le Vendredi 26 avril 2024
le Vendredi 9 février 2024 12:05 Société

Mois de l’histoire des Noirs : la FRAP lance ses activités à Edmonton

Plusieurs membres de la communauté francophone ont assisté au lancement du Mois de l'histoire des Noirs. Photo : Arouna Sissoko
Plusieurs membres de la communauté francophone ont assisté au lancement du Mois de l'histoire des Noirs. Photo : Arouna Sissoko
(IJL-RÉSEAU.PRESSE-LEFRANCO) - Le 3 février dernier, le Grand Salon du pavillon Lacerte, au Campus Saint-Jean, a servi de cadre au lancement officiel du Mois de l’histoire des Noirs organisé par Francophonie Albertaine Plurielle (FRAP) et ses partenaires. Conférences, allocutions et prestations artistiques étaient au rendez-vous.
Mois de l’histoire des Noirs : la FRAP lance ses activités à Edmonton
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Une poignée de main entre Alphonse Ndem Ahola (FRAP) et le maire d’Edmonton Amarjeet Sohi lors du lancement du Mois de l’histoire des Noirs. Crédit : Arouna Sissoko

C’est dans une ambiance empreinte d’émotions et de fierté que le top départ du Mois de l’histoire des Noirs a été donné. La cérémonie a été organisée par la FRAP en partenariat avec le Centre d’art visuel de l’Alberta (CAVA) et l’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta Society (AJFAS). 

L’événement a vu la présence de nombreuses personnalités, dont l’honorable Randy Boissonnault, ministre fédéral de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles et Amarjeet Sohi, maire d’Edmonton, ainsi que plusieurs membres de la communauté noire et francophone de la capitale albertaine. 

La cérémonie a débuté par une série de discours inspirants soulignant l’importance de ce mois de février. Pour beaucoup d’orateurs, il faut dépasser les célébrations périodiques, «le folklore», pour reconnaître l’impact continu et la présence des Noirs à travers l’histoire mondiale.

«Toute célébration est limitée dans le temps», a souligné Alphonse Ndem Ahola, directeur général de la FRAP. «Il y a des actions concrètes que nous devons poser tous les jours et qui s’inscrivent dans la continuité et dans le futur», martèle-t-il. 

«Il faut que l’histoire des Noirs soit une partie intégrale de tout le spectre éducatif», explique Alice Prophète, la présidente de la FRAP. Photo : Courtoisie 

Combattre le curriculum caché dans les écoles 

Dans son exposé d’une vingtaine de minutes, Alice Prophète a prêché pour une intégration de l’histoire des Noirs dans le curriculum. «Cette histoire est universelle. Elle a traversé des nations et des siècles», précise la première conférencière. 

Pour Alice Prophète, titulaire d’un doctorat en éducation, il faut d’abord «une normalisation de la présence noire». Pour ce faire, la présidente de la FRAP évoque la nécessité d’«une intégration dès l‘élémentaire» afin de bâtir «une fondation solide pour une meilleure compréhension». Ensuite, «il faut que l’histoire des Noirs soit une partie intégrale de tout le spectre éducatif», souligne-t-elle.

Tout au long de février, plusieurs activités auront lieu dans les écoles, telles que des prestations artistiques, des concours, des projections de film sur les héros noirs, les réalisations, mais aussi sur «la tragique histoire des peuples noirs», annonce Alphonse Ndem Ahola. «Cela permettra de connaître et de comprendre la réalité», souligne-t-il avant de préciser que «c’est une façon de combattre le curriculum caché». 

Curriculum caché : Ce terme fait référence aux aspects non officiels, implicites ou non déclarés d’un programme d’études ou d’un système d’éducation. Il englobe les normes sociales, les attentes culturelles, les valeurs et les comportements que les élèves apprennent indirectement au cours de leur éducation, en plus du contenu scolaire explicite.

Le Campus Saint-Jean aux couleurs du Mois de l’histoire des Noirs

Le Campus Saint-Jean ne restera pas en marge des événements du Mois de l’histoire des Noirs. «On veut que ce campus soit un phare de ce multiculturalisme et l’importance que les afro-descendants ont dans cette communauté», précise Jason Carey, le doyen de l’établissement postsecondaire présent à l’activité de lancement.  

Au programme, plusieurs activités sont ainsi prévues. Une table ronde sur le racisme systémique, des prestations musicales par des artistes noirs locaux, mais aussi des projections de films sur l’histoire et la culture noire qui auront lieu tous les vendredis de février. «Le tout va se terminer par une conférence qui va être bilingue au Campus Nord pour célébrer la fin du mois», conclut le doyen Carey. 

«Les défis restent énormes», signale Victor Moke Ngala, le second conférencier de la cérémonie. «Les communautés noires sont confrontées à la pauvreté et au racisme. Mais surtout le fait qu’on arrive dans un nouveau pays, cela vous met devant les défis insurmontables», précise l’enseignant au secondaire et expert des questions liées au racisme. 

Il exhorte la communauté à continuer d’écrire «notre histoire». «La célébration nous donne de la visibilité. Mais elle ne doit pas s’arrêter là. C’est nous qui devons préserver notre histoire.»

Les prestations artistiques de 2Moods et Karimah ont ajouté une dimension dynamique à la cérémonie, reflétant la diversité des talents qui sont présents dans la communauté. Pour sa part, Hope Anaky, élève de l’école Alexandre-Taché, à Saint-Albert, a su captiver le public. La lauréate 2023 de la catégorie francophone du concours Les voix de la poésie a livré «Qui es-tu?» du musicien et écrivain camerounais Francis Bebey, créant ainsi une atmosphère vibrante et engagée. 

Cette année, le thème national du Mois de l’histoire des Noirs est «L’excellence des personnes noires : un patrimoine à célébrer, un avenir à construire».

Glossaire –  Universel : Qui est commun à tous les hommes