L’exposition scientifique nationale, qui a eu lieu au Centre des congrès d’Edmonton du 14 au 19 mai, a offert une expérience enrichissante et immersive aux élèves provenant de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada. Parmi eux, deux Franco-Albertaines ont présenté un projet sur la purification de l’eau au public néophyte et aux experts .
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
C’est plus de 380 élèves de 7e à 12e année qui se sont rassemblés au Centre des congrès d’Edmonton pour participer à la 61e Expo-sciences pancanadienne organisée par Sciences jeunesse Canada. Shekinah Gateretse et Brishti Das, deux élèves de 8e année de l’École La Vérendrye, à Lethbridge, avaient été invitées à l’évènement où elles ont présenté leur projet intitulé : «Quel est le moyen le plus efficace pour purifier de l’eau?».
Selon les jeunes scientifiques, la pureté de l’eau est aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Elles estiment qu’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable en raison de sa contamination, des chiffres confirmés par l‘Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Cela a donc incité les deux jeunes élèves à trouver, de manière pratique, la meilleure façon de filtrer l’eau. Leur étude avait pour but de comparer différents filtres à eau commerciaux et de déterminer lequel d’entre eux réussit le mieux à éliminer les colonies bactériennes. Rappelons qu’une bactérie est un organisme formé d’une seule cellule, mais qui se reproduit et qui, par sa multitude, crée des colonies.
«On voulait savoir quel était le moyen le plus efficace de purifier de l’eau à la maison», dit Brishti. Pour mesurer l’impact de chaque filtre sur les colonies, les jeunes collaboratrices ont utilisé des surfaces (boîtes de Petri) sur lesquelles avaient été cultivées des colonies bactériennes.
C’est finalement un leader du marché, disponible dans tous les commerces, qui a éliminé le plus de bactéries. Les chercheuses émettent néanmoins un bémol à leur trouvaille. «Il faudrait qu’on change de filtre fréquemment pour que les bactéries ne s’accumulent pas», précise Shekinah, de peur d’obtenir un «faux non résultat», une notion aujourd’hui énoncée par de nombreux fabricants de filtres à eau.
Un concours de niveau national
Si l’Expo-sciences pancanadienne rassemble des jeunes de tout le pays, pour y participer, les jeunes ont dû briller et gagner un prix lors d’une exposition scientifique locale. Shekinah et Brishti se sont distinguées à celle de Lethbridge, au début de l’année, avec une thématique voisine : la désalinisation de l’eau.
À la veille des délibérations du jury, Shekinah a de l’espoir, «si on gagne, ça va. C’est une bonne chose». Elle ajoute, tout de même, qu’«on est là pour l’expérience». Brishti est d’accord, «c’est une bonne expérience parce qu’on peut se faire beaucoup de nouveaux amis et apprendre de nouvelles choses». Finalement, la victoire n’a pas eu lieu, mais elles sont ravies d’avoir rencontré d’autres personnes passionnées par la science.
Des perspectives de carrière en sciences avec un soupçon de francophonie
Marc Roussel est professeur de chimie à l’Université de Lethbridge et l’un des juges en chef pour l’occasion. D’après lui, les projets sont assujettis à trois critères d’évaluation : le mérite scientifique, la communication et la créativité. Ce sont 210 juges qui donnent leur voix et parmi eux, «on a 80 juges bilingues».
D’ailleurs, Dominic Tremblay, responsable des affaires francophones de Sciences jeunesse Canada et organisateur de l’exposition, présume que 10 000 visiteurs auront passé les portes de l’exposition à son terme pour y découvrir de nouveaux projets. «Ce sont les meilleurs projets de sciences au Canada», affirme-t-il. Durant ces quelques jours, l’énergie, le changement climatique, l’alimentation et les télécommunications ont été à l’honneur, «il y a une grande variété», une belle diversité de domaine d’expertise.
En plus du concours, beaucoup d’entreprises privées, d’établissements postsecondaires et d’agences gouvernementales étaient sur place pour souligner les nombreuses possibilités professionnelles qui existent dans le domaine scientifique au Canada. Parmi les organismes représentés : l’Agence spatiale canadienne, les Forces armées canadiennes, Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada, l’Université de l’Alberta et, bien sûr, Sciences jeunesse Canada.
De plus, son directeur général, Reni Barlow, reconnaît l’immensité du monde scientifique auquel les participants font face. «Notre idée est de montrer qu’il y a des opportunités en sciences et en mathématiques pour les jeunes.» Si Shekinah évoque son intention de poursuivre une carrière en génie aérospatial, Brishti, elle, est indécise et ne rêve pas encore d’une discipline en particulier, malgré sa passion pour les sciences.
Une grande implication chez les Franco-Albertains
Cette année, l’exposition a attiré un certain nombre de participants d’expression française vivant à Edmonton. Gabriel Boutros, diplômé en biologie et en psychologie au Campus Saint-Jean, fait partie de ceux-ci. Il travaille aujourd’hui comme recruteur pour l’Université de l’Alberta et accueillait bon nombre de visiteurs à un kiosque dédié à l’Université. «Hier, on avait à peu près 45 étudiants du Campus Saint-Jean», dit-il en évoquant le premier jour de l’évènement.
Il était accompagné de Zoé Dagenais, diplômée du Campus Saint-Jean en sciences et en éducation. Maintenant bénévole auprès d’AlbertaSat, un club de l’Université de l’Alberta qui opère un satellite en orbite autour de la terre, elle profite de sa présence à l’évènement pour informer le public sur son programme. «Notre objectif est de donner l’opportunité à des étudiants d’appliquer ce qu’ils apprennent dans leurs cours en construisant des satellites cubiques», dit-elle.
Si l’Expo-sciences pancanadienne permet à de nombreux élèves francophones de poursuivre leurs intérêts scientifiques, de nourrir leur curiosité et d’épanouir leurs compétences comme chercheurs, celle-ci n’a lieu à Edmonton qu’une fois tous les trois ans, en alternance avec Ottawa et Fredericton.
Mais qui sait, peut-être que les jeunes présents à la prochaine édition nous révéleront un jour les secrets cachés de l’univers?
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