Le 25 septembre dernier a eu lieu l’assemblée générale annuelle (AGA) de La Coalition des femmes de l’Alberta. Mais pas seulement. C’était aussi l’occasion de décerner le titre Suzanne Lamy-Thibaudeau qui récompense chaque année une femme francophone albertaine dévouée pour la francophonie albertaine ainsi que pour les dossiers relatifs aux femmes de la communauté.
Interdiction de prendre la parole sans y avoir été invité, ton autoritaire, cadence militaire, l’AGA virtuelle de La Coalition des Femmes de l’Alberta a eu lieu dans un climat strict. Au terme de celle-ci, le nom de la récipiendaire du prix Suzanne Lamy-Thibaudeau a été annoncé : Chantal Londji Dang.
Très investie dans le développement de la communauté francophone, Chantal s’implique « beaucoup auprès des femmes d’ascendance africaine, toutes catégories confondues ». C’est par ces mots qu’elle définit son action communautaire. Elle apporte son soutien aux femmes pour les rendre autonomes, indépendantes financièrement et économiquement, elle leur apprend à ne compter que sur elles-mêmes. « Voilà ma passion depuis les 20 dernières années », ajoute-t-elle fièrement.
«Je suis humble»
Chantal Londji Dang ne s’attendait pas à se voir décerner cette récompense. « J’ai eu un appel de Ama Dogbefou, membre de La Coalition, une semaine avant l’AGA me demandant si j’acceptais le titre. J’ai dit oui bien sûr et aussitôt j’ai contacté la personne qui a donné son nom au titre pour connaitre un peu son parcours. Là, j’ai compris », raconte-t-elle.
Il faut souligner que Chantal n’en est pas à son premier titre pour les bons et loyaux services rendus à la francophonie et aux femmes afro-canadiennes. En 2019, elle a obtenu le 1er prix Adamiatou Konaté, Leadership féminin décerné par Pont Cultural Bridge. En 2018, elle rafle le prix d’excellence Fil Fraser de la National Black Coalition of Canada (NBCC) pour ne citer que ceux-là. Tous ses efforts, ses engagements assidus et véritables et son dévouement incommensurable ont été récompensés.
« Une récompense est vraiment méritée, je suis humble », déclare Chantal. Il y a des femmes qui travaillent dans l’ombre et font des choses extraordinaires et qui ne sont pas découvertes, qu’on ne voit dans aucun livre. « Une récompense est attribuée à un leader, à une personne qui ose, qui mène le peloton » ajoute-t-elle.
-
Biographie
Elle naît au Gabon, grandit au Cameroun, une tranche de vie en France et finit par arriver au Canada en 1985 alors qu’elle est encore lycéenne. Le monde de la presse et de l’audiovisuel l’attire. Elle décroche un stage en tant que recherchiste de sujets quotidiens dans l’émission « Téléservice » sur Télé-Québec, anciennement appelé Radio-Québec. Par la suite, elle est pigiste pour TV5 et TV5 Québec. Elle devient journaliste pour Radio-Canada International et Radio-Canada. En 2002, elle crée sa propre émission « Fourre-tout » sur une radio communautaire du campus de l’Université de l’Alberta. L’émission durera jusqu’en 2019.
-
Histoire du prix Suzanne Lamy-Thibaudeau
« C’est en 2010 qu’on a créé le prix de reconnaissance portant mon nom, dit Suzanne Lamy-Thibaudeau. Je m’y suis un peu objectée au départ car il y a beaucoup d’autres femmes qui ont travaillé, qui ont fait beaucoup. Je l’ai accepté avec beaucoup d’humilité, de fierté bien sûr, c’est un honneur, mais il faut rester humble dans ces choses-là », témoigne Suzanne, ancienne directrice de l’association.
Suzanne Lamy-Thibaudeau est à l’origine de la création de La Coalition des femmes de l’Alberta en 2001. Cette Franco-Albertaine est reconnue dans la communauté francophone d’Edmonton pour ses accomplissements et ses engagements dans plusieurs comités.
Comment le prix émis par la Coalition des femmes est-il décerné ? Tout d’abord, chacun est invité à soumettre le nom d’une femme, qui selon lui mériterait de recevoir le prix. Le récipiendaire est ensuite désigné par un comité préalablement formé par la directrice de l’association (présentement Mariama Gueye). Ce comité ne contient aucun membre de l’association, indique Leticia Nadler, la présidente. « C’est un processus transparent et démocratique », conclut-elle.