IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Raphaël Freynet est auteur-compositeur-interprète et musicien. Il est aussi le directeur général du RAFA. Photo : Courtoisie
Le Regroupement artistique francophone de l’Alberta (RAFA), avec à sa tête Raphaël Freynet, sera une fois de plus à la coordination du célèbre festival de chansons Coup de cœur francophone lorsqu’il sera de passage en Alberta, en octobre et novembre prochains.
«Depuis 20 ans, on appuie les diffuseurs d’ici afin que des artistes franco-albertains fassent les premières parties de chaque spectacle», explique Raphaël Freynet. Ne pouvant dévoiler tous les noms qui feront partie de la programmation, faute de confirmation, le directeur général mentionne tout de même les noms du réputé groupe néo-trad franco-ontarien LGS et d’Étienne Fletcher, originaire de Regina en Saskatchewan, qui seront de la fête.
Autre événement d’importance auquel collaborera le RAFA : le Salon Interculturel du Livre de l’Alberta (SILAB). Il se tiendra tour à tour dans deux villes différentes, soit à Calgary, à la maison Rouleau, du 2 au 4 octobre, avant de déménager ses pénates à Edmonton, au Campus Saint-Jean, du 9 au 11 octobre. Il aura pour thématique «Les Voix de l’Ouest».
Le SILAB, mis en place par l’organisme Kayanou, célébrera la richesse des histoires, des cultures et des voix francophones noires en Alberta. «Cette édition mettra particulièrement à l’honneur, les auteurs et autrices émergent·e·s des communautés ethnoculturelles francophones, une génération montante qui incarne une francophonie albertaine moderne, diverse et résolument vivante», explique Mireille Isidore.
La directrice générale de Kayanou a confirmé à la rédaction que le SILAB a ciblé «10 écrivains et écrivaines de l’Alberta pour chaque ville». Elle espère aussi la confirmation d’auteurs et d’artistes du Québec et de la Saskatchewan dans les prochains jours.
Le public pourra aussi participer à deux panels hybrides aux thématiques portant sur l’actualité, le premier intitulé «Traduire l’exil : écrire entre deux langues» et le second «Les tendances émergentes dans l’édition».

Steve Jodoin en est à sa troisième année comme directeur artistique de L’UniThéâtre, à Edmonton. Photo : Mathieu Taillardas
Du Québec à l’Alberta en passant par l’Acadie
Le directeur artistique de L’UniThéâtre, Steve Jodoin, a concocté, pour la saison 2025-2026, une offre culturelle diversifiée et ancrée dans la vitalité francophone. «On veut montrer ce que les artistes d’ici savent faire, tout en ouvrant une fenêtre sur d’autres univers», explique Steve Jodoin en entrevue.
Le public pourra ainsi découvrir des œuvres contemporaines innovantes avec, en novembre, Le palier, pièce québécoise de Réal Beauchamp et Jean-Guy Côté, qui propose une réflexion lumineuse et tendre sur la solitude, les relations intergénérationnelles et le choix de mourir dans la dignité.
Bouée de la dramaturge acadienne Céleste Godin sera jouée en mars 2026 et explorera, avec un brin d’humour absurde, les grandes questions existentielles auxquelles seront confrontés un groupe de scientifiques.
Enfin, la première mondiale de Buanderie/Boulangerie de l’autrice franco-albertaine Sophie Gareau-Brennan racontera, en mai, une histoire peu banale de muffins aux bleuets et de chaussettes perdues et transportera le public dans le monde d’une petite communauté francophone.
Interrogé sur la portée du théâtre franco-albertain au-delà du Canada, Steve Jodoin souligne que la reconnaissance des productions locales ne cesse de croître. «Je peux vous dire que j’ai voyagé un peu partout… on n’a rien à envier aux autres.»

