«J’ai grandi en allant souvent à la pêche. C’est une activité qu’on partageait et que l’on partage encore en famille.»
Wendy Phanthikane a toujours été une grande amoureuse de la nature, été comme hiver. Adepte de golf, de planche à neige et de pêche traditionnelle, elle a découvert, il y a quelques années, la pêche sur glace, une passion qu’elle partage avec son père, véritable expert, qui lui a transmis la plupart de ses connaissances. «J’ai eu la piqûre comme lui, tout simplement», dit-elle.
Cet engouement l’a rapidement incitée à investir dans l’équipement nécessaire : de la perceuse pour créer les trous dans la glace aux chaufferettes pour affronter le froid en passant par l’abri, dans son cas une tente qui promet une expérience des plus authentiques.
«Ce que j’aime, c’est de rendre la tente la plus sombre possible. Dans ce temps-là, tu es capable de voir le fond de l’eau. Tu vois les poissons en dessous de toi et quand ils s’approchent de ton hameçon, c’est là que tu donnes un coup pour les attraper», décrit-elle.
Basés à Edmonton, Wendy et son père ont l’habitude de se déplacer dans des endroits comme Wabamun ou à Pigeon Lake et même parfois à Sylvan Lake. Chaque sortie est trépidante, accompagnée des efforts pour attraper le poisson et le ramener à la maison pour le congeler. «C’est extraordinaire de savoir d’où vient ce qu’on met dans notre bouche», ajoute cette passionnée.
Gare aux dangers
Néanmoins, la jeune femme met en garde les novices qui voudraient s’improviser une sortie sur un lac gelé sans avoir de connaissances préalables sur les dangers auxquels ils peuvent faire face.
Mieux vaut, selon elle, être accompagné d’un connaisseur. «Il faut s’y connaître en matière d’épaisseur de glace. Parfois, on peut conduire sur le lac gelé, mais d’autres fois, ce n’est pas possible. Il faut aussi faire attention de ne pas contaminer l’eau et s’assurer qu’on a un permis de pêche», illustre Wendy.
En Alberta, un permis de pêche valide est requis en tout temps pour s’adonner à cette activité. Il peut être acheté en ligne ou chez certains détaillants. Cela va de même en ce qui concerne les parcs nationaux tels que ceux de Jasper et de Banff. Dans ces cas précis, les permis doivent être achetés dans les centres d’accueil des visiteurs.
Les débutants ont également avantage à commencer par une sortie dans une cabane de pêche sur glace qui offre «un espace plus confortable qu’une tente au style plus rustique» et s’avère une option plus sécuritaire, confie Wendy.
«Les adeptes vont à la pêche n’importe où et n’importe quand. Qu’il fasse froid, qu’il neige, qu’il y ait une tempête, ça ne les dérange pas. Mais les débutants ou les gens qui ont de jeunes enfants veulent un peu plus de confort», renchérit, quant à lui, Hugo Painchaud.
Grand amateur de pêche sur glace, ce Franco-Albertain d’origine québécoise est copropriétaire de S&P Fishing avec son ami de longue date, Clayton Seguin. Leur entreprise de pêche sur glace a pris forme en pleine pandémie lorsque les deux hommes ont décidé de se bâtir une cabane pour s’adonner à leur passion dans un environnement plus douillet.
Père de jeunes enfants, Hugo cherchait alors une manière de joindre l’utile à l’agréable en rendant son installation de pêche plus alignée à sa nouvelle vie de famille. «Quand j’ai commencé à pêcher sur glace, j’étais équipé d’une chaudière et c’est pas mal tout. Ce n’était pas compatible avec des enfants. L’idée avec la cabine, c’était que ce soit plus familial. Pour que je puisse pêcher en paix et que les enfants soient heureux et au chaud», explique-t-il.
D’une pêche familiale à une pêche luxueuse
Le concept a tellement bien fonctionné que les copropriétaires ont construit une deuxième cabine sur le lac Gull dès l’hiver suivant pour le louer à des familles de la région. Face à la demande croissante, trois autres constructions se sont ajoutées. Cette année, l’entreprise offrira même un sauna sur glace pour garder leurs clients au chaud.
Dans ces cabanes luxueuses, tout est soigneusement préparé pour que les visiteurs n’aient qu’à apporter leur nourriture, un sac de couchage pour la nuit et leur permis de pêche. À leur arrivée, l’ensemble est prêt. «Les trous sont déjà faits. Il y a même souvent déjà une canne à pêche dans l’eau. Ils ouvrent la porte de leur cabine et ils sont à la pêche. C’est idéal pour les débutants», décrit Hugo Painchaud.
Ces structures sont également équipées de téléviseurs qui diffusent en direct la vie sous-marine du lac, offrant une vue en temps réel sur les différentes espèces de poissons comme les dorés, les brochets, les barbottes, les perches et les grands corégones.
Un second écran est installé pour divertir les plus jeunes. Certains pourraient considérer cela comme une intrusion dans l’expérience de pêche, d’autres sont en parfait désaccord. «Je mets des dessins animés pour les enfants, ça les occupe et pendant ce temps-là, je suis libre de pêcher», revendique Hugo.
Les installations promettent d’être sécuritaires, ajoute-t-il, puisqu’avec son collègue Clayton, ils vérifient la condition de la glace «tous les jours». «La sécurité, c’est notre priorité», conclut-il.
Glossaire – Trépidant : se dit d’une activité mouvementée, animée