L’organisme Canadian Parents for French a organisé la quatrième édition de sa cabane à sucre avec succès. Un moment convivial pour «se retrouver avec les autres francophones et francophiles et s’amuser en musique», sourit Lori Karwandy, l’une des organisatrices de l’événement, membre de l’association et enseignante à la retraite. Lori fait le décompte avec sourire et annonce plus de 150 participants de tout âge.
«On est arrivés vers midi. Il y avait de la bonne musique, beaucoup à manger… On a eu beaucoup de fun pis on a aimé ça», raconte Gerald Ouellet, venu en famille au rendez-vous francophone. «Oui, la musique, c’était très bon, ajoute Anik, sa fille de 13 ans. Il y avait aussi beaucoup de sucre!» Sans oublier la poutine appréciée par toute la famille. «Elle était avec des patates, c’étaient pas des frites, mais c’était très bon, avec le fromage en grains», salive encore le père de 48 ans.
L’événement a eu lieu dans la cafétéria de l’école secondaire Crescent Heights, qui propose un parcours en immersion française à ses élèves. Plusieurs d’entre eux étaient d’ailleurs bénévoles lors de cette journée.
Ils ont accueilli les visiteurs avec des chandails distinctifs de couleur bleue pour marquer leur engagement pour la cabane à sucre. «Beaucoup d’élèves nous ont aidés en cuisine, nous ont accueillis dans les locaux», s’enthousiasme Lori Karwandy.
«Vingt étudiants de notre école étaient bénévoles, des élèves de la 9e à la 12e année de notre programme d’immersion en français. Ils étaient là pour parler en français, participer aux activités et aider», ajoute Aga Desjardins, directrice adjointe de l’école secondaire.
Comme pour toute cabane à sucre, le sirop d’érable coulait à flots. «C’était de la vraie cuisine canadienne-française avec des fèves au lard, du jambon, des petits pains et des tartelettes au sirop d’érable», explique Patricia Auger-Iannattone, enseignante à la retraite et membre fidèle de la communauté francophone de Medicine Hat.
De la musique pour mieux digérer
La dégustation du repas typiquement québécois s’est faite en musique, sur des notes d’accordéon et de violon avec le groupe francophone Le Fuzz Duo, composé de Jason Kodie et Frank Bessai venus d’Edmonton pour l’occasion. «On a tous chanté au début, comme geste d’accueil, la chanson-comptine Bonhomme, bonhomme, sais-tu jouer? On avait les paroles et la plupart des gens ont chanté!», se souvient Patricia Auger-Iannattone.
Le groupe a joué de nombreux morceaux de musique traditionnelle québécoise. «Ils ont joué La Bottine souriante (NDLR : groupe de musique traditionnelle), une couple de leurs chansons que j’aime. C’était vraiment de la musique pour une cabane à sucre!», sourit Gerald Ouellet.
Quand Canadian Parents for French a organisé sa première cabane à sucre à Medicine Hat en 2018, les membres de l’organisme étaient seuls à gérer l’organisation. Quelques années plus tard, après deux éditions annulées par la pandémie de COVID-19, l’association peut désormais compter sur des partenaires pour rendre ce rendez-vous encore plus festif.
En plus de l’école secondaire, des militaires de la base des Forces canadiennes de Suffield (BFC Suffield) ont mis la main à la pâte. «Avec l’aide de Kona Ice (NDLR : un camion à barbotines), on a organisé et fait la tire d’érable en extérieur», sourit Talon Desjardins, chef d’équipe à la BFC Suffield. Munis de leurs petits bâtons en bois, les participants ont ainsi pu respecter la tradition de la cabane à sucre en roulant et dégustant de la tire d’érable!
«La tire était vraiment fameuse. Beaucoup de personnes attendaient en ligne pour en avoir», se remémore Anik, élève de l’école francophone Les Cyprès. Pour la jeune fille, l’organisation d’événements francophones dans la ville «apporte cette culture dans notre communauté et ça aide à montrer le français à d’autres familles qui ne le parlent pas beaucoup». Son père, Gerald, a été très étonné de découvrir autant de francophiles à Medicine Hat.
Un rendez-vous annuel pour les francophones des alentours
«Un événement comme une cabane à sucre, ça nous aide à diversifier les expériences au sein de la communauté», s’enthousiasme le militaire Talon Desjardins.
«Dans une ville comme Medicine Hat, il n’y a pas beaucoup de personnes qui parlent en français. Donc, c’est important de rassembler des personnes autour de cette culture francophone et de vivre ensemble cette expérience», complète la directrice adjointe de l’école secondaire.
Plusieurs habitants de l’extérieur de la municipalité ont fait le déplacement pour l’occasion. «Quelques personnes sont venues de Lethbridge et de Swift Current, des gens qui ont déménagé de Medicine Hat et qui sont revenus spécialement pour la cabane à sucre! Il y avait aussi une personne d’Halifax, qui travaille à mi-temps à la base militaire, donc c’était génial», décrit Lori Karwandy.
Pendant le repas, de nombreux échanges ont eu lieu en français, l’occasion pour les élèves en immersion de pratiquer la langue et pour les francophones d’avoir le plaisir de parler leur langue avec d’autres!
Glossaire – Distinctif : Qui permet de se reconnaitre, de se démarquer