le Dimanche 19 janvier 2025
le Dimanche 8 Décembre 2024 10:17 Calgary

Bénévolat 2.0

Vincent Chanel Bibang est coordonnateur du Bénévolat à l'ACFA régionale de Calgary. Photo : Courtoisie
Vincent Chanel Bibang est coordonnateur du Bénévolat à l'ACFA régionale de Calgary. Photo : Courtoisie
Une plateforme qui permet à des bénévoles de soumettre leur candidature et à des organismes de préciser les niveaux de français et d’anglais désirés pour ces mêmes bénévoles. Depuis six ans, l’ACFA régionale de Calgary gère le BBBV, le bureau du Bénévolat Bilingue/Bilingual Volunteer.
Bénévolat 2.0
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Selon Érika Tavernari, membre du personnel administratif du Conseil scolaire FrancoSud, les expériences positives avec les bénévoles du BBBV «ajoutent une réelle valeur à leur candidature» lorsque ceux-ci postulent pour un emploi. Photo : Courtoisie – Conseil scolaire FrancoSud

Au dernier relevé, il y avait 600 bénévoles et 80 organismes inscrits sur la plateforme, selon Vincent Chanel, le responsable du BBBV dans les bureaux de l’ACFA régionale.

Le portail, explique-t-il, a été créé «afin de combler un besoin dans la recherche et la coordination des bénévoles en français». Cette espèce de «Tinder» du bénévolat permet ainsi aux bénévoles et aux organismes à la recherche de bénévoles bilingues de Calgary de se retrouver mutuellement. Si les bénévoles peuvent inscrire le nombre d’heures qu’ils peuvent offrir et leur niveau de bilinguisme, les organismes peuvent aussi préciser leurs besoins.

C’est ce qu’a fait Miryam Ben Romdhane, la coordonnatrice du projet Communauté Francophone Accueillante de Calgary au sein du Centre d’accueil pour nouveaux arrivants francophones (CANAF). En vue d’un gala où seraient présents des ministres, elle a fait savoir sur la plateforme qu’elle avait besoin de bénévoles possédant un niveau intermédiaire en anglais. 

Au bout de deux ou trois jours, les bénévoles avaient tous été trouvés. «On est très satisfait du BBBV», souligne Mme Ben Romdhane. Selon elle, l’outil mis en place par le BBBV «est un moyen pour les bénévoles de s’intégrer. De plus, on peut leur donner des lettres de référence à la suite d’un bénévolat. On agit comme référent».

Au cours de la dernière année, le Conseil scolaire FrancoSud a eu recours à une demi-douzaine de bénévoles. D’après Érika Tavernari, coordonnatrice en pédagogie culturelle et construction identitaire, ces bénévoles ont principalement été recrutés lors de deux événements : la compétition Génies en herbe (compétition annuelle entre les élèves de différentes écoles selon la célèbre émission de Radio-Canada) et le projet Rouleauville (une visite guidée du premier village historique francophone de Calgary, aujourd’hui le quartier Mission).

Pour Mme Tavernari, le BBBV demeure «une initiative formidable qui permet d’intégrer les nouveaux arrivants en leur offrant une première expérience canadienne, un critère souvent demandé par les employeurs». Cela donne aussi l’occasion à un employeur potentiel comme le Conseil scolaire de voir en action d’éventuels candidats. «Le fait de voir les bénévoles en action lors d’un événement nous permet de mieux les connaître et de repérer leur potentiel.»

 Étudiante en éducation et mère de trois jeunes enfants, Emen Claudine Sengue Moudiki trouve, malgré tout, le temps de faire une vingtaine d’heures de bénévolat par mois. Photo : Courtoisie – Emen Claudine Sengue Moudiki

Du côté des bénévoles

Depuis 2023, Thibaut Nguini fait de nombreuses séances de bénévolat, autant avec des organismes francophones qu’avec ceux du côté anglophone, comme l’Association camerounaise de Calgary ou la Calgary Food Bank. Depuis son arrivée à Calgary, il a pu «connaître plus de monde» et même, selon lui, trouver indirectement un emploi comme travailleur en établissement scolaire. Il se dit très satisfait de l’expérience acquise grâce au BBBV.

Pour Emen Claudine Sengue Moudiki, le bénévolat réalisé dans quatre organismes de la région de Calgary lui a permis de mieux comprendre la société canadienne depuis son arrivée à Calgary, il y a trois ans.

La mère de trois enfants explique que le BBBV permet de soumettre sur la plateforme des domaines qui intéressent les bénévoles et c’est cela qui l’a aidée à choisir son métier. En faisant du bénévolat auprès des enfants, elle a pris conscience que c’était dans le domaine de l’enseignement qu’elle voulait œuvrer. Résultat, elle est dorénavant étudiante à l’Université de Calgary pour devenir enseignante au primaire.

Thibaut Nguini, l’un des 600 bénévoles qu’on retrouve sur la plateforme du BBBV. Photo : Courtoisie

Certes, elle a réduit ses heures de bénévolat depuis qu’elle est retournée aux études, mais elle avoue tout de même qu’elle fait encore vingt heures d’action bénévole par mois en comptant son poste de vice-présidente au sein du comité de parents de l’École La Mosaïque.

Si deux témoignages sont loin d’être exhaustifs, Vincent Chanel Bibang , le coordonnateur du Bénévolat à l’ACFA régionale de Calgary tient d’ailleurs à préciser que l’ACFA régionale, afin d’avoir un meilleur portrait de la situation, est en train de réaliser un sondage auprès des organismes et des bénévoles pour connaitre leur satisfaction à l’égard du BBBV, ainsi que de mettre à jour les inscriptions sur la plateforme.

Mais en attendant les résultats, Mme Claudine Sengue est formelle. «J’encourage les gens à créer des relations avec la communauté.»

Glossaire – Exhaustif : Qui épuise une matière, une question; qui traite un sujet d’étude à fond et sans rien omettre

Le Centre d’accueil pour nouveaux arrivants francophones est l’un des 80 organismes inscrits sur la plateforme du BBBV. (De gauche à droite) Aux côtés de Miryam Ben Romdhane, coordonnatrice du projet Communauté Francophone Accueillante de Calgary, Ali Belgacem, chargé des communications, et Imad Yassine, chargé du Repaire des jeunes. Photo : Courtoisie