Mouna Gasmi assure que cet afflux d’activités s’explique notamment par une migration importante des francophones hors des grands centres urbains, comme Edmonton et Calgary. «Par exemple, l’année dernière, 28% des nouveaux arrivants à Lethbridge étaient des francophones. Cela démontre un besoin croissant pour des services adaptés dans ces régions.»

L’ouverture récente d’un bureau régional à Red Deer illustre parfaitement cette expansion. Situé stratégiquement, il permettra de répondre aux besoins d’une communauté en plein essor. «Ce bureau, ouvert en partenariat avec l’ACFA [régionale], est une réponse directe à une demande des familles pour des services éducatifs et sociaux en français», précise-t-elle.

Nathalie Belkhiter, directrice de l’ACFA régionale de Red Deer, n’est pas étrangère à l’arrivée du CAF dans sa ville. «J’ai travaillé fort pour faire venir cette ressource qui est ici depuis le 1er novembre.» Elle a permis au CAF de se faire connaître à travers diverses activités, comme les camps d’été. L’École La Prairie peut aussi bénéficier de l’appui du CAF. La personne représentant le CAF occupe dorénavant un bureau dans l’immeuble de l’ACFA régionale de Red Deer.

Un engagement envers les familles et les enfants

À Red Deer et ailleurs, les services du CAF ne se limitent pas uniquement à l’offre scolaire. L’organisme offre également des ateliers pour les parents et des programmes après l’école pour les jeunes. «On veut que les enfants, de 0 à 18 ans, explique Mouna Gasmi, puissent s’épanouir, que ce soit à travers des activités sportives, artistiques ou éducatives. Et pour les parents, nous avons développé des initiatives, comme Parler pour que les enfants écoutent [et] Écouter pour que les enfants parlent, qui aident à bâtir des relations positives.» 

C’est ce genre d’initiative qui est nécessaire en région et notamment à Lethbridge. Et de ça, Mylène Beaulieu, la directrice de l’ACFA régionale de la ville, en est persuadée. Elle évoque de nombreuses discussions avec divers organismes pour couvrir le sud de l’Alberta et pour mieux faire connaître les services du CAF. «C’est une année complète à travailler avec des francophones et des francophiles de diverses communautés, comme les Ukrainiens ou les Africains» pour en savoir plus sur les besoins et pour offrir cette visibilité.

Les services fournis par le CAF permettent des services de soutien, de prévention et d’intervention précoce en renforçant «les connaissances parentales, le soutien social, les capacités d’adaptation, la résolution de problèmes, l’accès aux ressources communautaires, l’amélioration des connaissances du développement des enfants», comme l’énumère le site Web du Centre d’appui familial. 

L’avenir : consolider et innover

Quand on questionne Mouna Gasmi sur ce qui l’anime dans ce travail, elle répond sans hésitation. «Nous avons une responsabilité envers notre communauté. Nous ne sommes pas là uniquement pour offrir des services, mais pour bâtir des relations de confiance et créer un sentiment d’appartenance. »

Elle cite également l’importance de l’approche proactive adoptée par son organisme. «Le soutien à domicile, par exemple, est un service clé qui permet de répondre directement aux besoins des familles les plus vulnérables. Il s’agit de renforcer les compétences parentales et d’offrir un environnement sain et nourrissant aux enfants.» Ces visites à domicile sont réalisées par un travailleur social ou une travailleuse sociale, car il s’agit ici de cas plus lourds.

Avec l’ouverture imminente d’un bureau régional à Canmore, Mouna Gasmi et son équipe continuent d’élargir leur champ d’action. «Nous espérons finaliser les détails d’ici deux mois, soit au début de 2025. L’objectif est de mieux répondre aux besoins des francophones dans cette région en forte croissance», dit-elle.

À noter, finalement que dès le 1er décembre, les visites à domicile, le service de counselling et le soutien parental seront également offerts au nouvel emplacement du CAF au Petwin Square, dans le quartier Mission, à Calgary.