le Jeudi 10 octobre 2024
le Mardi 26 mars 2024 20:00 Calgary

Le fédéral investit dans la francophonie albertaine

Le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, a annoncé des investissements de près de 5 millions de dollars. Photo : Arnaud Barbet
Le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, a annoncé des investissements de près de 5 millions de dollars. Photo : Arnaud Barbet
(IJL - RÉSEAU.PRESSE - LE FRANCO) - Le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, a annoncé des investissements de près de 5 millions de dollars le 6 mars dernier à Edmonton afin de soutenir différents projets menés par les organismes et les institutions francophones de la province.
Le fédéral investit dans la francophonie albertaine
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Randy Boissonnault est le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles (Canada). Photo : Chambre des communes

Parmi ces projets qui sont financés à travers le Programme d’appui aux langues officielles, quatre sont consacrés plus précisément à l’éducation en français. Un fil d’Ariane que souligne fièrement monsieur Boissonnault. «La francophonie albertaine mise beaucoup sur cette question d’éducation du “berceau à la berçante”, si je peux me permettre», décrit-il. En bref, un financement qui commence «des garderies et se poursuit jusqu’à la formation [postsecondaire]».

La plus grande part du gâteau est accordée au Campus Saint-Jean (CSJ) qui pourra rénover et réaménager ses locaux afin d’accroître le soutien aux étudiants et aux services administratifs grâce à une somme de près de 1,5 million de dollars accordée au gouvernement de l’Alberta.

Un investissement qui permettra de moderniser et de «donner de l’amour» à des infrastructures qui en avaient grandement besoin. Ce projet revêt une importance particulière pour le ministre qui a lui-même été chargé de cours au Campus et qui considère l’établissement comme une des «pierres angulaires» de la francophonie albertaine.

«C’est très important que nos institutions postsecondaires francophones soient modernisées. C’était le temps de faire des rénovations importantes, pas seulement pour les professeurs, mais aussi pour les étudiants […| Je veux que les gens aient la capacité de s’épanouir dans les deux langues officielles», mentionne-t-il. 

Venir en aide à sa façon

Il convient de rappeler que la question du financement au CSJ demeure épineuse puisque, au cours des dernières années, l’établissement a plutôt fait les manchettes pour son sous-financement chronique à la fois sur les plans opérationnel et structurel. 

«Comme gouvernement fédéral, [on] ne peut pas mettre les pieds directement dans la livraison des cours, mais je peux aider avec le financement. […] Moi, je suis là en ce qui concerne les ententes de langues officielles en éducation postsecondaire, pour faire ma part», précise le ministre. Quant au reste, dit-il, il s’agit d’un enjeu qui concerne précisément le CSJ, l’Université de l’Alberta et le gouvernement provincial. 

Par ailleurs, une enveloppe supplémentaire de 427 000 dollars sera également octroyée au CSJ pour la création d’un programme d’expérience professionnelle destiné aux francophones et aux nouveaux arrivants. L’objectif est de les aider à collaborer avec des entreprises locales afin de faciliter leur intégration sur le marché du travail. «Je [trouve que] ça positionne le Campus Saint-Jean de manière encore plus pertinente», mentionne le ministre.

Du côté de l’éducation francophone, le Conseil scolaire FrancoSud recevra près de 290 000 dollars notamment pour offrir des services d’animation à la construction identitaire dans ses quinze écoles.

La présidente de l’ACFA, Nathalie Lachance. Photo : Courtoisie

Un sommet en préparation

L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) reçoit, quant à elle, 110 000 dollars pour organiser un second Sommet sur l’éducation postsecondaire de langue française, une nouvelle qui réjouit grandement sa présidente, Nathalie Lachance.

«Nous aurons la chance de parler et de célébrer une grosse partie du continuum en éducation francophone du 18 au 20 avril 2024», précise-t-elle. Une conférence sera donnée par le doyen du CSJ, Jason Carey, au sujet de l’éducation francophone postsecondaire en milieu minoritaire et un banquet organisé par la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta (FCSFA) permettra de célébrer les 30 ans de gestion scolaire francophone en Alberta. 

Des campagnes publicitaires pour encourager les jeunes à poursuivre leurs études en français seront également créées par l’ACFA. «Les organismes francophones ont besoin de main-d’œuvre, tout comme plusieurs organisations et entreprises provinciales qui ont besoin d’employés bilingues. On veut que tout un chacun considère les options d’éducation en français qui se rendr[ont] jusqu’au niveau du doctorat au Campus à partir de septembre 2024», témoigne la présidente. 

En ce qui concerne l’autre moitié des sommes octroyées par le gouvernement fédéral, elles serviront à bonifier «par 12,5%» le financement de certains organismes, comme l’Association Francophone de Brooks (AFB), l’Association La Girandole d’Edmonton ou la Coalition des femmes de l’Alberta. «C’est important parce que ce sont toutes des organisations qui ont des missions différentes [sur le terrain]», explique le ministre Boissonnault. 

Nathalie Lachance explique que cette annonce arrive à point nommé tandis que la francophonie albertaine est «en pleine croissance» et que ses organismes font face «aux mêmes augmentations du coût de la vie» que le reste des contribuables. «C’est un pas dans la bonne direction et c’est important pour nous malgré qu’on s’attende à avoir plus d’annonces au cours des prochains mois», conclut-elle avec optimisme.

GlossaireÉpineux : Délicat, plein de difficulté