Le Portail de l’Immigrant Association (PIA) tiendra la première rencontre publique de la Maison des jeunes francophones de Calgary (MJFC) à 17h sur Zoom, le 15 juin prochain. Financé par l’Initiative des communautés francophones accueillantes (ICFA), le projet pilote compte offrir un lieu multiculturel de rassemblement, d’aide, de soutien, d’encadrement et d’accompagnement pour les jeunes de Calgary.
Marie-Paule Berthiaume – IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO
La ville de Calgary compte parmi les quatorze communautés francophones accueillantes ayant été choisies en 2019 pour accroître leur participation à l’intégration et à la rétention des nouveaux arrivants d’expression française au Canada. Une série de projets en a découlé, dont la création de la Maison par le PIA pour qui les clients cibles sont les femmes et les jeunes. Les activités de la Maison prévues sont de nature éducative, récréative et de soutien.
La directrice générale Evelyne Kemajou du PIA, explique que le manque de services destinés aux jeunes, en particulier l’existence d’un autre lieu francophone en dehors de l’école, a été souvent soulevé lors des rencontres entre organismes communautaires. «On s’est ensuite demandé: qui devrait tenir le flambeau de la francophonie dans les années à venir? C’est la jeunesse!», déclare-t-elle convaincue.
Les porteurs de la francophonie
Bien que les restrictions sanitaires actuelles ne permettent pas le lancement officiel de la Maison, une première rencontre virtuelle mensuelle est prévue pour mettre en place un comité de jeunes qui fonctionnera comme un conseil administratif. La programmation initiale, conçue par des adultes en collaboration avec des jeunes participants déjà aux activités du PIA, sera évaluée mensuellement par ce comité. «L’objectif est que la programmation des activités puisse être prise en main par les jeunes à travers le comité. Ce qu’on recherche, c’est qu’ils s’approprient le projet avec l’encadrement des adultes», explique la directrice générale.
La coordonnatrice de la Maison des jeunes, Michelle Mendez Holmes, travaille comme coordonnatrice du programme préscolaire du PIA depuis quatre ans. Elle se décrit comme un guide pour ces jeunes de douze ans et plus qui devront mettre en œuvre la Maison et assurer son succès. «Nous souhaitons avant tout que nos jeunes deviennent des adultes responsables. C’est donc notre responsabilité en tant que communauté de les accompagner dans l’atteinte de cet objectif», déclare-t-elle.
Un lieu rassembleur
Selon Evelyne Kemajou, l’objectif du projet est de rendre le lieu disponible aux autres intervenants francophones pour qu’ils puissent y offrir leur programmation ou leurs services tout en invitant des organismes anglophones œuvrant auprès des jeunes à s’allier à la Maison pour offrir des activités communes. «Nous sommes en discussion avec des organismes anglophones afin que le projet soit vraiment inclusif car l’inclusivité, ce n’est pas seulement la diversité comme on le dit souvent, mais aussi l’inclusion de jeunes en immersion qui veulent pratiquer leur français par exemple», nuance-t-elle.
Les deux femmes énumèrent les organismes anglophones avec lesquels il serait possible d’entretenir des liens: le Women’s Centre of Calgary qui offre des activités pour les jeunes surtout en été, le Youth Central qui travaille avec de jeunes bénévoles à l’année, Antyx qui travaille l’expression à travers les arts, le Calgary’s Bridge Foundation for Youth qui oeuvre également avec les nouveaux arrivants, le Big Brothers et Big Sisters of Calgary and Area, ceci sans oublier les écoles anglophones et d’immersion.
Du côté francophone, la PIA est en pourparler avec la Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA) pour voir comment ces derniers pourraient jumeler leur programmation à celle de la Maison des jeunes. Une collaboration avec le Centre d’appui familial (CAF) ou encore l’Association francophone de Brooks (AFB), serait également souhaitable selon elles.
Projet pilote
La Maison des jeunes est un projet pilote qui va s’étendre jusqu’en 2024. En fonction des résultats obtenus lors de ces deux années de mise en œuvre, une réévaluation du projet sera effectuée afin que la Maison soit en mesure de bénéficier du bailleur de fonds du PIA, soit le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). «Tout dépend des résultats à venir, comme le niveau du taux de participation, l’implication des jeunes, le degré de satisfaction des jeunes et de leurs parents, qui pourront nous indiquer si la Maison des jeunes est un espace approprié», indique Evelyne Kemajou.
Elle compte veiller à ce que le projet tienne la route et satisfasse les bailleurs de fonds. «Je m’assurerai donc d’encadrer la coordonnatrice Michelle Mendez Holmes, le comité des jeunes et les autres membres de l’équipe qui vont y travailler afin que nous arrivions à bon port.»