Juliet Saumure Campbell – Jeune plume
École Michaëlle-Jean – 9e année
Mars est le mois de la Francophonie à travers le monde. C’est un moment opportun pour célébrer les divers accents francophones. À l’école Michaëlle-Jean à Edmonton, Juliette Kukla et Dahir Abdi, étudiants de neuvième année, ont accepté de partager avec la communauté franco-albertaine des expériences personnelles en rapport avec leurs accents en mettant en valeur leur sécurité linguistique.
Les accents
Les accents existent dans tous les coins du monde; ils sont uniques pour chaque individu. Au Canada, une simple recherche Google identifie qu’il existe plus de 36 accents francophones, le nombre exact demeurant un sujet de débat.
Pour ces deux élèves francophones, les divers accents les unissent. Juliette croit que ses accents sont très importants quand ça vient à son identité. «Puisque j’ai plusieurs accents, je trouve que c’est une compétence très importante pour moi de pouvoir changer d’accent. Je peux me conformer à plusieurs groupes et puis me sentir chez moi avec plusieurs personnes différentes.»
En termes de diversité des accents de la francophonie, Dahir est convaincu que les accents francophones contribuent à l’appartenance. «Ça contribue à la diversité […] ça nous unifie.»
Dans un environnement minoritaire
Selon le recensement de 2016, il y a plus de 7,9 millions d’habitants canadiens avec le français comme langue maternelle. Cela dit, le français se qualifie comme une langue minoritaire à l’extérieur du Québec.
Plusieurs francophones ont immigré au Canada en provenance d’autres pays francophones, comme l’Algérie, la France et le Niger, pour en nommer quelques-uns. Avec cette multitude de dialectes, les communautés francophones sont riches en accents et diverses en cultures.
Quoiqu’ils aient le français comme langue première ou langue seconde, plusieurs francophones ont le défi de faire valoir leur langue. «Mes amis [anglophones] se moquent de moi parce que je suis francophone», note Dahir.
Contrairement à cela, plusieurs gens se sentent chez eux dans la francophonie et «sécure» avec leurs accents. «Il y a une tellement grande communauté de francophones, je me sens vraiment à la maison partout», confirme Juliette, en ajoutant qu’elle est «chez elle» dans tous les aspects de la francophonie.
La sécurité linguistique
Ouvert en 2016, l’école Michaëlle-Jean est la seule école francophone publique à Edmonton qui accueille des élèves de la 7e à la 12e année. La diversité est au cœur de cette école, les accents se font entendre dans les couloirs et pour Juliette, elle confirme que cette diversité d’accents la rassure et lui donne un sens d’appartenance. «Je me sens très “sécure” à l’école Michaëlle-Jean avec mon accent — mes accents, parce qu’il y en a tellement. Tellement de niveaux de français, tellement d’accents, tellement de diversité.»
En même temps, Dahir croit aussi avoir une sécurité linguistique à son école. «Tout le monde à l’école [Michaëlle-Jean] à un accent différent, donc tout le monde est uni et ensemble.» Les deux étudiants avouent que la communauté francophone autour d’eux les sécurise dans une province majoritairement anglophone. «On est tous ensemble dans la francophonie.»
La Journée internationale de la Francophonie est célébrée le 20 mars à travers le monde depuis 1988 afin de célébrer les liens communs de la langue de Molière. Les Canadiens célèbrent le mois de la Francophonie pendant tout le mois de mars et plusieurs activités sont au rendez-vous chaque année.
À lire aussi :
• La jeunesse parle de la visibilité francophone
• Ton accent, à toi pour la vie