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le Mardi 21 novembre 2023 15:42 Économie

Des PME francophones s’épanouissent dans le paysage albertain

(De gauche à droite) Monika Larochelle est la fondatrice de l’entreprise MLK et  Nathalie Lessard est co-fondatrice de Pardeux e-learning/gamification. Photos : Courtoisie
(De gauche à droite) Monika Larochelle est la fondatrice de l’entreprise MLK et Nathalie Lessard est co-fondatrice de Pardeux e-learning/gamification. Photos : Courtoisie
(IJL - RÉSEAU.PRESSE - LE FRANCO) - À la suite de la Semaine de la PME qui s’est déroulée du 15 au 21 octobre 2023 au Canada, la rédaction a décidé de s’entretenir avec deux entreprises dirigées par des femmes qui, à l’heure actuelle, font leurs premiers pas dans la communauté d’affaires francophone de l’Alberta.
Des PME francophones s’épanouissent dans le paysage albertain
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Avec la deuxième édition de sa campagne Quoi de neuf? lancée cet automne, le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) a cherché à mettre en lumière les réussites et les projets actuels de certains membres de son réseau. Parmi les entreprises mises en vedette se retrouve MKL, une société spécialisée dans la conception visuelle dont Monika Larochelle est la tête pensante. Cette entreprise a doublé son chiffre d’affaires depuis 2022 et sa fondatrice célèbre ce mois-ci sa première année en tant qu’entrepreneure à temps plein.

«J’ai participé au Rendez-vous d’affaires (RVA) organisé par le CDÉA en mai [2022] et à partir de là, il y a eu un déclic. Ça s’est fait de manière organique, les choses se sont améliorées, j’ai rencontré plein de gens et, par le bouche-à-oreille, j’ai commencé à recevoir plusieurs appels de clients», relate-t-elle avec enthousiasme.

Celle qui avait initialement lancé son entreprise en 2019 explique avoir traversé des moments difficiles pendant la pandémie de COVID-19 et être repartie «carrément de zéro» après avoir perdu la majorité de ses clients durant cette période. En quelque sorte, l’évènement de réseautage du printemps 2022 a joué un rôle essentiel en lui permettant de se rebâtir un réseau et de créer de nouveaux liens avec sept clients, «un rêve devenu réalité», mentionne l’entrepreneure.

Depuis, la demande pour ses services a explosé à un point tel qu’elle envisage désormais d’embaucher un assistant pour l’aider dans certaines tâches. «C’est un saut difficile à faire, mais cela va se concrétiser au cours de la prochaine année», précise-t-elle.

C’est quoi l’e-learning et la gamification

L’e-learning (apprentissage en ligne) est un type de formation en ligne qui utilise les nouvelles technologies pour améliorer les processus d’apprentissage. La gamification ou ludification, pour éviter l’anglicisme, consiste à utiliser les mécanismes du jeu dans d’autres domaines.

Éclosion vers l’avenir

Les mois à venir marqueront aussi une période de transition pour Monika qui finalise actuellement la refonte complète de l’image de marque de son entreprise. Elle espère que cette démarche lui permettra de cibler une clientèle plus spécifique, dans un secteur clé qu’elle pourra annoncer prochainement.

Dans l’intervalle, l’entrepreneure aspire à continuer d’aider ses clients à communiquer leur message de manière fluide, en créant des visuels sur mesure, que ce soit pour des documents corporatifs, des propositions de services ou des rapports financiers, précise-t-elle. Elle aimerait également développer des connexions plus fortes avec la francophonie, un milieu qu’elle avoue avoir «peu» exploré depuis le début de ses activités. 

«Comme ce sont les clients eux-mêmes qui me réfèrent, et la plupart sont anglophones, je n’ai pas encore beaucoup poussé dans la francophonie, mais je sais qu’il y a beaucoup de [débouchés] de ce côté-là, il n’existe pas beaucoup de designers graphiques qui travaillent en français en Alberta», souligne-t-elle. 

Nouvelle ère de croissance

Le vent de renouveau qui souffle sur l’entreprise de Monika Larochelle est également en train d’atteindre pardeux e-learning/gamification, une entreprise québécoise cofondée par Nathalie Lessard et Véronique Couturier en 2010. Cette société québécoise, qui excelle dans la création de formations en ligne et intègre l’interactivité et l’utilisation du jeu comme méthodes d’apprentissage, a étendu ses activités depuis quelques mois au marché albertain.

«On commence à attaquer ce marché. C’est tout récent. On a décidé qu’il fallait qu’on ose se faire connaître à l’extérieur du Québec. Pourquoi l’Alberta? C’est une province qui s’intéresse beaucoup à l’innovation, aux nouvelles technologies et à la réalité virtuelle augmentée. Et ça, c’est notre tasse de thé!», affirme Nathalie.

À l’est du pays, pardeux multiplie les collaborations avec plusieurs sociétés d’État comme Hydro-Québec ainsi que des sociétés sous gouvernance fédérale telles que la Banque de développement du Canada (BDC). L’entreprise travaille également avec différents ministères et le secteur associatif.

Dans la province de la rose sauvage, la cofondatrice espère développer des formations en partenariat avec des universités, mais souhaite aussi investir certains secteurs comme ceux du tourisme et de l’environnement. 

«On veut être de plus en plus présent sur le territoire pour aider les entreprises et les organismes à atteindre leurs objectifs en matière de formations interactives. Il n’y a pas beaucoup de sociétés comme la nôtre qui peuvent autant travailler en français qu’en anglais», note Nathalie Lessard. 

Marion Plisson, la coordonnatrice pédagogique qui supervise les activités de pardeux en Alberta, confie que des conversations ont déjà eu lieu avec certains collèges et des universités pour développer des formations pédagogiques en lien avec la francophonie et l’autochtonie. «On a discuté, entre autres, avec la [polytechnique] Northwestern de Grande Prairie», mentionne cette résidente de Cold Lake.

Elle espère que d’autres occasions d’affaires pourront émerger au cours de la prochaine année grâce à des évènements auxquels l’entreprise prendra part, notamment le Purposeful Travel Summit à Banff en février 2023 et le Inventure$ 2024 à Calgary en mai prochain. «Notre but est d’étendre des partenariats dans la francophonie et ailleurs aussi», dit-elle. «On veut collaborer sur des projets innovants», ajoute de son côté Nathalie.

Glossaire – Bouche-à-oreille : Transmission de l’information de personne à personne par la communication orale