le Samedi 5 octobre 2024

Parmi ses effectifs, l’école La Mission compte Brigitte Burrows comme nouvelle enseignante. Dix-sept ans plus tôt, c’est elle qui avait coupé le ruban d’inauguration de l’établissement scolaire francophone de Saint-Albert

Début septembre, Brigitte Burrows ouvre pour la première fois la porte de sa classe à ses 18 élèves de troisième année. Diplômée en avril, la nouvelle enseignante de 21 ans ne pouvait espérer mieux comme première affectation. «J’avais la volonté de revenir à La Mission», dévoile-t-elle. Une envie justifiée pour celle dont l’histoire se conjugue avec celle de l’établissement scolaire.

En 2003, Brigitte Burrows a eu l’honneur de couper le ruban symbolisant l’ouverture de la nouvelle école francophone à Saint-Albert. Mis à part «une grande fête avec des personnalités importantes comme le maire Nolan Crouse», peu de souvenirs subsistent pour une enfant de cinq ans. Mais, présente ce jour-là, sa grand-mère Jacqueline Morissette se souvient surtout d’un «moment de fierté».

Une famille impliquée dans la promotion de la francophonie 

À l’époque, la petite Brigitte n’a pas été désignée par hasard parmi la centaine d’élèves inscrits. «Mes grands-parents et ma mère ont toujours été impliqués dans la promotion de l’éducation francophone à Saint-Albert», explique l’enseignante. «À partir des années 80, avec d’autres parents, nous nous sommes battus pour avoir le français dans notre commune, précise Jacqueline Morissette. Mes autres petits-enfants, plus vieux que Brigitte, devaient faire 16 km en autobus pour aller dans une école francophone d’Edmonton». Ainsi, après deux décennies de lutte, «on s’est dit que ces efforts en valaient la peine».

« Ouverture d’école » : A cinq ans, Brigitte Burrows a été choisie parmi ses camarades pour découper le ruban d’inauguration de l’école francophone. Crédit : Courtoisie

Suite à cette journée mémorable pour sa famille, Brigitte Burrows a progressivement développé un lien fort avec La Mission. Entre ses murs, une vocation est née. «J’ai toujours voulu faire ce métier, les enseignants que j’ai eus dans le passé m’ont marqué», affirme celle qui au cours de sa scolarité, a seulement quitté les lieux pour étudier au Campus Saint-Jean, afin d’obtenir le diplôme lui permettant d’enseigner à son tour.

«Rendre ce que la communauté de Saint-Albert m’a donné» 

Au-delà de l’école, Brigitte Burrows éprouve une affection particulière pour la ville de Saint-Albert, où elle a toujours vécu. «Ici vit une communauté que je connais bien et j’ai envie de lui rendre ce qu’elle m’a donné», reconnaît-elle.

Depuis ce jour de 2003, l’école La Mission de Saint-Albert a connu un développement tellement important que trois salles de classe dites «portables» ont été construites en dehors de l’établissement. L’ensemble des 250 élèves, de la maternelle à la quatrième année, peuvent ainsi être accueillis. Les cinquièmes et sixièmes années ont quant à eux dû déménager vers l’école Alexandre-Taché, faute d’espace.

Cet article fut publié dans l’édition du 15 octobre 2020 en page 4.

En 2021, le golf continue de séduire de nouveaux publics. En tête de liste, les femmes sont de plus en plus nombreuses à arpenter les greens. Paradis des golfeurs, l’Alberta n’échappe pas à la règle, pour le plaisir de ses pratiquantes.

Comme chaque année entre avril et octobre, l’Alberta voit ses quelques 350 parcours de golf s’ouvrir aux passionnés et néophytes de la discipline. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce sport qui tend à se défaire de l’étiquette élitiste et réservée à la gent masculine qui lui a longtemps collé à la peau. 

