le Mercredi 13 novembre 2024
le Samedi 25 mai 2024 13:20 Arts et culture

cInéMAGINE se réinvente, une bouffée d’air frais pour la francophonie

Au cours des derniers mois, cInéMAGINE a lancé de nouvelles marques de commerce comme cInésaison. Photos: Courtoisie
Au cours des derniers mois, cInéMAGINE a lancé de nouvelles marques de commerce comme cInésaison. Photos: Courtoisie
(IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO) - Alors que la Société cInéMAGINE de l’Alberta célèbre cette année son vingtième anniversaire, elle s’apprête également à faire peau neuve sous sa nouvelle direction générale. Cette transition offre à l’organisme l’occasion de renforcer son engagement envers la francophonie albertaine à travers une série de nouveaux projets.
cInéMAGINE se réinvente, une bouffée d’air frais pour la francophonie
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Le directeur général, Lionel Vialaneix, a œuvré dans le domaine cinématographique et télévisuel pendant plusieurs décennies, en France. Photo : Courtoisie

Séances mensuelles de projection de films dans les grandes villes de la province, festival cinématographique, camps de jour pour les enfants : la Société sera «beaucoup plus présente» dans le paysage francophone de l’Alberta qu’elle ne l’était auparavant, promet son nouveau directeur général, Lionel Vialaneix. 

«Nous voulons créer des rendez-vous. Les nouvelles marques [de commerce] que nous avons lancées, c’est pour créer des habitudes, pour que les gens pensent à cInéMAGINE lorsqu’ils veulent participer à des activités familiales en français», raconte ce dernier.

Depuis son arrivée en poste en décembre 2023 et grâce à la collaboration du conseil d’administration, un vent de renouveau souffle en effet sur l’organisme qui a pour mission de promouvoir la culture francophone par le biais du cinéma. En mars et avril dernier, les résidents francophones d’Edmonton, de Calgary et de Red Deer ont eu, par exemple, l’occasion de visionner deux films proposés par l’organisme. 

Ces projections mensuelles, qui auront dorénavant lieu le premier samedi de chaque mois, visent à rassembler adultes et adolescents dans une atmosphère conviviale. «Nous avons eu entre soixante et cent-soixante personnes lors de nos dernières représentations. C’est beaucoup quand on y pense. C’est rare qu’on voie autant de gens lorsqu’on va au cinéma, même dans une représentation en anglais», laisse entendre le directeur général.

Le cinéma en français est un moyen de maintenir un lien culturel avec la langue, explique une autre spectatrice de Red Deer, Nicole Lorrain. Photo : Courtoisie

Un vecteur culturel

Parallèlement, cInésaison, une autre initiative lancée récemment par l’organisme, vise à réunir parents et enfants quatre fois par année autour d’un film francophone adapté «à toute la famille». La première édition s’est déroulée avec succès, raconte Laurene Wibina, une mère de famille qui faisait partie de l’assistance à Red Deer. Deux autres projections ont également eu lieu à Calgary, Edmonton et Lethbridge. 

«On va [voir des films en français] toutes les fois qu’on peut. Ça garde le contact avec la langue, même si nous sommes en plein milieu d’une province anglophone», explique cette Congolaise d’origine.

Ses enfants sont tellement emballés à l’idée de prendre part à ces activités «qu’ils courent carrément pour y aller», souligne-t-elle. «Ils adorent ça. Chaque fois, ils sont absolument ravis de regarder des films en français.»

En contexte minoritaire, les occasions de profiter d’événements culturels en français se font assez sporadiques, renchérit, à son tour, Nicole Lorrain, une Franco-Albertaine originaire de Falher. «Je n’ai pas souvent l’opportunité de pratiquer mon français, sauf lorsque je participe à ce type d’événements», confie la spectatrice en rappelant l’importance d’une telle l’initiative.

En quelque sorte, les films qu’elle découvre lors des activités organisées par cInéMAGINE sont devenus son seul ancrage pour garder sa langue vivante dans un contexte culturel, ajoute-t-elle. «Habituellement, je n’écoute pas de films en français. Alors ça me force à sortir de ma zone de confort.»

Cette représentation avait été organisée par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Red Deer en collaboration avec cInéMAGINE qui compte, parmi ses partenaires réguliers, le Portrait Immigrant Association (PIA), à Calgary, et l’Alliance Française d’Edmonton.

Laurene Wibina et sa famille ont l’habitude de participer aux événements organisés par cInéMAGINE en collaboration avec l’ACFA régionale de Red Deer. Photo : Courtoisie

D’autres changements à venir

Deux autres projets verront également le jour dans les mois à venir, assure le directeur général de l’organisme. Un camp de jour pour les enfants à Calgary, Cinécamp : en route pour Hollywood, proposera, dès l’été 2024, une expérience immersive aux jeunes de 10 à 12 ans qui souhaitent s’initier à la création cinématographique. Parmi les activités prévues, les participants auront l’occasion de réaliser ensemble un court métrage de deux minutes. «Ils apprendront à écrire un scénario, à préparer un plan de travail. On leur fournira du matériel de tournage professionnel», explique Lionel. 

Un festival cinématographique est aussi en cours de préparation pour célébrer les vingt ans de l’organisme. Ce projet devrait être reconduit annuellement par la suite. «Le lieu et les détails sont encore en cours de finalisation et nous sommes à la recherche de partenaires.»

La Tournée Jeunesse, qui permet aux élèves des écoles francophones et d’immersion en Alberta de visionner un film en français en dehors des murs de leur établissement scolaire, a, quant à elle, repris ses activités en février et mars dernier, après une interruption en 2023. «Nous avons rencontré 3 500 élèves du sud de l’Alberta, Lethbridge, Medicine Hat, jusqu’au nord, à Grande Prairie, Fort McMurray, en passant par Saint-Paul, Canmore, Airdrie», conclut Lionel.

Glossaire :  Sporadique : Irrégulier