le Vendredi 29 mars 2024

Étudiant en médecine (2e année) à l’Université de Calgary, Stephen Williams est un francophile passionné par la médecine préventive, la santé de la peau, les maladies inflammatoires et l’innovation.

Le psoriasis est une maladie auto-immune, inflammatoire et chronique. Il y a plusieurs formes de psoriasis, mais le psoriasis dit en plaques est la forme prédominante. Au Canada, il est estimé que 1 million de personnes sont atteintes de cette maladie. Traditionnellement, le psoriasis était plus connu pour ses manifestations cutanées, mais, de nos jours, il est reconnu que ce trouble est complexe, multisystémique et porte une dimension psychologique importante à comprendre.

Le système immunitaire d’une personne atteinte de psoriasis est excessivement activé et une des cibles de ce système suractivé est la peau. Cela entraîne une inflammation importante qui mène à une multiplication anormale des cellules de la peau. Pour une peau saine, la période de régénération des cellules est 1 mois, mais pour la peau psoriasique, la période de régénération est de moins d’une semaine. Ce renouvellement rapide explique les plaques recouvertes de squames blanc argenté (cellules de peau morte) associées au psoriasis commun. 

Il n’y a pas de cause unique pour le psoriasis et elles peuvent varier selon les personnes atteintes. Les médecins estiment que les personnes qui vivent avec le psoriasis ont une prédisposition génétique et qu’elles ont rencontré un déclencheur ou un facteur aggravant tels que le tabagisme, le stress, la dépression, l’infection, certains médicaments et le traumatisme cutané.

Quelques exemples de psoriasis en plaques. Crédit : Association canadienne de dermatologie Psoriasis – Canadian Dermatology Association

Après que le système immunitaire soit sensibilisé à la peau ou à d’autres cibles, la maladie peut être gérée, mais il n’y a pas de guérison définitive. Il faut noter que les traitements actuels, surtout les biothérapies, sont très efficaces, mais cette efficacité n’est pas universelle. 

Il existe plusieurs formes de psoriasis. Parmi les formes cutanées, il y a le psoriasis en plaques (commun), le psoriasis inversé, le psoriasis pustuleux et le psoriasis en gouttes.

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Le psoriasis en plaque est le plus courant

En effet, cette forme de psoriasis se distingue par des lésions épaisses et rouges qui sont recouvertes d’une squame argentée. Ces plaques sont surtout localisées sur les coudes, les genoux, le cuir chevelu, la nuque, le tronc et les parties génitales. Les plaques ont des contours limités et nettement tranchés par rapport à la peau saine. Elles sont souvent délimitées par une périphérie rouge due à l’inflammation de la peau. Leur taille varie et dépend de la région touchée, de la personne et de la présence d’un déclencheur.  

La manifestation cutanée de ce psoriasis est variable. Certaines personnes atteintes n’ont qu’une ou deux plaques et d’autres personnes ont de 80 à 90% de leur peau affectée. Les plaques peuvent provoquer des démangeaisons dans 80% des cas et sont parfois douloureuses. 

Le phénomène Köbner : le psoriasis en plaques est apparu deux semaines après le tatouage. Crédit : CMAJ https://doi.org/10.1503/cmaj.111299

Bien qu’on mette l’accent sur le système cutané, le psoriasis s’attaque à tout le corps. En raison de l’aspect inflammatoire de la maladie, d’autres systèmes sont affectés, tels que le système cardiovasculaire (hypertension), le système endocrinien (diabète), le système gastro-intestinal (maladie inflammatoire de l’intestin), le système oculaire (uvéite) et le système locomoteur (arthrite psoriasique). Ces comorbidités représentent des affections importantes et soulignent l’importance de la gestion précoce et exhaustive du psoriasis.  

Le psoriasis peut être une maladie déprimante et anxiogène. Bien que bénin (non mortel), le psoriasis peut être handicapant physiquement et émotionnellement. Les plaques visibles peuvent entraîner l’embarras, la honte et la stigmatisation. Cela peut mener à l’absentéisme scolaire et professionnel, à des comportements antisociaux et à des problèmes de santé mentale. D’ailleurs, les taux de stress, d’anxiété et de dépression sont plus élevés chez les personnes qui vivent avec le psoriasis. Un véritable cercle vicieux.

Pour plus d’information sur le psoriasis :

Des solutions pour une grande partie de la population

Le psoriasis touche les hommes comme les femmes. Les deux tranches d’âge les plus représentées pour un premier épisode/attaque de psoriasis sont les 20 à 30 ans et les 50 à 60 ans. Entre 2% et 4% de la population mondiale est atteinte de psoriasis et il est plus fréquent chez les personnes qui s’identifient comme blancs non hispaniques.

Le psoriasis en plaques est un trouble dermatologique qui est diagnostiqué cliniquement par les médecins. Cela veut dire que l’histoire fournie par le patient et l’examen physique sont suffisants pour diagnostiquer le psoriasis. En cas de doute, un médecin peut considérer une biopsie, mais ceci n’est généralement pas nécessaire. 

La présentation de psoriasis en plaques peut être différente sur la peau des personnes de couleur. Crédit : American Academy of Dermatology

Lors de la gestion de la maladie, la communication avec son médecin, mais aussi avec son entourage, est la clé. Les médecins se chargeront du dépistage des conditions associées au psoriasis, soit l’hypertension, le diabète, les troubles oculaires, gastro-intestinaux, articulaires, etc. 

Avant un traitement, discutez avec votre médecin ou pharmacien afin de vérifier les options les plus adéquates pour vous. Depuis 10 ans, il y a plusieurs traitements disponibles pour le psoriasis. Les remèdes de base sont les pommades, les onguents, les lotions et les crèmes qui contiennent des ingrédients actifs tels que les corticostéroïdes, les analogues de la vitamine D et d’autres médicaments. 

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