le Jeudi 5 décembre 2024
le Vendredi 12 juillet 2024 18:28 Éducation

Des familles célèbrent leur participation à un programme de soutien éducatif à domicile

Une trentaine de familles ont reçu leur diplôme HIPPY lors d’une cérémonie à La Cité des Rocheuses. Photo : Courtoisie
Une trentaine de familles ont reçu leur diplôme HIPPY lors d’une cérémonie à La Cité des Rocheuses. Photo : Courtoisie
La trentaine de familles qui ont participé au programme d’instruction à domicile pour les parents d’enfants d’âge préscolaire (HIPPY) se sont réunies dans le théâtre de La Cité des Rocheuses, à Calgary, le 15 juin dernier pour recevoir leurs diplômes. Cette cérémonie a permis de célébrer le travail accompli et la progression des enfants.
Des familles célèbrent leur participation à un programme de soutien éducatif à domicile
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Le programme invite les enfants à participer à des activités de littératie, de mathématiques et de motricité. Photo : Courtoisie

«C’était un moment très agréable et surtout riche en émotions pour nous les mamans de voir nos enfants avoir un premier succès. On le vit intensément», note Olfa Boukef.

Installée à Calgary depuis peu, cette mère de famille d’origine tunisienne et polonaise a été approchée par le Portail de l’Immigrant Association (PIA), tout comme une cinquantaine d’autres familles albertaines, pour prendre part à l’initiative HIPPY en automne 2023. Le programme vise à briser l’isolement des mères nouvellement arrivées et à préparer leurs enfants à la réussite scolaire. 

«J’avais un peu d’appréhension. Je me demandais si on allait réussir à accomplir quelque chose, mais finalement ça a été un grand succès», partage-t-elle.

À leur arrivée dans la province, Michâl, son fils de cinq ans, souffrait d’un retard langagier. Habitué à une garderie arabophone, il a dû s’adapter à une prématernelle francophone. «Le changement de langue a été un grand défi pour lui. Cela a demandé beaucoup d’adaptation», souligne-t-elle.

Très dynamique et actif, le jeune garçon avait également du mal à s’engager dans des activités plus calmes, comme le coloriage ou le dessin. «Je croyais ne pas être en mesure de l’occuper avec le programme, mais au fil des semaines, c’est devenu un rituel. Il a pris l’habitude», témoigne-t-elle.

Le curriculum lui a permis notamment d’apprendre à mieux se concentrer, à s’asseoir calmement et à compter jusqu’à dix, en plus des améliorations langagières remarquées par sa mère. «Il a grandement enrichi son vocabulaire et sait maintenant faire autre chose que de courir et sauter partout dans la maison», ajoute Olfa avec humour.

«Et je trouve aussi que notre lien mère et enfant s’est renforcé. On passe un petit moment privilégié chaque jour, sans téléphone, télévision et sans que personne nous dérange», Olfa Boukef, maman du petit Michâl inscrit au programme HIPPY.

Olfa Boukef (à gauche), son fils aîné Kamil, Michâl et son mari Tahar Belgaied Hassine (à droite). Photo : Courtoisie

Renforcer les liens et en créer de nouveaux 

En plus de préparer les enfants en vue de la rentrée scolaire, HIPPY permet aux parents de consolider leur rôle de premier éducateur auprès de leurs enfants, rappelle, quant à elle, Elena Popova, coordonnatrice du programme pour le PIA. «Ils font ensemble des activités de littératie, de mathématiques et de motricité. Chaque dix semaines, il y a une sorte de récapitulatif. Ça renforce les liens familiaux», explique-t-elle.

La progression des enfants se mesure surtout à leur entrée à l’école maternelle, ajoute-t-elle, «lorsque les mamans nous écrivent pour nous dire que leurs petits réussissent mieux que les autres». 

À la prématernelle déjà, les éducatrices du petit Michâl ont remarqué qu’il arrivait à mieux se concentrer, se réjouit Olfa. «Et je trouve aussi que notre lien mère et enfant s’est renforcé. On passe un petit moment privilégié chaque jour, sans téléphone, télévision et sans que personne nous dérange», souligne-t-elle.

La mère de famille a également aimé recevoir la visiteuse à domicile qui les a accompagnés tout au long de ces huit mois d’apprentissage. «Ça me faisait quelqu’un avec qui discuter et me sentir moins seule. Nous sommes de nouveaux arrivants, alors on n’a pas encore eu la possibilité de rencontrer beaucoup de monde», avance-t-elle.

On doit chercher des solutions auprès de nos bailleurs de fonds pour desservir les travailleurs temporaires ou les familles qui ont leur citoyenneté depuis plus longtemps. Un financement provincial pourrait nous aider », Elena Popova, coordonnatrice du programme HIPPY pour le PIA.

Un programme toujours en développement

Passant de quatorze familles lors de sa première année d’activité à une cinquantaine en cette troisième année, HIPPY a connu une «bonne progression» depuis son lancement en français en Alberta. Pourtant, malgré la croissance manifeste des inscriptions ces dernières années, Elena Popova préfère ne pas établir de cibles précises pour une croissance future.

«Plutôt que de viser un nombre [précis] de familles, je pense que maintenant, on doit faire un effort pour suivre les tendances d’immigration et déterminer où se trouve le besoin, dans le Nord, le Sud, en ville ou en région», analyse-t-elle.

Si le programme doit éventuellement prendre de l’expansion, la coordonnatrice souhaite l’exporter vers Edmonton afin que les familles de nouveaux arrivants installées là-bas puissent en bénéficier. 

Parallèlement, elle espère aussi trouver des solutions aux problèmes d’accès rencontrés par les familles de Lethbridge et de Red Deer, notamment en raison des restrictions liées au financement accordé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). 

Seuls les résidents permanents et les réfugiés ont accès actuellement au programme gratuit. Et bien que cette restriction puisse être contournée à Calgary grâce à un investissement supplémentaire de la ville, la situation est toute autre dans les régions où les municipalités disposent de moins de moyens à investir. 

«On doit chercher des solutions auprès de nos bailleurs de fonds pour desservir les travailleurs temporaires ou les familles qui ont leur citoyenneté depuis plus longtemps. Un financement provincial pourrait nous aider», conclut Elena.

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