le Dimanche 19 janvier 2025
le Samedi 21 Décembre 2024 16:29 Calgary

Cinémagine relance son festival à l’occasion de ses vingt ans

Une partie des nombreux bénévoles qui ont donné de leur temps tout au long du festival et les invités spéciaux du festival Clotilde Chevalier et Henri Pardo. Photo : Pranav Patel
Une partie des nombreux bénévoles qui ont donné de leur temps tout au long du festival et les invités spéciaux du festival Clotilde Chevalier et Henri Pardo. Photo : Pranav Patel
La Société Cinémagine a célébré son vingtième anniversaire en grande pompe, les 6, 7 et 8 décembre dernier, à Calgary, lors de l’inauguration de son nouveau festival de films francophones Coup de projecteur. Un succès qui marque le début d’une ère prometteuse.
Cinémagine relance son festival à l’occasion de ses vingt ans
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Le directeur général de la Société, Lionel Vialaneix, lors de la présentation du film d’ouverture, Kanaval. Photo : Arnaud Barbet

«Vingt ans, c’est un âge particulier, on est vraiment dans cette période où il faut passer à autre chose et changer un peu notre image pour se réinventer. C’est ce qu’on a voulu faire avec ce festival», analyse le directeur général de la Société, Lionel Vialaneix, lors d’une soirée organisée au Snap Foto Club, dans la foulée du festival et des célébrations du vingtième anniversaire. 

Au total, sept films ont été projetés au Cinéma Globe devant un public enthousiaste, composé de cinéastes, d’acteurs et de plusieurs centaines de spectateurs venus pour l’occasion. La sélection a conquis aussi bien le public que le jury qui a décerné «la palme» à Ariane Louis-Seize pour Vampire humaniste cherche suicidaire consentant.  

«Cela a été beaucoup plus populaire que ce qu’on avait imaginé en termes de spectateurs. Environ 500 personnes s’étaient inscrites, mais il y a d’autres gens qui sont venus aussi. On a presque doublé nos chiffres», se félicite le directeur général. Il affirme d’ailleurs avoir reçu «de très bons commentaires» de la part des festivaliers.

Fort de cette première édition réussie, l’organisme voit grand pour l’avenir. Les prochains projets promettent de toucher l’ensemble de la population franco-albertaine. «On est en évolution, mais on veut vraiment toucher tous les âges et toutes les régions de la province, de Medicine Hat à Sylvan Lake», souligne Lionel Vialaneix.

Pauline, la fille de Sandrine Coronat (à droite), a pris la tête du conseil d’administration de Cinémagine au plus grand plaisir de sa mère. Photo : Gabrielle Audet-Michaud

Nostalgie et nouveauté

En ce qui concerne le festival, le directeur général espère le voir «prendre de l’expansion» dans les prochaines années. Une ambition partagée par Sandrine Coronat, membre du conseil d’administration et cofondatrice de la Société. «Nous voulons que le festival devienne un évènement annuel et qui se développe à plus grande échelle», ajoute-t-elle.

Vingt ans après avoir lancé ce projet «de cœur», cette cinéphile s’émerveille de le voir renaître de ses cendres et d’emprunter une nouvelle direction «si assumée». Il faut dire que Cinémagine a fait un certain surplace au cours de la dernière décennie et avait grandement besoin de se «réinventer», reconnaît-elle.

«Il était temps de trouver des personnes passionnées, issues du milieu du cinéma, qui avaient une véritable vision. De mon côté, cela a fait renaître cette flamme qui était éteinte. C’est au-delà de ce que j’avais espéré.»

À travers cette nouvelle phase, elle s’enthousiasme à l’idée de voir des jeunes s’impliquer dans le projet et d’imaginer une relève capable de développer à son tour la francophonie par le biais du cinéma. Déjà, sa fille Pauline, âgée de vingt-quatre ans, semble s’engager dans cette voie, elle qui a été nommée présidente de Cinémagine. 

«Moi, étant enseignante et directrice d’école, c’est ma mission de m’assurer qu’on crée la relève de la francophonie et qu’on leur apprenne à réfléchir, à avoir une pensée critique. Le cinéma, ce n’est pas seulement du divertissement, il y a un message», confie celle qui occupe aussi les fonctions de directrice de l’École La Vérendrye, à Lethbridge.

Julie Fafard (au milieu, en noir) avait assisté aux évènements de l’organisme lors de sa création. Photo : Gabrielle Audet-Michaud

Malgré ce vent de renouveau, l’organisme a également cherché à raviver certaines traditions qui avaient été délaissées. C’est ce qui lui a permis de renouer avec son festival, qui était en hiatus depuis dix ans. À l’époque, l’évènement se tenait dans le mythique Empress Theatre de Fort Macleod, un lieu «magique», souligne Sandrine Coronat.

La reprise du festival marque aussi le retour de certains habitués qui avaient perdu le contact avec l’organisme au cours des dernières années. «J’ai connu Cinémagine, il y a dix-huit ans», se remémore Julie Fafard, qui a assisté à une des projections du weekend. «En rencontrant la nouvelle équipe, j’ai constaté à mon grand bonheur qu’il y avait encore d’anciens membres», témoigne-t-elle.

En tant que spectatrice, elle confie avoir été touchée par la sélection «triple A» du festival, qui a suivi une «certaine thématique» axée sur la «solidarité et la diversité culturelle». Des sujets qui offrent des «parallèles» intéressants pour la francophonie moderne en Alberta. «Ça a résonné en moi. C’est vraiment un honneur d’avoir accès à ce genre de film à Calgary. J’ai hâte de voir la suite», conclut-elle. 

Une quarantaine de convives se sont déplacés le 7 décembre à l’occasion d’une soirée organisée en marge du festival Coup de projecteur et du vingtième de CInéMAGINE.  Photo : Gabrielle Audet-Michaud

C’est l’effervescence des grands jours au Globe. Photo : Arnaud Barbet

Le Festival Coup de projecteur au Globe, un succès. Photo : Pranav Patel

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