En 2019, le Ladies Team Classic s’est déroulé sur le parcours du Canmore Golf. Crédit : Alberta Golf

Paradoxalement, le golf a aussi profité du contexte imposé par la pandémie actuelle. «C’est un sport fait pour le Covid», ironise Phil Berube. Le directeur général de la fédération de golf albertaine (Alberta Golf) explique : «durant le confinement, les terrains de golf sont restés ouverts, car ils peuvent respecter les distanciations sociales et ils ont fait face à une forte demande des personnes qui ont eu plus de temps devant eux». Il faut savoir qu’une partie de golf dure généralement deux heures pour un parcours en 9 trous et quatre heures pour un 18 trous.

Au-delà de ce phénomène ponctuel, la fédération albertaine a, depuis une dizaine d’années, entamé une stratégie d’ouverture à un public plus large. Une démocratisation qui vise aussi bien les différentes communautés, les jeunes ou encore les femmes. «Pour cela, nous organisons différents événements, par exemple, entre 2016 et 2020, nous avons mis en place le programme She Swings She Scores en introduisant le golf auprès des jeunes filles qui jouent au hockey ou à la crosse», rappelle Phil Berube. Une opération qui, en 4 ans, a permis d’initier 5000 Albertaines à la discipline.

Le Kananaskis Country Golf Course baigne au milieu des parcs provinciaux proches de Calgary. Crédit : Alberta Golf

65 % DES NOUVEAUX GOLFEURS DE L’ALBERTA SONT DES FEMMES

D’après les chiffres de Charlton, 26 % de la population albertaine joue au golf et 28 % de cette tranche sont des femmes. Toutefois, l’institut de recherche révèle également qu’en 2020, sur les 3% de nouveaux golfeurs que comptait la province, près des deux tiers étaient des golfeuses.

Sociabilité et stratégie

A Calgary, Julie Fafard, 51 ans, a découvert le golf en 2013. Depuis l’année dernière, elle se retrouve chaque semaine avec trois autres amies sur le parcours de Cochrane. «Au départ, j’étais invitée à des tournois dans le cadre de mon travail et le côté sociable que j’ai tout de suite perçu m’a donné envie d’essayer ce sport», introduit celle dont les fonctions sont liées au développement touristique de la province. 

Par la suite, elle a été séduite par «l’aspect stratégique et les règles à respecter pour savoir comment se comporter sur le terrain». Au point d’avoir déjà testé une vingtaine de parcours à travers la province. «Avec mes partenaires, nous avons l’ambition d’aller un jour à celui de Palm Springs, aux États-Unis». Elles devaient aussi prendre part à Elle Golf. Cette ligue féminine regroupant les villes de Calgary et Edmonton comptait 300 inscrites, avant que le Covid ne vienne gâcher la fête. «Ce n’est que partie remise», assure la passionnée.

Le Glendale Golf d’Edmonton a accueilli la dernière édition de l’Alberta Senior Ladies Championship. Crédit : Alberta Golf

Aux personnes intéressées par l’aventure golf, Julie Fafard donne trois conseils pour débuter : «acheter du matériel de seconde main qu’on peut trouver à bas prix, s’inscrire à des cours avec un professionnel pour avoir la bonne posture et la bonne technique en trois à cinq leçons, puis jouer à plusieurs avec l’idée de transfert d’apprentissage». Elle assure également n’avoir jamais ressenti la moindre discrimination envers la condition féminine.

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C’est reparti pour un tour de course virtuelle. Après le succès rencontré en 2020, la Fédération du sport francophone de l’Alberta réitère son opération avec un double objectif : soutenir financièrement la communauté et inciter tout le monde à la pratique d’une activité physique.

La Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA) prépare la deuxième édition de sa course virtuelle, qui se déroulera du 18 au 28 juin prochains. Dans un contexte de confinements successifs dus à la Covid-19 et avant que les sports en extérieur soient à nouveau totalement autorisés, cet événement a pour ambition de «garder les gens motivés et en forme», explique Loubna Laaouad, directrice adjointe de la FSFA.

