IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Dre Michelle Dion animait les ateliers. Photo : Courtoisie
Devant leurs écrans, une cinquantaine de participants écoutaient attentivement Dre Michelle Dion. La médecin de famille animait deux conférences attendues : la première sur les stratégies pour soutenir la réussite scolaire des enfants de 5 à 12 ans, la seconde sur l’importance des vitamines et minéraux dans leur développement.
«Ce sont des sujets importants pour les nouveaux arrivants, qui viennent parfois de contextes différents, où les choses se font autrement», a-t-elle expliqué en entrevue avec la rédaction.
Dans sa première présentation, Dre Dion a insisté sur l’importance de combler les besoins fondamentaux des enfants avant même de parler de méthodes d’étude et de réussite scolaire. «Il ne faut pas négliger la base. Ça veut dire bien manger, bien dormir, faire de l’exercice», a-t-elle rappelé.
Au-delà de ces besoins, elle a précisé que la réussite scolaire passe aussi par le bien-être psychologique des enfants et l’encouragement parental. «Les enfants apprennent tous à des vitesses différentes. Alors s’il y a des petits retards, des difficultés de compréhension, ce n’est pas la fin du monde, au contraire. L’essentiel est de garder l’enfant motivé.»
Des stratégies simples peuvent faire une grande différence, comme réviser à l’aide de graphiques, créer des cartes mémoire ou encore résumer la matière en mots-clés, a-t-elle mentionné. La médecin a également attiré l’attention sur les distractions numériques, qui sont à éviter.
«Il faut s’assurer que l’enfant ait un environnement libre de distractions. On recommande de limiter les écrans et de se méfier des tablettes électroniques.»
Vitamines et minéraux : entre besoins réels et excès à éviter
Le deuxième atelier a plongé les familles dans l’univers de la nutrition. Pour de nombreux nouveaux arrivants, il s’agissait d’un rappel nécessaire sur l’importance d’une alimentation équilibrée et sur les risques de carences. «Notre but, c’est de permettre aux nouveaux arrivants de mieux s’adapter sans se poser toutes ces questions. On voulait vulgariser l’information le mieux possible», a expliqué Nawal Ait Baziz, travailleuse en établissement dans les écoles et responsable des activités parascolaires au PIA.
De son côté, Dre Dion a cherché à tempérer l’enthousiasme parfois trop grand pour les multivitamines. «Même si elles abondent en pharmacie, elles ne sont pas nécessaires pour les enfants qui mangent de façon variée et équilibrée», a-t-elle précisé.
Des exceptions sont toutefois à noter. La vitamine D, souvent déficiente chez les habitants du Canada en raison du manque d’exposition au soleil, peut nécessiter une supplémentation. Dans certains cas particuliers, l’usage de vitamines s’avère également pertinent, par exemple pour les familles défavorisées dont l’alimentation n’est pas toujours équilibrée ou pour les enfants soumis à des régimes restrictifs en raison d’allergies alimentaires.
«Dans ces cas-là, une supplémentation peut être envisagée. Mais je rappelle que, dans la majorité des cas, la nutrition suffit amplement», a-t-elle réaffirmé.

Ahina Adrinkaye, un père de famille originaire du Tchad, était présent pour les ateliers en ligne. Photo : Courtoisie
La médecin a également tenu à rassurer les parents qui peinent à offrir une alimentation parfaitement équilibrée en raison des préférences alimentaires de leurs enfants. Elle a rappelé que, même s’il existe une alimentation idéale pour les 5 à 12 ans, peu de familles parviennent à la suivre à la lettre.
«Ça peut être une bataille constante d’essayer de faire des choses à nos enfants s’ils sont difficiles. Je vous donne les grandes lignes directrices de la Société canadienne de pédiatrie, mais il faut se donner de la marge de manœuvre», a-t-elle lancé aux participants.
Ses recommandations incluaient une consommation accrue de produits céréaliers complets (riz brun, farine de blé entier, grains) et d’aliments riches en protéines (poulet, tofu, haricots).
Pour plusieurs parents, ces informations ont été révélatrices. Ahina Adrinkaye, père de famille originaire du Tchad et arrivé au Canada le 1er janvier 2024, a confié avoir été surpris. «Quand la docteure évoquait le plat idéal pour un enfant, j’ai réalisé que ce que je pensais être très bien ne l’était pas forcément», a-t-il admis.
Il a également découvert les risques liés au surdosage en vitamine D, un aspect qu’il n’avait jamais envisagé. «Nous, on prend de la vitamine D, mais je ne pensais pas qu’on pouvait en prendre trop… Avoir accès à des ressources et à de l’information comme celles-ci, c’est précieux pour mieux nous adapter. Je recommande à tous les arrivants de s’informer de la sorte», a-t-il conclu.
Une journée réussie
Le 30 août, la JONA a réuni entre 650 et 700 personnes à travers une foule d’activités. Dans les couloirs de l’École Sainte-Marguerite-Bourgeoys et à l’extérieur, familles, enfants, organismes communautaires étaient tous réunis dans une ambiance conviviale et animée.
Ce rendez-vous annuel, qui rassemble sous un même toit la grande majorité des organismes francophones œuvrant à l’accueil et à l’intégration, s’impose comme un moment phare pour l’immigrante, rappelle Nawal Ait Baziz.
Glossaire – Révélateur : Instructif