En marge du Jour de la Terre, célébré le 22 avril dernier, l’association à but non lucratif du même nom a profité de sa conférence de presse pour lancer de nouveaux projets. Parmi eux, ÉcoHack-ta-ville, un projet pour accompagner les municipalités vers un avenir plus vert.
Le 7 avril, lors de la conférence de presse virtuelle du Jour de la Terre – Canada, à Montréal, son directeur Pierre Lussier, a donné la parole aux différents acteurs et partenaires qui travaillent de concert avec l’Association. Cette présentation avait pour but de souligner l’importance des citoyens dans la lutte contre le réchauffement climatique et de présenter certains programmes mis en place.
L’action citoyenne dans son ensemble était mise de l’avant notamment par Mme Bonnie Crombie, Mairesse de la ville de Mississauga en Ontario, qui a insisté sur l’importance des initiatives municipales.
En effet, pour que le gouvernement fédéral se décide à réellement essayer de limiter les impacts que notre pays a sur l’environnement, il faut que le mouvement premier vienne des citoyens et citoyennes comme nous, explique-t-elle. Parmi ces programmes, il a été présenté ÉcoHack-ta-ville, une initiative locale pour les villes canadiennes.
Calgary, la ville surprise
Pierre Lussier, interrogé sur la candidature de la ville de Calgary au projet ÉcoHack-ta-ville s’explique, «on a approché plusieurs villes. Le maire de Calgary, Naheed Nenshi a paru intéressé». Finalement, la métropole albertaine s’est jointe au projet comme Laval (QC), Ottawa (ON), Moncton (NB) et finalement Vancouver-Nord (BC).
Ce projet, à Calgary, a pour objectif d’offrir les outils nécessaires aux acteurs de la municipalité pour atteindre le Net zéro, en d’autres termes réduire totalement les émissions de carbone sur la ville.
Pour cela, un réseau d’experts va travailler de concert afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il s’agira de mettre en place une table ronde virtuelle où tous pourront échanger et apporter leurs différentes expériences.
Certaines formations en ligne seront aussi disponibles afin d’outiller les municipalités les plus volontaires pour connaître les gestes à poser. On notera tout de même qu’aucun échéancier n’a été dévoilé.
Ce pas en avant de la municipalité de Calgary semble une nouvelle étape dans l’après-pétrole, alors que selon un rapport de Statistique Canada datant de 2016, cette industrie a amené la province sur le podium de la production d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada.
L’importance des municipalités contre les changements climatiques
Kazir Coulibaly, gestionnaire en développement économique et développement durable, au Conseil de Développement Économique de l’Alberta explique que les municipalités jouent un grand rôle dans l’atteinte du Net zéro, «afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius». Un objectif qui devrait être atteint d’ici 2050.
Selon lui, la lutte doit se faire sur plusieurs plans. Il s’agit entre autres d’éduquer les jeunes dans les écoles, que les citoyens y mettent du leur et de s’assurer que l’industrie pétrolière respecte la taxe sur le carbone.
Ce dernier volet est certainement dans la bonne voie après le camouflet subi par le Premier ministre Albertain Jason Kenney qui s’était opposé à cette taxe. «La Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre est constitutionnelle», tel est le jugement rendu et signé le 25 mars dernier par Richard Wagner, le juge en chef de la Cour suprême du Canada.
Coulibaly affirme «qu’il faudra inciter les gens à emprunter plus les transports en commun en sachant que le transport est la troisième plus grande source de pollution dans la province». Il note d’ailleurs la volonté de la municipalité de Calgary de ne mettre à la disposition de ses contribuables que des bus électriques à l’avenir.
Des petits gestes citoyens au quotidien
Lors de cette conférence de presse, tous soulignaient l’importance de l’implication de chaque individu dans «la grande roue du changement». Pierre Lussier souligne d’ailleurs que «chaque geste compte, et qu’il est important de les adapter en fonction de ses croyances et ses convictions».
Il continue en admettant qu’il faille « profondément croire en ce que l’on fait pour modifier ses habitudes sur le long terme ». Cela peut se traduire par l’utilisation de son vélo pour se déplacer, par la consommation de produits locaux organiques, ou dénués de produits chimiques. Bien évidemment, ce changement d’habitude ne présente pas le même visage pour tous.La route est longue avant de constater les bienfaits des initiatives mises en place aujourd’hui, mais elle est nécessaire. À l’heure actuelle, notre planète peut nourrir tous ses habitants, mais comme le rappelle Kazir Coulibaly, «d’ici 2050, il y aura 9 milliards d’êtres humains et la question de l’eau deviendra cruciale». Il insiste sur cet équilibre à trouver entre la protection de la planète et notre mode de vie. Une implication de tous au quotidien !
- Les gaz à effet de serre sont formés essentiellement de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone (CO2 ou gaz carbonique), de méthane (CH4), de protoxyde d’azote (N2O) et d’ozone (O3).
Pour en savoir plus :
Sur le projet ÉcoHack-ta-ville : https://jourdelaterre.org/qc/tous-les-jours/programmes/ecohack-ta-ville/
Décision de la Cour suprême sur la Taxe carbone : https://www.scc-csc.ca/case-dossier/cb/2021/38663-38781-39116-fra.aspx