L’année dernière, 70 inscrits ont participé à la course virtuelle. Crédit: Courtoisie

Ouverte à tous et gratuite, cette initiative consiste à parcourir la plus grande distance possible, au pas de course ou en marchant. Les participants envoient ensuite leurs résultats et une photo d’eux, afin qu’ils soient publiés sur les réseaux sociaux.  Des défis à la carte ont également été mis en place. «Chacun choisit ses jours et les défis qu’il souhaite relever: 1 km, 5 km, 10 km, 15 km, 20 km et plus», précise Loubna Laaouad.

A l’issue de ces dix jours de sport, la FSFA va additionner l’ensemble des résultats et ainsi postuler au défi Ensemble, tout va mieux. Proposé par l’organisme ParticipAction, il récompense la communauté s’étant montrée la plus active, avec 100 000 dollars canadiens à la clé. Cette somme est ensuite dédiée à différents projets liés à l’activité physique. 

170 inscrits sont attendus

L’an dernier, la course virtuelle a réuni 70 participants. Un sondage réalisé par la FSFA avait ensuite révélé que 95 % d’entre eux étaient prêts à la refaire. Promesse tenue cette année, avec 170 inscrits. Parmi eux, la grande majorité vient de l’Alberta et on retrouve tous types de publics. 

Étienne Alary va tenter de battre son propre record, en atteignant les 50 km. Crédit: Courtoisie

«Il y a des enfants, des aînés; les gens viennent en famille, entre amis ou en couple. Nous avons même trois classes d’Edmonton, de Wainwright et de Llyodminster», se félicite la directrice adjointe qui aurait aimé pouvoir réunir toutes ces personnes en un même lieu.

3 dollars par kilomètre

Parmi eux, Étienne Alary participe pour la seconde fois. Directeur général du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA), il se définit comme «un membre très impliqué de la communauté francophone». Il a ainsi ajouté un défi dans le défi, en faisant un don de 3 dollars canadiens à la Fondation franco-albertaine, pour chaque kilomètre qu’il aura couru. 

Après avoir atteint les 30 km l’année passée, il a l’objectif d’atteindre les 50 km. «J’ai commencé la course à pied il y a trois ans, ça permet de se vider le cerveau et de commencer la journée du bon pied», affirme celui qui considère qu’il est important de «prêcher par l’exemple». Son conseil pour les gens qui débutent et se lancent dans la course virtuelle: «ne pas partir trop vite afin d’éviter les blessures».

Face aux différentes restrictions imposées par la pandémie actuelle, les francophones passionnés de soccer souhaitent malgré tout pratiquer leur sport favori. Pour mener à bien cette mission, le club de la capitale albertaine s’appuie, entre autres, sur les outils informatiques.

Au 1er mai, l’Edmonton Fusion FC a démarré sa saison avec un premier adversaire de taille : le confinement. «Nous avons dû nous organiser pour proposer une offre aux 92 jeunes de 3 à 13 ans qui se sont inscrits depuis le mois de janvier», explique Joris Desmares Decaux, président du club de soccer à vocation francophone. 

Le casse-tête a commencé avec l’interdiction de se réunir à plus de 10 personnes en un même lieu. «Il a fallu qu’on procède à une réorganisation et trouver de nouveaux entraîneurs». Une denrée rare au sein de la communauté francophone albertaine. Le président s’est donc non seulement tourné vers des partenaires tels que la fédération de soccer, mais aussi les joueurs du club et certains parents bénévoles. 

Joris Desmares Decaux, président de l’Edmonton Fusion FC, fait en sorte que les jeunes puissent continuer leur pratique du soccer. Crédit : Courtoisie.

«Tout le monde n’a pas vocation à enseigner mais les quelques volontaires qui ont répondu favorablement à notre demande nous ont permis d’avoir suffisamment de groupes pour accueillir tout le monde», apprécie Joris Desmares Decaux qui, lui aussi, a dû se mettre au sifflet. 

