le Lundi 18 août 2025
le Lundi 18 août 2025 10:00 Société

Un tacle contre le racisme

L’équipe somalienne est championne du tournoi de juillet. Photo : Berlone Nzinga
L’équipe somalienne est championne du tournoi de juillet. Photo : Berlone Nzinga
Le 26 juillet dernier, une dizaine d’équipes ont pris part à un tournoi de foot au JBS Canada Centre, à Brooks. Une initiative de l’Association francophone de Brooks.
Un tacle contre le racisme
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

«J’ai pris environ trois semaines pour organiser le tournoi», raconte Berlone Nzinga, pompier de son état à Brooks et organisateur de matchs de foot à ses heures.  Au total, le tournoi a réuni 10 équipes comprenant chacune 16 joueurs, dont plusieurs étaient francophones.

Quand on lui demande si rassembler autant d’équipes en si peu de temps n’a pas été trop difficile, il répond tout simplement que sa page sur Instagram lui a été fort utile et, surtout, que «trop de monde aime le soccer!», donc, un tel événement, c’est très vendeur. 

Outre des formations composées de Congolais, de Sénégalais, d’Érythréens ou de Soudanais, on comptait également sur des équipes présentant des joueurs issus des communautés mexicaines, paraguayennes et colombiennes.

Tout le monde est gagnant

Berlone Nzinga est affirmatif, «le tournoi a rassemblé toutes les communautés». Il est le premier à souligner l’apport de l’Association Francophone de Brooks (AFB) dans cette aventure et, en particulier, de Sa Eva Katusevanako.

Le directeur général de cet organisme communautaire créé en 2004 dans cette petite ville du sud-est de l’Alberta «pour pallier la carence des services en français à Brooks» affirme que «ces événements sportifs et culturels ont le mérite de rapprocher plusieurs communautés culturelles, mais aussi – et surtout – ils contribuent à atténuer les effets de la discrimination et des préjugés dus à la différence des cultures, des religions, de pays d’origine, de race, etc.».

Depuis avril 2025, l’AFB bénéficie d’un soutien financier de la part de la Fondation pour les communautés noires (FPCN). C’est ce qui a rendu possible la tenue de cette rencontre sportive. «Nous avons reçu 75 000 $ dans le cadre du programme Catapulte de la FPCN pour financer notre projet de la Vulgarisation du guide des pratiques exemplaires de lutte contre le racisme», précise le directeur général au Franco. Ce montant a permis d’organiser «deux tournois de soccer au mois de juin et juillet», de poursuivre M. Katusevanako. Un troisième tournoi aura lieu au début de l’année prochaine. 

Toutes les équipes présentes ont joué pour lutter contre le racisme. Ici, l’équipe érythréenne, championne du tournoi de juin Stop le racisme et vice-championne du tournoi de juillet. Photo : Sa Eva Katusevanako

Sa Eva Katusevanako (en rouge) félicite certains participants du tournoi en leur remettant la médaille qu’ils méritent. Photo : Courtoisie

Culture et ballon rond

C’est l’équipe de soccer des jeunes de la communauté érythréenne – avec à son bord Berlone Nzinga – qui a remporté ce tournoi devant l’équipe des jeunes des pays des communautés noires de l’Afrique de l’Ouest, en présence d’un public évalué à près d’un millier de personnes.

Le tournoi de soccer placé sous le thème Stop au racisme a été suivi d’un gala de reconnaissance qui a permis d’honorer la meilleure équipe du tournoi, le meilleur joueur et le meilleur buteur. L’AFB avait confié à Jenovie Waka le soin d’animer la soirée.

Celle qui a étudié pour devenir agente de bord souligne en entrevue que, depuis son installation à Brooks en 2018, l’AFB lui a permis d’acquérir de l’expérience dans l’animation de soirées comme celle du 26 juillet. «Ils m’ont permis d’apprendre à comment parler devant le public. Ça m’a donné des atouts.» 

En dépit d’un horaire chargé, elle trouve le temps de se rendre disponible pour les francophones de sa communauté. «Bien sûr que c’est important de s’investir pour sa communauté», dit-elle sans ambages. Voilà pourquoi elle répond le plus souvent présente aux demandes de l’AFB.

Outre le talent d’animatrice de Jenovie Waka, la soirée a permis aux nombreux spectateurs présents d’apprécier le talent des jeunes artistes des communautés noires, qu’ils ou qu’elles soient originaires de la Somalie ou de la République démocratique du Congo. Jenovie faisait d’ailleurs partie d’une troupe de jeunes danseuses d’origine congolaise. Une autre façon de tisser des liens entre les communautés. 

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