Lionel Vialaneix, directeur général de Cinémagine, lors de la présentation du film d’ouverture du festival Coup de projecteur 2024. Photo : Archives Le Franco – Arnaud Barbet
Cinémagine, une rentrée québécoise, mais pas seulement!
Pour la rentrée de septembre, Cinémagine déploie une programmation riche et variée pour les amoureux du cinéma francophone, à commencer par le film du mois, projection qui a lieu à Edmonton, Lethbridge et Calgary tous les premiers samedis du mois. Le premier film de la saison sera la comédie québécoise Menteuse d’Émile Gaudreault.
Le directeur général de Cinémagine, Lionel Vialaneix, attire particulièrement l’attention sur la deuxième édition du festival de films francophones qui aura lieu les 5, 6 et 7 décembre à Calgary. Celui-ci, dans sa nouvelle mouture, met un «Coup de projecteur» sur les premiers longs métrages de réalisateurs. Si l’année dernière les communautés francophones haïtienne, algérienne, vietnamienne, congolaise et française ont été mises à l’honneur, cette année, M. Vialaneix nous promet d’autres belles rencontres.
Petite nouveauté cette année, il y aura une table ronde entre les professionnels francophones, qui seront à Calgary pour présenter leur film, et des professionnels du cinéma de l’Alberta. Ces derniers présenteront les différents atouts du cinéma en Alberta qui, selon M. Vialaneix, est «en pleine effervescence». En ce qui concerne l’aspect compétitif de l’événement, il prévoit recevoir une trentaine de films. Sept seront par la suite sélectionnés et présentés en compétition officielle au grand public. De plus, il y aura un film d’animation québécois qui sera proposé aux cinéphiles le samedi matin.
Cinémagine sera également de la partie pour d’autres événements épisodiques, à titre de partenaire, comme le Franco Festival, qui aura lieu à Calgary les 19 et 20 septembre, ou encore à Red Deer, alors que l’ACFA régionale fera une projection en plein air du Petit Spirou, le 13 septembre, dans le cadre des Journées culturelles de l’Alberta.

Leslie Cortès, directrice générale du CAVA. Photo : Courtoisie
Pendant ce temps au CAVA
Le Centre d’arts visuels de l’Alberta (CAVA) s’apprête à vivre une rentrée foisonnante et variée, à commencer par un vernissage le 18 septembre. Sa directrice générale, Leslie Cortés, souligne que, dans l’espace Exploration, c’est l’artiste Doris Charest qui sera mise en avant avec une exposition solo inédite. «C’est la première fois qu’elle travaille les sculptures pour une exposition», explique la directrice générale. L’exposition de l’artiste franco-albertaine se poursuivra jusqu’au 10 novembre.
Tout près de cette exposition solo, la salle Membres accueillera les artistes Barbara Kowalewski, une Franco-Albertaine aux origines belge et polonaise, Zoong Nguyen Sieg-Mah, qui a le Vietnam dans le cœur, et Virginie Rainville, une autre Québécoise amoureuse de l’Alberta. Le public pourra s’imprégner de la diversité de leur démarche artistique.
Puis, dès le 20 novembre, Les Miniatures prendront toute la place. «C’est des œuvres de maximum 10 par 10 pouces. La galerie va être remplie de miniatures un peu partout.» Un moment attendu qui coïncide avec la période des fêtes et qui attire un public varié.

Doris Charest s’inspire de la nature pour garnir des œufs d’autruche. Photo : Courtoisie
«Laisser sortir mes idées comme elles en ont besoin»
Artiste visuelle bien connue en Alberta, Doris Charest présente sa toute première exposition solo de sculptures au CAVA, un lieu qu’elle juge essentiel pour la vitalité des artistes francophones. Native de Falher, son exposition actuelle prend la forme d’une installation immersive où des œufs sculptés occupent une place centrale. «J’ai fait un moule d’un œuf d’autruche. Après, je prends du plâtre, je le raffine, je mets du gesso… Ça prend plusieurs jours. Disons que ça prend une semaine», raconte-t-elle. À l’intérieur de ces coquilles, l’artiste insère des objets naturels collectés au fil de ses promenades.
Outre ces sculptures suspendues, l’artiste présente une grande toile impressionnante intitulée Thunderstorm. «La tempête, c’est foncé et noir en haut et, en bas, ça devient de plus en plus beau. C’est ma philosophie : quand tu as des problèmes ou des événements, à la fin, il y a toujours quelque chose de bon qui sort de ça.»
Enfin, elle insiste sur l’importance du CAVA pour les artistes francophones en Alberta. «On n’a pas beaucoup de chances de parler en français. Ici, ça m’aide beaucoup d’avoir le centre d’art. On se fait des amis francophones, on peut jaser, parler des arts.»
Glossaire – Gesso : enduit à base de plâtre utilisable sur le bois, le carton ou la toile.