«C’est quelque chose qu’on faisait à Edmonton depuis quatre ans, mais c’est la première année qu’on a aussi décidé de le faire à Calgary», explique avec émotion Rose-Eva Forgues-Jenkins, l’une des organisatrices de l’événement et gestionnaire de la programmation au Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO), en évoquant le lever de ce drapeau, fusion du drapeau franco-albertain et de celui de la fierté inclusive 2ELGBTQIA+.

S’inscrivant en juin dans le cadre du Mois de la fierté, cette initiative plus que symbolique témoigne d’un désir clair du CFQO de faire en sorte que les réalités queer francophones aient une plus grande visibilité au sein de l’Alberta et particulièrement à Calgary.

L’événement a été rendu possible grâce à un renfort logistique important. «Cela a toujours été sur notre radar, mais on n’avait pas la main-d’œuvre pour le faire. Là, on avait quelqu’un de l’ACFA provinciale, Annette Matheson, qui nous a aidés», précise Mme Forgues-Jenkins. 

L’ACFA régionale de Calgary a également donné un coup de pouce pour la préparation de l’événement. Ensemble, elles ont coordonné le lever du drapeau qui a eu lieu devant une trentaine de personnes. Si la mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, ne s’est pas adressée aux personnes présentes, elle a tout de même salué celles rassemblées sur la Plaza.

Parmi les organismes présents, outre l’ACFA, on retrouvait notamment la Cité des Rocheuses, le Calgary Centre for Newcomers, le CANAF, ainsi que des dignitaires comme Julie Fafard, attachée à la francophonie de l’Ouest canadien et des Territoires pour le gouvernement du Québec à l’antenne de Calgary. «Julie était très contente de faire partie de l’événement», rapporte Rose-Eva Forgues-Jenkins.

Selon cette dernière, aucune résistance n’a été ressentie de la part des partenaires locaux pour organiser l’événement, tout en reconnaissant les vents conservateurs soufflant parfois sur l’Alberta. Des discours et témoignages personnels ont également marqué la cérémonie. «On a vu qu’il y avait un vrai besoin d’inclure cette communauté. L’année prochaine, on aimerait bien recommencer», a mentionné la représentante du CFQO.

L’ACFA et le CANAF aux côtés du CFQO

Bien que Nathalie Lachance, présidente de l’ACFA, n’ait pu être sur place, elle n’a pas caché son enthousiasme, «je suis vraiment fière de savoir que tout s’est bien passé lundi matin à Calgary». Il était important pour l’ACFA d’être présente à Calgary — c’est Adam Brown, membre du conseil d’administration, qui représentait l’organisme — afin d’appuyer et de reconnaître la communauté 2ELGBTQIA+ francophone de la métropole albertaine.

Alors que des tensions sociales persistent chez nos voisins du Sud, notamment sur les droits de la communauté gaie, Mme Lachance rappelle que ce geste du lever du drapeau franco-albertain/queer était «absolument» nécessaire. Pour elle, il ne fait aucun doute que cette cérémonie se répétera, «j’ai vraiment très, très bon espoir que c’est une nouvelle tradition que nous avons établie cette semaine».

Pour Esdras Ngenzi, directeur général du Centre d’accueil des nouveaux arrivants francophones (CANAF), il allait de soi que son organisme vienne saluer le drapeau franco-albertain/queer, «quand le CANAF accueille les nouveaux arrivants, on ne leur demande pas leur orientation sexuelle». Les services rendus sont là pour tout le monde, insiste M. Ngenzi. «Pour bien assimiler un pays, il faut comprendre l’histoire du pays, l’histoire de ses différentes communautés», rappelle M. Ngenzi.

Pour le CANAF, le lever du drapeau franco-albertain/queer est plus qu’un symbole : c’est un engagement à bâtir des ponts entre diversité, inclusion et francophonie.