, quatre autobus ont sillonné la ville. «C’est important pour s’assurer qu’on commence l’événement à l’heure, mais aussi pour offrir un moyen de locomotion aux personnes qui viennent d’arriver et qui peuvent avoir des défis avec le transport public», explique-t-il.

Après les allocutions de la présidente de la FRAP, Alice Prophète, et de son directeur général, plusieurs partenaires ont pris la parole, dont le Conseil scolaire Centre-Nord (CSCN), Parallèle Alberta, la Coalition des femmes de l’Alberta et la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA). 

«L’idée, c’est de montrer aux nouveaux arrivants qu’on ne travaille pas en vase clos : on collabore tous ensemble pour favoriser leur intégration», souligne Vincent Tatto Mfassu.

Événement rassembleur 

Ce message semble avoir été bien reçu, selon Achille Ngogang Ngoko Djanjo, arrivé du Congo, il y a seulement huit mois. «À La Cité francophone, il y a vraiment toutes les ressources possibles pour nous permettre d’obtenir l’heure juste et d’obtenir les services dont on a besoin en employabilité, au niveau de l’intégration, etc. Mais j’ai envie de dire que si vous n’allez pas à la FRAP, vous n’allez nulle part en tant que francophone qui arrive à Edmonton», partage-t-il.

Depuis son arrivée, l’adaptation va bon train, même s’il n’a pas encore trouvé d’emploi, lui qui était journaliste à la radio Ell’FM à Douala, au Cameroun. «Je suis en processus d’intégration. Je suis des programmes, je fais du bénévolat, je m’intéresse à la communauté, je fais tout pour m’impliquer», mentionne-t-il. 

Son passage à la JANA lui a aussi permis de renouer avec quelques visages familiers, dont une dame qui est arrivée presque en même temps que lui et avec qui il avait fait du bénévolat pour CANAVUA (Association des volontaires unis dans l’action au Canada). «J’ai été très touché par son témoignage. Son époux a déjà trouvé un emploi, au sein même de La Cité francophone. C’est encourageant», partage-t-il. 

Il a également croisé une vieille connaissance du Cameroun. La rencontre, inattendue, a été empreinte d’émotion. «On a crié comme des enfants. “Mais tu es ici?” Je suis devenu un peu son guide, raconte-t-il. C’est à mon tour de redonner, maintenant que je me suis familiarisé avec la ville.»

Des prestations artistiques marquantes 

Plusieurs artistes étaient présents pour animer la journée, dont Amy Rebelle, autrice-compositrice-interprète franco-albertaine, la slameuse Naomi Kash, ainsi que le groupe ATIGAH, spécialisé dans le chant et la danse africaine, notamment du Togo.

De son côté, Achille Ngogang Ngoko Djanjo dit avoir été particulièrement touché par la prestation du groupe Moti-V Kids, réunissant enfants et adolescents autour du chant, de la danse et de la poésie.

«Ils m’ont rappelé notre enfance au pays. Ils ont chanté, ils ont souhaité la bienvenue aux nouveaux arrivants. Ils ont déclamé un poème qui nous a rappelé que non, on n’est pas perdus : ce n’est pas le froid glacial qui compte, ce sont les sourires et les souhaits de bienvenue», explique-t-il.

Vincent Tatto Mfassu souligne également la «grande contribution» des bénévoles qui, par leur présence, ont assuré le bon déroulement de la JANA. «C’est important qu’ils sachent que leurs efforts font la différence», insiste-t-il.

Un service de garde a également été offert à 90 enfants, âgés de trois à huit ans, afin de permettre aux parents de profiter pleinement de la journée.