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L’inévitable pic démographique

L’inévitable pic démographique
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Lien vers l’article original paru le mercredi 7 septembre 2022 : sciencepresse.qc.ca/actualite/2022/09/07/inevitable-pic-demographique

La question n’est plus de savoir si la population mondiale va décliner d’ici la fin du siècle, mais à partir de quand elle va commencer à décliner. Déjà, en 2050, une soixantaine de pays devraient connaître un déclin démographique.

Agence Science-Presse – sciencepresse.qc.ca

On a beaucoup fait état de la Chine et de l’Inde, dans les médias qui ont rapporté, en août, les nouvelles projections publiées par les Nations unies: l’Inde, parce qu’elle devrait dépasser la Chine vers 2030, cette dernière ayant commencé à voir sa population légèrement diminuer, à 1,4 milliard d’habitants. Mais en réalité, ce recul est d’ores et déjà commencé en Europe: sa population a diminué de 744 000 en 2020 et de 1,4 million en 2021.

Et c’est une tendance à long terme, puisque le nombre d’enfants par famille recule en Europe depuis les années 1960. Le rapport de l’ONU estime que l’Allemagne pourrait voir sa population diminuer de 5% d’ici 2050 et l’Italie, de 10%. Au Japon, la tendance est encore plus nette: de 125 millions aujourd’hui, la population pourrait être passée à 90 millions en 2065 et à 50 millions en 2115, selon un centre de recherche national.

À l’échelle de la planète, on parle d’une population qui atteindrait un pic se situant entre 8,8 et 9 milliards vers 2050, et qui diminuerait à nombre variant entre 8,2 et 8,7 milliards en 2100. Les chiffres varient suivant les scénarios utilisés (0,5 enfant par famille, ou un peu plus, ou un peu moins). Cela peut donner un pic se situant aussi tard qu’en 2086. Mais la tendance à long terme est indéniable.

À l’échelle de la planète, on parle d’une population qui atteindrait un pic se situant entre 8,8 et 9 milliards vers 2050.

Si tout cela représente une bonne nouvelle pour l’environnement, cette situation nécessitera des ajustements à l’économie dont peu d’élus osent parler.

Pour commencer, une croissance économique telle que celle qu’a connu la deuxième moitié du 20e siècle est incompatible avec un recul démographique: c’est déjà le cas au Japon, dont le ralentissement économique reflète le recul de sa population en âge de travailler depuis les années 1990. Ça peut impliquer, comme en Allemagne, une hausse des impôts pour compenser le nombre accru de retraités, un phénomène auquel vont faire face une bonne partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Mais au-delà des impôts, les inégalités risquent de s’accroître avec le vieillissement de la population : si la proportion de la population sur le marché du travail diminue, cela veut dire une augmentation des revenus… mais uniquement pour cette partie de la population en âge de travailler qui est en diminution.

Par ailleurs, un ralentissement de l’économie dans les pays riches va se répercuter dans les pays plus pauvres: moins de production pour l’exportation vers les pays riches, donc pertes d’emplois, entraînant un exode de travailleurs vers les pays riches, et de nouvelles tensions à prévoir autour du thème de l’immigration.

Un ralentissement de l’économie dans les pays riches va se répercuter dans les pays plus pauvres.