IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

«On est un organisme qui a été créé pour vraiment favoriser et créer le dialogue au sein de la francophonie canadienne et avec le reste de la diversité canadienne», explique Ajà Besler, directrice générale du Réseau dialogue. L’organisme est notamment connu pour piloter les réputés Rendez-vous de la francophonie qui permettent de faire briller la francophonie.
C’est dans cette logique d’ouverture et de rapprochement que le Réseau dialogue a lancé, en 2025, le programme VIF. Soutenu par le gouvernement fédéral, ce programme vise à faire éclore des projets jeunesse partout au Canada. «Quand le gouvernement a annoncé qu’il y avait ces fonds-là, on a trouvé que notre organisme était bien placé pour faire l’administration d’un programme comme celui-là parce qu’on est dans la communauté, on a des partenariats avec toutes sortes de groupes à travers le pays», précise Mme Besler.
En ce qui concerne cette première édition de VIF, l’appel à projets a suscité un engouement immédiat. «On a reçu 120 demandes de subventions. On avait assez de fonds pour financer 17 projets. Ça montre qu’il y avait vraiment un intérêt dans la communauté.»
Parmi les initiatives retenues figure le Ciné-Academy Tour soumis par la Société Cinémagine Alberta, un projet itinérant qui offrira aux jeunes une initiation aux outils numériques de création. «Je pense que c’est quelque chose de vraiment intéressant parce que ça semblait d’actualité. On vit dans l’ère de TikTok… C’est non seulement artistique et créatif, mais ça va donner aussi des outils concrets qui vont servir à ces jeunes-là sur le marché du travail», souligne Mme Besler. Des 12 projets provenant de l’Alberta, c’est donc celui de Cinémagine qui a remporté la palme.
Le cinéma pour renforcer le français chez les jeunes
Grâce à une subvention de 53 000$, le Ciné-Academy Tour s’apprête à prendre la route en Alberta dès la fin septembre, avec un objectif clair : stimuler la créativité des jeunes francophones par le biais du cinéma, tout en renforçant leur usage du français.
«Ce sont des ateliers de création cinématographique, évidemment en français, explique Lionel Vialaneix, responsable du projet et directeur général de Cinémagine. Nous avons proposé 60 ateliers qui seront animés et proposés aux 14-30 ans, puisque c’était la cible recherchée par le programme.»
Ces ateliers immersifs permettront aux participants de concevoir leurs propres mini-films, de l’écriture au montage, en passant par le tournage et l’interprétation. «Notre objectif, c’est de créer un espace francophone d’expression créative, là où on va», précise-t-il.

Le directeur général de Cinémagine, Lionel Vialaneix. Photo : Courtoisie
Aller vers des régions plus éloignées
Les ateliers se dérouleront dans des établissements scolaires francophones, ainsi que dans des organismes communautaires réunissant des groupes de 20 jeunes, qui auront ainsi accès au matériel nécessaire pour réaliser leur film. «On veut que soit valorisé l’usage du français dans le contexte pratique, ludique, moderne et collaboratif», ajoute un directeur général «très satisfait et très heureux» d’avoir su convaincre le jury du Réseau dialogue.
«C’est un aboutissement» pour celui qui avait concocté ce projet dans sa tête depuis un certain temps. Trois grandes thématiques guideront les ateliers : le cinéma et la danse (explorer la comédie musicale comme vecteur d’émotions et de narration), les effets spéciaux et le fond vert (initiation aux techniques du cinéma numérique) et l’histoire du cinéma et des films muets (un retour aux origines du langage cinématographique et de l’expression non verbale).
De septembre à février, l’équipe parcourra une dizaine de villes albertaines, des grands centres, comme Calgary et Edmonton, aux communautés plus éloignées, telles que Bonnyville, Medicine Hat ou Grande Prairie. «On va aller là où il y a des communautés francophones, y compris dans le nord et le sud de l’Alberta», insiste M. Vialaneix.
Le fait d’avoir été subventionné permettra à Cinémagine Alberta d’offrir gratuitement aux centres communautaires et aux écoles les ateliers du projet. Déjà, l’intérêt pour une telle activité se fait sentir. Lorsque mis au courant de l’existence du Ciné-Academy Tour, Rémi Lemoine, directeur général adjoint des services éducatifs du Conseil scolaire FrancoSud, a été sans équivoque, «il ne faut pas passer à côté de ça!»
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