Une fois cette mission accomplie, restait au Edmonton Fusion FC de trouver la place nécessaire pour respecter la règle des 2 mètres de distance entre chaque individu, imposée par la Province. La ville d’Edmonton lui a ainsi accordé des terrains supplémentaires, dans l’enceinte de l’école Maurice-Lavallée.

Des entraînements sur Zoom

Alors que tout semblait réglé, un nouveau coup dur est survenu avec l’annonce de la suppression des activités sportives à compter du 9 mai. «On a dû annuler nos sessions programmées jusqu’à la fin du mois», regrette le président. 

Pour résoudre cette énième problématique, l’Edmonton Fusion FC a mis en place une chose inédite dans l’histoire du club : l’entraînement en ligne. «L’objectif est de répondre aux demandes de beaucoup de parents qui nous ont demandé de maintenir leurs enfants en forme», détaille Joris Desmares Decaux. 

Dans leur salon ou leur jardin, les enfants écoutent attentivement les consignes de Steffany Nadeau. Crédit : Courtoisie.

Des sessions mêlant préparation physique et maniement du ballon sont ainsi programmées sur la plateforme Zoom. Chez les plus jeunes, cela se traduit par une chasse au trésor au sein de leur propre maison, en guise d’échauffement. Chacun d’entre eux s’est ensuite aménagé un espace et utilisé des accessoires domestiques pour s’entraîner. 

«On a adapté les séances en fonction de l’âge et du niveau de chacun, avec des groupes récréatifs et d’autres plus compétitifs», précise le président. Le tout se concluant par une série de questions/réponses, si les participants souhaitaient améliorer une partie plus spécifique de leur jeu.

Des jeunes disciplinés

Parmi les différents entraîneurs réquisitionnés pour que chacun puisse continuer à profiter de sa passion du soccer, figure la joueuse Steffany Nadeau. «Je pratique ce sport depuis longtemps mais c’est ma première expérience en tant que coach», explique-t-elle. 

Steffany Nadeau officie désormais en tant que coach, une nouvelle activité qu’elle entend poursuivre en français. Crédit : Courtoisie.

Elle aussi a dû procéder à certaines adaptations. «J’avais oublié le niveau que l’on a lorsqu’on est enfant», s’amuse-t-elle. Toutefois, elle assure que «les entraînements en ligne se sont super bien déroulés, j’étais moi-même fatiguée à la fin». 

Steffany Nadeau relève également que «grâce à l’école, les enfants sont habitués au Covid et à garder leurs distances». En attendant un retour à la normale, elle se voit poursuivre cette nouvelle activité : «j’aimerais continuer d’entraîner en français».

À Lethbridge, le centre communautaire fête ses 10 ans. Aujourd’hui, la Cité des Prairies permet aux différentes entités francophones de la ville de poursuivre leurs activités, dans un cadre favorable.

Face à la pandémie, la salle communautaire de la Cité des Prairies patiente avant de retrouver l’animation qu’elle a connue pendant une décennie. Crédit: courtoisie.

Le 11 mars dernier marquait le dixième anniversaire de la construction de la Cité des Prairies. Basé à Lethbridge, ce centre communautaire abrite depuis ses débuts l’ensemble des organismes francophones locaux. 

« Au début, il s’agissait d’un projet de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) », raconte Valérie Fortin, employée depuis cinq ans par la Cité des Prairies en tant qu’administratrice. « Moi je n’étais pas encore arrivée au moment de l’inauguration, mais je sais que beaucoup d’années ont été nécessaires au préalable pour mettre ce projet en place ». 

Pour son cinquième anniversaire, la Cité des Prairies avait pu notamment organiser un concert dans ses locaux. Crédit : courtoisie.

