IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
Sourire dans la voix, la nouvelle directrice de l’École Jean-Claude-Mahé, Lisa Magera, était ravie de la rentrée scolaire. «On a vu plein de beaux sourires!» Il faut dire aussi que la table avait été mise le 26 août dernier à l’occasion d’un BBQ qui précédait la rentrée officielle. Plus de 225 hamburgers y ont été servis aux enfants, à leurs parents et au personnel.
La nouvelle école publique, comme l’explique au téléphone Mme Magera, vient combler un besoin. Dans l’ouest d’Edmonton, l’École Notre-Dame était pleine «et le temps de transport était long» pour les élèves de l’École Gabrielle-Roy. Après plusieurs années d’attente, le Conseil scolaire Centre-Nord (CSCN) a pu mettre la main sur l’école Sherwood en mars 2024 et ainsi la fignoler pour la rentrée de cette année.
«On a changé la toiture, fait de la peinture, précise Robert Lessard, le directeur général du conseil scolaire, l’édifice ayant un certain âge».
Au moment de l’entrevue avec l’ancienne directrice de l’École Citadelle à Legal, 126 élèves de la prématernelle à la 6e année avaient investi les lieux selon celle-ci. Une école qui pourrait facilement en accueillir une centaine de plus selon Mme Magera. «On estime que l’école sera en croissance», assure sa directrice.
D’ici là, il faudra évidemment créer un sentiment d’appartenance. C’est «l’une de mes plus grandes forces» s’il faut en croire le message de Mme Magera mis en ligne sur le site web de l’école. L’un des objectifs de la directrice sera éventuellement d’élaborer un projet d’école. «Pour l’instant, on est en train de regarder les intérêts de nos élèves.» Projet qui ne peut se concrétiser qu’avec des enseignantes et enseignants ayant le feu sacré.
Robert Lessard est d’ailleurs ravi de constater que le personnel recruté n’en est pas à ses premières armes, Dans l’ensemble, les enseignantes ont toutes au moins un an d’expérience en enseignement.
Garder la flamme de l’enseignement bien vivante
C’est l’objectif que se fixe pour les mois à venir la titulaire de 6e année, Rose Tsobgang, Madame Rose pour ses élèves. «Je suis une personne qui a toujours besoin d’élargir sa zone de confort, car la monotonie et moi ne faisons pas bon ménage. J’ai toujours besoin de nouveaux défis afin de garder la flamme d’enseignante qui brûle en moi toujours allumée.»
Se définissant comme «une enseignante dévouée qui met de la rigueur dans son travail», elle est convaincue «que chaque enfant a du potentiel pour réussir; il suffit de croire en eux et de leur donner les outils afin de réussir à leur rythme, car chaque enfant est unique».
Originaire du Cameroun, pays francophone, comment voit-elle l’enseignement en milieu minoritaire? N’est-ce pas parfois démotivant? «Je l’avoue, enseigner le français en milieu minoritaire est un gros défi, car pour certains parents, les enseignants sont des magiciens. Ils n’ont pas encore compris que l’apprentissage du français par leurs enfants est un travail d’équipe», ce qui implique des liens entre les enfants, les enseignants, la direction d’école et les services pédagogiques.
Comme elle a fait sien le conseil de Nelson Mandela qui disait que «l’éducation est votre arme la plus puissante pour changer le monde». Gageons que c’est une maxime qu’elle répétera parfois à ses élèves!
Glossaire – Gager : supposer, présumer