En prenant part au deuil national, même à distance, Raphaël Oulai, président de l’Association Ivoiros-Canadienne de Calgary et responsable de l’événement, souhaitait ainsi rendre un dernier hommage au défunt. «C’était un homme non seulement rassembleur, mais également pacifique, humble et profondément respecté. Malgré qu’il ait été victime d’un coup d’État, il n’a jamais bronché et est resté fidèle à lui-même», relate-t-il, évoquant les révoltes qui ont secoué le pays d’Afrique de l’Ouest à la fin des années 1990.
Reconnu pour son fort nationalisme, Henri Konan Bédié a laissé une empreinte profonde sur une génération d’Ivoiriens, rappelle Raphaël. Notons que l’ancien président de la République a également suscité la controverse en faisant la promotion du concept d’ivoirité qui liait la citoyenneté ivoirienne à des critères ethniques. «Peu importe où on se situe au niveau politique, je crois que c’est essentiel d’avoir du respect envers notre pays et notre nation et ce sont ces valeurs que monsieur Bédié défendait», laisse entendre le francophone.
Il précise que cette même fierté nationale pousse les Ivoiriens de Calgary à se réunir pour honorer, chaque année, leur passé et leur histoire lors de la fête de l’indépendance. «Ça nous permet de nous retrouver tous ensemble pour parler de notre pays, maintenant que nous vivons ailleurs, et aussi de voir ce qu’on est en dehors de la Côte d’Ivoire», ajoute le président de l’Association.
Précédemment sous domination française, la Côte d’Ivoire accède à l’indépendance le 7 août 1960 avec Félix Houphouët-Boigny comme premier président du pays.
Haut en couleur
Lors de la soirée dansante, plusieurs invités ont arboré des tenues traditionnelles aux couleurs du drapeau de la Côte d’Ivoire. «C’était une toute petite salle, mais il y avait beaucoup de chaleur. L’ambiance était très bonne et c’était rempli de couleurs. Il y avait de l’orange, du blanc et du vert et aussi du noir», se remémore Raphaël en riant. Au rythme enivrant de la musique, les convives se sont laissé emporter sur la piste de danse, prolongeant la magie de la soirée jusqu’à une heure du matin.
Le président de l’Association canadienne-française (ACFA) régionale de Calgary, Dany Côté, lui aussi de la fête, ne s’est pas éternisé au-delà du coup des onze heures. Mais il est resté assez longtemps pour observer avec satisfaction l’élan de solidarité qui semble se tisser, non sans efforts, entre les membres de la francophonie calgarienne. «On veut élargir le bassin francophone et pour y arriver, ça passe avant tout par la collaboration. C’est ce qu’on a vu pendant la fête», souligne-t-il.
Dans le cadre de son mandat, l’ACFA régionale continue d’ailleurs de soutenir activement les diverses associations ethnoculturelles de langue française présentes à Calgary. «C’est notre mandat, alors participer à ce genre d’événements pour célébrer la Côte d’Ivoire, c’était un choix naturel pour nous», conclut Dany.
Les membres de plusieurs organismes partenaires étaient également présents lors de la soirée, dont l’équipe du Portail de l’Immigrant Association (PIA), du Centre d’Accueil pour Nouveaux Arrivants Francophones (CANAF) et le Centre culturel et des arts africains (AAACCENT).
Glossaire – Deuil national : journée ou période déterminée par le gouvernement en mémoire à un ou plusieurs décés