« Des efforts très importants ont été réalisés à l’époque, pour aller chercher des subventions », ajoute Kate Gilbert, directrice générale de l’ACFA de Lethbridge. Depuis dix ans, l’objectif de la Cité des Prairies reste inchangé : « gérer les différents espaces du centre pour offrir les meilleures conditions de développement aux organismes francophones, qu’ils puissent se sentir chez eux ». 

Ces derniers sont au nombre de quatre. Il s’agit de la médiathèque, de l’ACFA, de la société cInéMAGINE de l’Alberta et de la garderie CREFL. La Cité des Prairies est également collée à l’école francophone La Vérendrye. « Il s’agit d’un bel avantage pour les francophones de Lethbridge qui peuvent retrouver tous les services disponibles au sein d’une même structure ». 

Valérie Fortin, administratrice de la Cité des Prairies. Crédit: courtoisie.

« Le rêve de tout organisme »

Pour Jérémy Lebon, directeur général de cInéMAGINE, « l’avantage est qu’on peut partager des projets adressés à la communauté francophone, on aimerait bien que ça continue ». Il apprécie que « la structure donne accès à la salle de spectacle dans laquelle nous pouvons diffuser nos films ». De son côté, Kate Gilbert considère qu’« avoir son propre espace, avec des locaux fonctionnels, est le rêve de tout organisme ». « Nous n’avons plus besoin de louer des salles », précise-t-elle.

Les enfants de l’école de La Vérendrye ont participé à de nombreuses activités au sein de la Cité des Prairies. Crédit : courtoisie.

Dans le contexte de la pandémie actuelle, la Cité des Prairies a mis en pause plusieurs projets, tels que son souper spaghetti dans le cadre du Francothon. « À cause du COVID, nous ne pouvons pas mettre en location notre salle multifonctionnelle, alors qu’il s’agit de notre principale source de revenus », poursuit Valérie Fortin. Elle prévient par ailleurs que « si d’autres organismes francophones voient le jour à Lethbridge, la Cité des Prairies est capable de leur faire de la place ». Pour Kate Gilbert, le centre communautaire est d’autant plus une réussite, car « on travaille fort parce que nous n’avons pas les moyens d’une grande ville comme Calgary ou Edmonton ».

Cette année, le célèbre concours Chant’Ouest est remplacé par un nouveau projet. Fini la compétition, place au spectacle et à l’interaction avec le public… en ligne. C’est Olga Gordon, jeune artiste de Calgary, qui représentait l’Alberta.

En 2021, le voile posé par le COVID sur la tenue de la compétition interprovinciale d’artistes émergents francophones Chant’Ouest a ouvert la voie à un nouveau projet. Baptisé Voies Musicales, il regroupe les quatre auteurs-compositeurs-interprètes représentant chacun les provinces de l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et le territoire du Yukon. 

« Malgré un contexte difficile, nous voulions continuer d’offrir des opportunités de développement de carrières », explique Joel Couture, coordinateur de l’événement. Ainsi, l’aspect compétitif a été gommé pour se focaliser sur les interactions avec le public, en s’appuyant sur les outils numériques. 

Depuis le mois de novembre, différentes étapes ont jalonné Voies Musicale. Un camp virtuel a d’abord été organisé sur l’application Zoom, pendant trois jours. « L’idée était que les candidats rencontrent une première fois leur mentor respectif, pour commencer à préparer deux chansons », précise Joel Couture. 

La deuxième phase a été celle de l’élaboration du spectacle de chacun. « Les participants ont vécu des expériences différentes à cause de la pandémie, poursuit le coordinateur. On a appris à continuer de faire des répétitions et des captations, dans des conditions particulières ». Enfin, le jeudi 25 mars, le public a pu découvrir, en ligne et sur Radio Canada, les différentes productions. «Quelque chose de dynamique, où les gens participent à l’expérience», annonce Joel Couture.

(Sur la photo Joel Couture, le coordinateur de l’évènement Voies musicales. Crédit: courtoisie.)

