Chacun leur tour, les quatre conseils scolaires francophones de l’Alberta se sont prononcés en défaveur du nouveau programme d’études scolaires. Pour eux, il est hors de question de piloter un nouveau curriculum scolaire sur un fond de pandémie tout en martelant le grand manque de perspective francophone.
Parents, enseignants, et membres des directions d’écoles de toute la province ont exprimé leurs inquiétudes et leurs préoccupations face à l’ébauche du nouveau programme d’étude scolaire.
Ils ont été entendus. Les Conseils scolaires Centre-Nord (CSCN), Centre-Est (CSCE), FrancoSud ainsi que Nord-Ouest (CSNO) ne participeront pas au pilotage du nouveau curriculum.
Dolorèse Nolette, directrice générale du CSCE, indique que les parents s’inquiètent particulièrement de la lourdeur des contenus présentés et de l’absence de la francophonie dans plusieurs matières. Les études sociales, le français langue première, et les beaux-arts sont particulièrement cités.
À l’écoute, dans un contexte difficile
Les quatre conseils scolaires se sont montrés très attentifs et ont analysé le curriculum avec une perspective pédagogique et francophone. Par exemple, l’équipe de direction du conseil scolaire FrancoSud s’est notamment interrogée à savoir si cette ébauche était adaptée aux élèves franco-albertains et si ces derniers allaient pouvoir se reconnaître dans ce programme.
Seraient-ils fiers de l’histoire de la francophonie albertaine et canadienne ? «L’absence significative de la perspective francophone dans l’ensemble des matières ne favorise pas le plein épanouissement de l’élève francophone en milieu minoritaire», souligne Sylvianne Maisonneuve, présidente du CSNO.
Réginald Roy, le président du CSCE, souligne l’année bouleversante qu’ils ont vécue, «sur le plan humain, on ne peut demander ni à nos enseignants ni à nos élèves d’entreprendre ce pilotage», déclare le président du CSCE, Réginald Roy.
Par la voix du coordinateur de communication du CSCN, Grégory Lucien Njialé Djomo, on apprend qu’avec la situation et les informations actuelles, rien ne confirme que la prochaine rentrée scolaire se fera dans des circonstances normales.
De son côté, Robert Lessard, son directeur, explique que pour le moment, il lui semble plus pertinent de prendre l’année prochaine pour apporter les correctifs aux ébauches des programmes d’études et «retrouver un contexte plus propice à une réforme aussi importante».
Un doux bras de fer qui s’annonce
Pour la suite, les conseils scolaires veulent prendre le temps de bien analyser le nouveau programme d’études scolaire pour soumettre leurs recommandations quant aux changements à apporter au ministère de l’Éducation.
Si le gouvernement propose des changements à l’ébauche au cours des prochains mois, le Conseil scolaire Centre-Nord, celui du Nord-Ouest et FrancoSud se montrent prêts à revoir leur participation à la mise à l’essai du nouveau curriculum dans leurs écoles.
L’attachée de presse du ministère de l’Éducation, Nicole Sparrow, rappelle que les directions scolaires qui ne mettent pas à l’essai le curriculum à l’automne ne pourront pas fournir de rétroactions directes concernant leurs écoles sur les changements potentiels à réaliser.
Elle rappelle que «l’objectif d’un programme pilote est de fournir un retour d’information dans les classes afin d’apporter des modifications potentielles aux documents finaux».