«On a vraiment des tonnes d’activités!», s’exclame Marie-Claude Laroche, la directrice de l’École Maurice-Lavallée. Et il en faut pour combler les besoins des 252 élèves inscrits cette année. Elle précise l’existence d’«une vingtaine d’équipes sportives», mais aussi des cours de musique et une chorale.
Malgré cette pluralité d’occasions, cette enseignante chevronnée est consciente des défis auxquels les jeunes d’aujourd’hui font face. Elle pointe celui qui semble la toucher le plus. «On travaille sur […] les ressources pour la santé mentale».
Lorsqu’on déambule dans les couloirs animés, on y retrouve des ressources évoquant ce sujet aujourd’hui dans l’air du temps. Des affiches colorées qui énumèrent notamment les symptômes de la dépression, de l’anxiété, du stress et de l’épuisement mental. Mme Laroche énonce d’ailleurs un partenariat avec Alberta Health Services (AHS) dans le cadre du projet ESPOIR pour promouvoir la santé mentale des élèves du Conseil scolaire Centre-Nord.
Des jeunes qui se projettent dans l’avenir
Grace Mfou Eboa, Aika-Milka Nzisabira et Tabotndanj Tabot, trois amies en 12e année, prévoient d’étudier ensemble à l’Université d’Ottawa l’année prochaine. Si Aika-Milka est choriste et Tabotndanj joue au volley, Grace Mfou Eboa a décidé de se consacrer à la politique.
L’année dernière, elle est devenue page et espère continuer les stages qu’elle effectue à l’Assemblée législative de la province. Elle explique d’ailleurs que l’institution à son mot à dire dans le recrutement de ces futurs jeunes employés passionnés de politique. «L’école doit envoyer une lettre de validation» pour chaque participant qui se présente à ce programme. Plus tard, elle souhaite étudier les sciences politiques et reprendre ce rôle de page, cette fois-ci, au Parlement du Canada lors de ses études dans la capitale nationale.
Les organismes communautaires francophones ne sont jamais loin de ces jeunes élèves. Rey Maciag-Kelly et Émile Losier étudient la dramaturgie et anticipent avec joie le Festival théâtre jeunesse de l’Alberta organisé par L’UniThéâtre en avril de chaque année. Cet évènement invite tous les élèves du secondaire des écoles francophones et d’immersion française de l’Alberta et leur offre une chance de s’exprimer sur les planches.
Gabrielle Watson, elle, veut rejoindre le journal de l’école, La Griffe, comme illustratrice. Ce média scolaire, de par son nom, n’est pas sans rappeler les équipes sportives de l’établissement scolaire, les fameux Jaguars! «J’aime beaucoup dessiner», affirme-t-elle. Mais sa carrière idéale serait la paléontologie. «J’adore les dinosaures!»
Si les élèves travaillent dur, leurs enseignants appuient leurs efforts. Le jour, Firmin Guéladé enseigne le français, la religion et le cours Carrières et vie. Après l’école, il entraîne l’équipe de soccer en salle. «Malheureusement, on n’a pas été loin», regrette-t-il en évoquant la saison passée. Néanmoins, il reste optimiste, «si on est bon… on va aller à la finale!»
Si la rentrée scolaire à l’École Maurice Lavallée s’est passée sous le signe de l’épanouissement des élèves, ce sont tous les élèves du Conseil scolaire Centre-Nord qui sont rentrés en classe le 30 août dernier, alors que leurs camarades des programmes d’immersion leur ont emboîté le pas le 5 septembre.
Les défis de l’enseignement
Dans cette ambiance, Stéfane Kreiner, président de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones de l’Alberta, rappelle au passage certaines problématiques aigües et chroniques. Il indique, pêle-mêle, le manque de personnel et les difficultés liées à l’adaptation des équipes pédagogiques face au nouveau curriculum.
«Ça fait beaucoup de […] préparation» surtout lorsque les ressources sont encore incomplètes, déplore-t-il. De plus, il insiste sur l’augmentation inacceptable du nombre d’élèves dans les salles de classe. «C’est un énorme problème» qui ne fait qu’amplifier le manque de personnel et, plus particulièrement, en enseignement de la langue française.