L’Alberta représentée par la gagnante de Polyfonik

La candidate albertaine, Olga Gordon, a vécu une expérience particulièrement instructive. « À cause du confinement, je ne pouvais pas recevoir mon mentor à mon domicile », explique-t-elle. Alors, en autodidacte, elle s’est familiarisée aux différentes techniques de son et de lumière. 

Loin de considérer cela comme un obstacle, elle pose un regard positif sur la situation. « Maintenant, on sait qu’on est capable de le faire ». La victoire lors du concours de chant Polyfonik lui a offert le ticket d’entrée pour Voies Musicales. 

Âgée de 26 ans, cette artiste d’origine française a posé ses valises en 2015 à Calgary. Trois ans plus tard, elle rencontrait son conjoint et partenaire artistique Guillaume Boudrias. « Il est auteur-compositeur interprète, producteur et guitariste et c’est lui qui m’a donné le goût d’aller encore plus loin dans la musique ». 

Olga Gordon avait déjà écrit (et Guillaume Boudrias composé) ses deux chansons, Fille Caméléon et That’s What I’m Made Of, avant le début du concours. Son mentor, l’ancienne gagnante de Chant’Ouest Mireille Moquin, l’a ensuite aidé à les sublimer. « Lors de nos réunions, elle m’a permis de faire évoluer les paroles pour exprimer réellement ce que je suis et, en tant que comédienne de théâtre, elle m’a donné de précieux conseils pour être encore plus à l’aise sur scène ».

 Pour Joel Couture, « Olga a été très courageuse à cause des restrictions ». Il se dit aussi « impressionné par son désir d’apprendre et son professionnalisme ».

Contrainte de fermer son local suite à une coupe de ses subventions, la succursale albertaine de l’association a su se relever. Une aubaine pour les habitants francophones dans le besoin.

Michelle Margarit est la directrice de l’ACFA régionale de Grande Prairie. Crédit : courtoisie.

Ce mardi 6 octobre, le centre de traduction et d’aide à l’emploi de l’Association Canadienne française (ACFA) de Grande Prairie a rouvert ses portes au public. Ce retour est le fruit d’un long combat, mené de front par Michelle Margarit, directrice régionale. « Nous avons été contraints de fermer au mois d’avril, car le gouvernement de l’Alberta a refusé de renouveler le contrat de financement de notre programme », regrette l’intéressée.

Pour rebondir, l’ACFA de Grande Prairie s’est tournée vers le Conseil de Développement économique de l’Alberta (CDÉA). Au mois d’août, ce dernier a lancé un appel d’offres dans le cadre des Fonds de développement économique francophone de l’Ouest canadien (FDEFO). L’idée étant de trouver des projets qui favorisent l’emploi et la stabilité des citoyens francophones de la région.

Dans ce contexte, le dossier de l’ACFA de Grande Prairie avait de quoi séduire. « Depuis notre création en mars 2008, nous aidons 350 personnes et recevons entre 500 et 600 appels téléphoniques par années, dénombre Michelle Margarit, notre programme est essentiel pour notre communauté ». L’association va ainsi bénéficier d’une nouvelle manne financière, pour les 18 prochains mois.

« Favoriser le bien-être des francophones de notre région »

Au quotidien, les aides revendiquées par l’ACFA de Grande Prairie se matérialisent par la conception de CV, la traduction français-anglais de permis de conduire et autres documents, l’utilisation d’ordinateurs, l’impression et les fax, l’information sur le marché du travail et les services offerts dans la ville, ou encore l’information sur les cours d’anglais. « L’objectif est de favoriser le bien-être des francophones de notre région », précise la directrice régionale. Pour l’atteindre, l’association mise notamment sur la collaboration avec d’autres organismes sociaux. « Nous travaillons avec une trentaine de partenaires, certains offrant des services aux anglophones », ajoute Michelle Margarit.

