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le Samedi 26 octobre 2024 12:00 Santé

Vieillir sans oublier : un rêve réalisable

Dre Michelle Dion a offert un atelier sur la mémoire lors du Vivre actif 2024 qui s’est déroulé à la Cité des Rocheuses, à Calgary, du 26 au 28 septembre dernier. Photo : Courtoisie - Céline Bossé
Dre Michelle Dion a offert un atelier sur la mémoire lors du Vivre actif 2024 qui s’est déroulé à la Cité des Rocheuses, à Calgary, du 26 au 28 septembre dernier. Photo : Courtoisie - Céline Bossé
Près de 40% des personnes de plus de 65 ans souffrent de perte de mémoire, une réalité qui inquiète la population vieillissante. Afin de prévenir et de dédramatiser le sujet, la Dre Michelle Dion a animé un atelier informatif lors de l'événement Vivre actif 2024 qui s’est déroulé à la Cité des Rocheuses, à Calgary, du 26 au 28 septembre dernier.
Vieillir sans oublier : un rêve réalisable
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Dre Michelle Dion est médecin de famille au East Edmonton Health Centre. Photo : Courtoisie

«Je vois des patients, dès la cinquante et le début soixantaine, être préoccupés par leur mémoire. Ils ont peur de faire un début de démence. En général, si quelqu’un s’inquiète, moi, je recommande de consulter», affirme Dre Michelle Dion. La première étape, lorsque des préoccupations liées à la mémoire surgissent, est souvent d’évaluer si ces pertes affectent les activités quotidiennes du patient, puis de réaliser un test cognitif. À noter que de simples oublis, comme égarer ses clés ou son portefeuille, sont généralement normaux et font partie de la condition humaine. 

«Ce qui est inquiétant, ce ne sont pas les oublis [occasionnels], mais les oublis [récurrents]. Par exemple, une personne âgée qui commence à se perdre régulièrement lorsqu’elle conduit, qui fait des erreurs en préparant une recette qu’elle connaît parfaitement ou qui a des difficultés avec des transactions bancaires habituelles, là il y a de quoi s’interroger», explique la médecin. Toutefois, elle précise que cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un problème sérieux.

«Il y a peut-être des choses qu’on doit régler, bien avant de se pencher sur un problème plus grave. On peut penser à des enjeux avec une maladie chronique, un déficit de vitamine B12 ou des effets secondaires de certains médicaments», affirme Dre Dion.

D’autres affections, comme l’anxiété, la dépression ou le manque de sommeil, peuvent empêcher le cerveau de retenir l’information de manière optimale. Avec l’âge, la diminution de certaines facultés, telles que la vue ou l’ouïe, peut également affecter la capacité à capter l’information. «Pour mémoriser, il y a trois étapes : saisir l’information, la stocker et s’en rappeler. Si on entend moins bien, par exemple, c’est possible que l’on comprenne moins bien et qu’on ne se rappelle pas bien de certaines choses», relate la Dre Dion.

Celine Bossé est très sensible à la problématique liée à la démence et apprécie la plus-value de cet atelier. Photo : DCCLIC

Des notions essentielles pour les aidants

Présente lors de l’atelier, Céline Bossé a apprécié l’approche accessible et colorée de la présentation. «Michelle a un don pour vulgariser l’information, c’est impressionnant pour un professionnel de la santé de voir ça à l’œuvre. Elle n’a jamais utilisé le mot “neurone”… Ça paraît qu’elle fait beaucoup de vulgarisation auprès de sa clientèle», décrit celle qui travaille aussi au Réseau santé Alberta (RSA). 

Elle souligne particulièrement la méthode préventive prônée par Dre Dion, qui a également proposé de nombreux conseils à intégrer au quotidien pour améliorer la mémoire des personnes âgées. «Pour moi qui ai accompagné deux parents confrontés à des enjeux de mémoire, voir l’information aussi bien résumée et schématisée, c’était génial. Si j’avais eu un atelier comme celui-ci avant de faire face à ces défis avec mes parents, cela aurait été d’une grande aide», ajoute-t-elle.

«La mémoire fonctionne comme un muscle; il faut l’exercer. Si l’on s’appuie uniquement sur des listes, on risque de ne pas la renforcer», explique, quant à elle, Dre Dion. L’exercice physique est recommandé, tout comme les exercices cognitifs qui permettent d’augmenter les neurotransmetteurs dans le cerveau, dit-elle. Les interactions sociales sont également à préconiser, puisqu’elles peuvent prévenir un déclin cognitif. «Il y a des moyens de garder notre mémoire active pendant longtemps, de renforcer nos bonnes habitudes au quotidien et d’être constants, c’est ça le message à passer», insiste la médecin avec optimiste.

Glossaire – : Démence : Déchéance irréversible des activités de la pensée