Les étudiants du Campus Saint-Jean participent activement à la campagne qui pourrait mettre fin à l’insécurité de l’éducation postsecondaire francophone en Alberta
Véronique Vincent en collaboration avec Sithara Naidoo
La campagne #SauvonsSaintJean, menée par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), s’épanouit et développe davantage d’initiatives pour les prochains mois. Les étudiant.e.s du Campus Saint-Jean (CSJ), représenté.e.s par l’Association des Universitaires de la Faculté Saint-Jean (AUFSJ) ajoutent un élément important à cette campagne : la perspective étudiante.
Le sous-financement opérationnel et structurel chronique auquel le Campus Saint-Jean fait face depuis de nombreuses années s’est accentué notamment en 2019 et 2020, lorsque le Campus Saint-Jean a subi une coupure de 19% de ses cours.
«La campagne de l’été dernier avait pour but d’informer les gens de l’enjeu du CSJ. Ce qui a changé cette année est le fait que les étudiants étaient vraiment affectés par les coupures budgétaires et les cours annulés. La participation des étudiants auprès de la campagne est plus attentionnée que jamais, car nous ne voulons pas revivre l’année dernière», explique Eva Matei, conseillère de l’AUFSJ.
Une campagne qui se développe sur les réseaux sociaux
La campagne se passe majoritairement en ligne, notamment sur Instagram, Facebook et Twitter. Les réseaux de l’AUFSJ sont grandement utilisés afin de susciter la participation des étudiant.e.s dans la campagne de l’ACFA.
Le Instagram @AUFSJ mis au premier plan des témoignages des étudiant.e.s expliquant leur attachement à leur éducation postsecondaire en français. Eva et Maya Risbud-Vincent comptent refaire cette activité avec d’autres questions plus spécifiques liées aux enjeux du Campus.
Eva explique que «nous allons prendre tous ces témoignages et les utiliser afin d’apporter la perspective étudiante auprès des politiciens.» C’est une campagne qui est loin d’être terminée, nous prévient Maya. C’est pourquoi un de leurs plus grands défis, partage Eva, est de «continuer la campagne avec la même force pendant tout l’été – de maintenir cette énergie.»
«Quand je vois différents organismes republier nos publications, ça renforce mon sentiment de communauté et ça montre aussi que ce n’est pas juste l’ACFA, mais une communauté entière contre le gouvernement provincial», partage Maya.
La survie du Campus Saint-Jean concerne tout le monde
«Je ne veux pas que les futurs étudiant.e.s doivent continuer à vivre cette insécurité», dit Maya. À présent, la campagne vise à mettre la pression sur le gouvernement fédéral afin de recevoir leur juste part du 121,3$ million alloué aux institutions postsecondaires de langue française en situation minoritaire. Le Campus Saint-Jean se trouve dans une réalité compliquée, car sans le soutien du gouvernement albertain, ils n’auront pas accès au financement fédéral.
Chiara Concini, vice-présidente externe de l’AUFSJ, évoque la difficulté de «faire comprendre que le Campus Saint-Jean, et sa situation, influence la vie de tous les canadiens, le bilinguisme au Canada et l’opportunité de vivre en français.»
La présidente de l’AUFSJ, Joannie Fogue Mgamgne, encourage le public «de rester à l’affût de la situation». Afin de s’informer, les gens peuvent suivre et participer à la campagne sur les réseaux sociaux. Ainsi, il aura bientôt des lettres ouvertes à signer adressées aux représentant.e.s du gouvernement. Ces lettres sont importantes pour montrer que «ce n’est pas seulement une cause d’étudiant.e.s mais une cause qui touche toute la communauté».
Activité de la promotion de la campagne Sauvons Saint-Jean sur le compte Instagram de l’AUFSJ. Crédit : Capture d’écran -Courtoisie de l’AUFSJ