Le Centre de traduction et d’aide à l’emploi de Grande Prairie a rouvert ses portes grâce à une subvention gouvernementale attribuée par le Conseil de Développement Économique de l’Alberta. Crédit: Courtoisie.

Parmi ses différents projets pour l’année à venir, l’ACFA Grande Prairie entend poursuivre son travail avec la Chambre de commerce se traduisant par des rencontres au sein des entreprises anglophones. « Elles apprécient de voir la communauté francophone se développer économiquement sur le territoire », rapporte Michelle Margarit. L’association va par ailleurs reprendre son entrevue hebdomadaire avec la télévision locale Eastlink. Elle espère également que des ateliers puissent être mis en place avec le CDÉA, afin d’aider les francophones ayant l’ambition de lancer leur petite entreprise. En attendant, une semaine après la réouverture de son local, l’AFCA, de Grande Prairie a déjà reçu trois personnes en recherche d’emploi. « Nous sommes nécessaires, affirme Michelle Margarit, depuis que nous existons dans la région, je n’ai jamais vu la courbe du chômage aussi haute ».

Impliquée dans la protection des acquis et l’avancement des droits de la collectivité francophone, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) basée à Saint-Paul a décidé de mettre l’accent sur les volets historiques et culturels de son combat. Une nouvelle Société historique francophone régionale est ainsi née.

Au début de ce mois de novembre, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) de Saint-Paul a lancé sa propre Société historique francophone régionale. L’idée derrière cette initiative ? « Rendre la protection du patrimoine de la région structuré en s’occupant de l’héritage francophone », explique Ahmed Seif, directeur régional de l’ACFA.

Cette stratégie devrait permettre de recueillir des subventions à la fois fédérales et provinciales, dans le but de financer des projets incluant différents spécialistes tels que des chercheurs ou des scientifiques. Au-delà de protéger le patrimoine historique de Saint-Paul, il s’agit d’être « capable d’en présenter les différents ouvrages, poursuit Ahmed Seif, afin d’inciter les gens à visiter les musées de la ville ». Ceci en lien avec la Société historique francophone de l’Alberta.

Ahmed Seif est le directeur de l’ACFA régionale de Saint-Paul. Crédit: Courtoisie

Une vision claire pour la promotion de la culture francophone

L’équipe fondatrice de cet organisme est composée de cinq bénévoles, dont Lise Belliveau, directrice du Musée historique de Saint-Paul. L’établissement propose depuis plusieurs années une collection d’artefacts et des expositions en lien avec l’histoire de la ville. Désormais, il aura aussi vocation à accueillir des événements culturels une fois par semaine.

« Nous souhaitons nous adresser aux familles en organisant des activités telles que la confection de beurre, de tabliers, ou encore la mise en place d’une petite ferme », précise Lise Belliveau. « Les fonds obtenus nous permettront également d’échanger avec les autres musées des alentours et d’avoir une vision claire concernant la promotion de la culture francophone en Alberta », ajoute-t-elle.

Des documentaires à destination des écoliers

Par ailleurs, la Société historique a mis sur pied une série de documentaires à destination des enfants. « Il s’agit de vidéos de 5 à 10 minutes avec des questions pédagogiques pour épauler les enseignants dans la province », détaille Lise Belliveau. Ceux-ci évoqueront en particulier les métiers et conditions de vie des pionniers du temps des premières nations.

Ces francophones venus du Québec, du nord des États-Unis et de France, au moment de la Révolution industrielle, ont contribué à la construction de Saint-Paul. « Les Franco-Albertains d’aujourd’hui sont leurs descendants. Saint-Paul est historiquement l’une des places les plus francophones à l’ouest de Saint-Boniface », rapporte la directrice du musée. Pour assurer la promotion de son organisme culturel et historique, l’ACFA de Saint-Paul va mettre en place un site web et ouvrir une page dédiée sur les réseaux sociaux.