Le 24 mai dernier était jour de célébration pour les élèves du FrancoSud qui ont participé au tout premier grand rassemblement culturel organisé par leur conseil scolaire à l’école Sainte-Marguerite-Bourgeoys (SMB), à Calgary. Des tournois de soccer, d’improvisation, de génies en herbe et de scrabble figuraient notamment au programme.
IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
Mais au-delà des activités, il s’agissait aussi d’une occasion rêvée pour ces 640 jeunes de la 3e à la 12e année d’ouvrir leurs horizons et de tisser des liens d’amitié avec des élèves francophones venus d’ailleurs dans la province. Pour favoriser les interactions, l’animatrice culturelle, Erika Tavernari, a d’ailleurs habilement mélangé les jeunes des quinze écoles du conseil scolaire au moment de former les équipes.
«On souhaite que les jeunes se [perçoivent] comme des alliés plutôt que des opposants. Et on veut qu’ils […] s’identifient l’un à l’autre de par ce qu’ils ont en commun, soit leur francophonie, car c’est un principe clé de leur construction identitaire en milieu minoritaire», témoigne-t-elle avec conviction.
Ce message, ils étaient plusieurs à le répéter. La responsable de l’activité de scrabble et enseignante à l’école du Nouveau-Monde, Sylvie Saulnier-Arsenault, s’est dite très heureuse de voir des élèves qui ne se connaissaient pas initialement entamer des discussions et partager des éclats de rire autour de nouveaux mots. «Je les entends parler et ils réalisent peu à peu qu’il y a plein d’autres écoles francophones dans le sud de la province. C’est assez spécial de les voir bâtir ces connexions.»
L’enseignante a aussi aimé voir les jeunes se référer à un dictionnaire pour vérifier l’orthographe de certains mots. «Ce n’est pas tout le monde qui a le même niveau de langue, au FrancoSud. Pour plusieurs enfants, le français est leur deuxième ou même leur troisième langue», appuie-t-elle.
Même son de cloche pour Isabelle Rioux, la directrice adjointe de l’école Sainte-Marguerite-Bourgeoys, qui se trouvait dans l’assistance lors de la compétition d’improvisation. Elle a observé avec joie les élèves s’initier progressivement à cette discipline, et ce, en français, un fait rare en Alberta. «La majorité des jeunes n’avaient jamais fait d’impro de leur vie. En fait, c’est comme ça qu’on démarre le sentiment d’appartenance envers la francophonie… C’est en s’amusant dans notre langue», précise-t-elle.
En milieu d’après-midi, le rassemblement s’est clôturé par un concert au Ross Glen Hall de l’Université Mount Royal (MRU) où une chorale composée de 140 élèves s’est produite sur scène. Les artistes Jefferson TPoints, un élève de l’école de la Rose Sauvage, et Pierre Sabourin, un auteur-compositeur-interprète franco-albertain, y ont aussi présenté une partie de leur répertoire respectif. Erika Tavernari souligne l’importance de cet ajout à la journée. «Nous avons ressenti le besoin d’ajouter une dimension musicale et cette chorale est magnifique, avec des élèves de six écoles qui y participent.»
Quelques obstacles à surmonter
Cependant, l’organisation de cet événement n’a pas été sans défis logistiques. Le choix de tenir le rassemblement à l’école SMB a été motivé par sa position «centrale» et sa proximité avec des lieux clés tels que la Cité des Rocheuses et l’Université Mount Royal, dont certains espaces ont été loués pour l’occasion, pour accueillir des activités. Néanmoins, d’autres problèmes logistiques ont compliqué la tâche d’Erika Tavernari, notamment l’annulation de dernière minute de certaines compagnies d’autobus chargées de transporter les élèves jusqu’à SMB.
Ce contretemps a contraint l’équipe organisatrice à devancer l’événement de 48 heures. «Réunir 638 élèves, les faire venir dans 15 autobus, avec six compagnies différentes, disons que ça n’a pas été simple», conclut Erika.
Glossaire – Contraindre : forcer, obliger