le Samedi 5 octobre 2024
le Mercredi 17 juillet 2024 12:40 Éducation

Une nouvelle garderie en français à Red Deer

La nouvelle garderie francophone de Red Deer a ouvert ses portes le 17 juin. Photo : Capture d’écran - Facebook - ACFA de Red Deer
La nouvelle garderie francophone de Red Deer a ouvert ses portes le 17 juin. Photo : Capture d’écran - Facebook - ACFA de Red Deer
Le 17 juin dernier, une nouvelle garderie francophone à dix dollars par jour, le Câlin des Anges, a officiellement ouvert ses portes à Red Deer, non sans embûches. Situé dans la même bâtisse que l’ACFA régionale, le centre de la petite enfance pourra accueillir jusqu’à vingt enfants âgés de un à cinq ans et ainsi répondre aux besoins des familles francophones des environs.
Une nouvelle garderie en français à Red Deer
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IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Ce projet est né de la demande grandissante pour des services de petite enfance en français dans la région. «Nous n’avions qu’une seule garderie francophone à Red Deer auparavant», explique Damayé Camara, directrice du Câlin des Anges. «J’ai constaté que les parents restaient sur la liste d’attente pendant des mois et des mois pour y avoir accès», souligne-t-elle.

Si elle a pu analyser la situation de si près, c’est notamment en raison de son expérience comme enseignante de deuxième année du primaire à l’École La Prairie depuis 2015. «Je vois les défis qui se présentent quand les enfants ne sont pas allés à la garderie en français», dit-elle. 

De nombreux élèves manquent, par exemple, de compétences linguistiques à leur arrivée en maternelle, car ils n’ont pas eu l’occasion de pratiquer suffisamment la langue au préscolaire, faute de places disponibles. 

«C’est pire pour les enfants qui ont des parents francophiles ou qui ont un peu perdu la langue parce qu’ils ne pratiquent même pas à la maison, dit-elle. Mon but, c’est de pouvoir les accueillir et mieux les préparer au système francophone

Un processus long et sinueux 

Bien que de nombreux parents aient manifesté leur intérêt en novembre dernier, lorsque la garderie en était encore au stade embryonnaire, les inscriptions ont été assez timides au cours des dernières semaines. «On en a seulement cinq pour le moment», constate la directrice.

D’après elle, le processus pour obtenir la licence d’exploitation s’est étiré sur une si longue période que plusieurs familles ont fini par se tourner vers d’autres options, comme des garderies anglophones. Cette «lourdeur» administrative a été d’autant plus difficile à gérer pour elle qui ne maîtrise pas parfaitement l’anglais et qui a dû, pendant ces huit mois, assumer les frais de locaux et d’assurance sans générer de revenus.

«Il y a eu beaucoup de va-et-vient et il n’y avait personne de francophone pour aider. Changer une phrase dans le dossier, ça peut prendre deux ou trois semaines pour qu’on te réponde», explique-t-elle.

Avec le développement actuel de la francophonie en Alberta et les débats entourant «l’équivalence réelle», elle espère que des services en français pourront éventuellement être mis à la disposition des directions de garderies francophones pour faciliter ces démarches auprès du gouvernement. 

«Je pense que ça permettrait à plus de garderies francophones d’être lancées parce que beaucoup de gens sont découragés par le processus. J’ai même mis en garde une amie qui veut ouvrir sa garderie à Edmonton pour lui dire que c’est beaucoup plus difficile qu’en apparence», témoigne-t-elle.

C’est pire pour les enfants qui ont des parents francophiles ou qui ont un peu perdu la langue parce qu’ils ne pratiquent même pas à la maison, dit-elle. Mon but, c’est de pouvoir les accueillir et mieux les préparer au système francophone», relate Damayé Camara.

Les services en français se multiplient à Red Deer

Bien que Damayé Camara ait mené son projet de garderie à terme, de A à Z, l’idée initiale d’ouvrir des services à la petite enfance dans les locaux adjacents à ceux de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Red Deer revient à Nathalie Belkhiter, sa directrice. 

«C’était l’une des priorités dans notre concept d’un centre communautaire francophone à Red Deer», partage cette dernière. Elle envisage éventuellement de développer d’autres services dans les trois autres locaux vacants de la régionale afin de créer une cité francophone semblable à celle d’Edmonton.

«Je suis en pourparlers avec plusieurs organismes pour leur potentielle installation, mais je ne peux en dire davantage pour le moment», conclut-elle.

«C’était [la garderie] l’une des priorités dans notre concept d’un centre communautaire francophone à Red Deer», souligne Nathalie Belkhiter. 

GlossaireEmbryonnaire : À un stade précoce de développement