le Dimanche 28 avril 2024
le Mercredi 1 novembre 2023 13:25 Éducation

Une bourse qui concrétise les rêves académiques des francophones en situation minoritaire

Pour l’année universitaire 2023-2024, pas moins de 1 475 000$ ont été alloués aux 43 récipiendaires de la bourse de la Fondation Baxter & Alma Ricard. Cette cohorte s’ajoute aux quelque 397 Franco-Canadiens qui ont été récompensés par l’organisme depuis sa création. Photo : Pixabay
Pour l’année universitaire 2023-2024, pas moins de 1 475 000$ ont été alloués aux 43 récipiendaires de la bourse de la Fondation Baxter & Alma Ricard. Cette cohorte s’ajoute aux quelque 397 Franco-Canadiens qui ont été récompensés par l’organisme depuis sa création. Photo : Pixabay
(IJL-RÉSEAU.PRESS-LE FRANCO) - Pour une 24e année consécutive, la Fondation Baxter & Alma Ricard a octroyé, en ce début d’année académique, une quarantaine de bourses à des étudiants franco-canadiens pour les encourager à poursuivre leurs études aux cycles supérieurs ou à entamer un deuxième diplôme universitaire. En Alberta, et ailleurs au pays, ce généreux programme finance les aspirations de francophones en situation minoritaire qui se démarquent par leur leadership communautaire et l’excellence de leur dossier académique.
Une bourse qui concrétise les rêves académiques des francophones en situation minoritaire
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Charlène Golsteyn poursuit un double master au HEC de Paris et à Sciences Po en management et en affaires publiques. Photo : Courtoisie

Pour Charlène Golsteyn, qui avait des ambitions d’études à l’international, l’octroi de cette bourse est arrivé à point nommé. «C’est un programme exceptionnel, qui permet d’encourager les étudiants après leur premier diplôme, ce qui est déjà très rare. […] Mais c’est aussi la flexibilité qui est géniale, on peut payer nos frais de scolarité, nos manuels, notre loyer, nos billets d’avion et toutes nos autres dépenses avec le montant qui nous est accordé», explique cette jeune femme qui poursuit actuellement un double master à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC) et à Sciences Po Paris en management et en affaires publiques.

Charlène, qui a grandi entre sa France natale et le sud de l’Alberta d’où son père est originaire, raconte d’ailleurs avoir choisi de poursuivre son apprentissage sur le Vieux Continent dans le but de se reconnecter avec une francophonie dont elle s’est un peu éloignée au cours des dernières années. Sans la bourse Ricard, elle doute que «ce rêve» ait été atteignable.

«Je suis allée à l’École La Vérendrye à Lethbridge à mon arrivée au pays, mais [au secondaire] et pour mon premier diplôme universitaire en commerce, j’ai étudié en anglais alors, malheureusement, je parlais très peu français dans mon quotidien. J’avais envie et besoin d’être connectée à l’art en français, à la culture, c’est pourquoi j’ai voulu revenir en France pour le master», note-t-elle. 

L’étudiante se réjouit également de pouvoir représenter l’Alberta francophone à travers les activités de la Fondation. «Notre francophonie, c’est un petit monde très fort et très présent qui réussit à survivre, mais aussi à briller malgré que la langue anglaise soit dominante dans la province», analyse-t-elle. Cette mission de faire valoir la francophonie de l’Ouest n’est pas nouvelle pour la jeune femme qui a représenté, dans sa jeunesse, en français, la ville de Lethbridge à trois reprises à la compétition pancanadienne d’Expo-sciences.

«En grandissant, ma mère disait : “les enfants peuvent facilement apprendre une langue (l’anglais), mais ils peuvent aussi facilement en perdre une». Je suis reconnaissante qu’on nous ait encouragés, mes frères et sœurs et moi, à parler, lire, écouter des vidéos en français pour garder la langue en vie», ajoute Charlène.

La Fondation Baxter & Alma Ricard a été créée en 1998 par Alma Ricard à la suite du décès de son mari Baxter. Ces deux philanthropes de Sudbury ont consacré leur vie au domaine des communications, notamment la radio, la télévision et la câblodistribution. Baxter a également joué un rôle essentiel dans la création du plus important réseau de communications du Nord-Est ontarien.

Depuis six mois, l’organisme cherche à rendre son programme de bourses encore plus inclusif dans le but de garantir une représentation de toutes les francophonies canadiennes. «On a notamment rencontré les équipes universitaires, les doyens et les étudiants dans l’ouest du Canada pour s’assurer qu’ils soient bien inclus et représentés», mentionne le directeur général, Elia Eliev.

Elia Eliev est le directeur général de la Fondation Baxter & Alma Ricard. Photo : Anne-Marie Dumouchel

Soutenir les étudiants 

Pour l’année universitaire 2023-2024, pas moins de 1 475 000$ ont été alloués aux 43 récipiendaires de la bourse de la Fondation Baxter & Alma Ricard. Cette cohorte s’ajoute aux quelque 397 Franco-Canadiens qui ont été récompensés par l’organisme depuis sa création. Selon Elia Eliev, directeur général de l’organisme, ce qui rend le programme unique, c’est précisément la générosité des montants accordés aux étudiants qui permettent de réduire de manière assez importante le fardeau financier associé à leurs études. «Ils peuvent recevoir jusqu’à 50 000$ par année et ce montant peut être reconduit sur trois ans, pour un total de 150 000$», précise-t-il.

Pour le directeur général, cette contribution permet d’investir dans l’avenir et de contribuer à former une nouvelle génération de leaders francophones qui n’auraient pas forcément les moyens de poursuivre leur scolarité. «Je suis moi-même un ancien lauréat, alors je vois à quel point cela peut être aidant. Sans la bourse, je n’aurais pas pu continuer mes études à l’étranger ni financer les deux premières années de mon doctorat à l’Université d’Ottawa. On sait à quel point les études coûtent de plus en plus cher», témoigne-t-il.

Les critères d’admission ont également été conçus de sorte à être suffisamment larges pour encourager un maximum d’étudiants à postuler. Les candidats doivent, entre autres, être citoyens canadiens, s’identifier comme Franco-Canadiens et détenir un premier baccalauréat. Les étudiants qui amorcent une maîtrise ou leur doctorat peuvent se qualifier pour la bourse, tout comme ceux qui souhaitent effectuer une réorientation de carrière en entamant un deuxième baccalauréat. Le domaine d’études n’est pas pris en compte.

«En plus de ces critères, ils doivent fournir deux lettres académiques et une lettre communautaire. On essaie vraiment d’y aller au mérite, selon les profils qui nous sont présentés», conclut le directeur général.

Glossaire – Vieux Continent : Fait référence à l’Europe en opposition au Nouveau Monde, soit l’Amérique