En décembre dernier, le consulat général de Suisse à Vancouver a contacté Allen Jacobson, le gérant culturel de La Cité francophone, afin d’organiser un concert dans le Quartier francophone d’Edmonton. Inconnu du public edmontonien, Les Fils du facteur ont débarqué pour le meilleur à La Cité francophone sous l’égide du consulat et la bienveillance d’Allen Jacobson.
La fête a commencé bien avant le spectacle lorsque le public et les artistes se sont retrouvés au Café Bicyclette pour partager de petites bouchées. L’idée autour de cette réception : un réseautage entre artistes francophones, musiciens, producteurs pour «établir et profiter d’un réseau francophone», explique l’organisateur. Il insiste sur l’importance de profiter des occasions pour développer son réseau, notamment avec des artistes francophones qui se produisent en Europe.
Après avoir commencé comme artistes de rue en Suisse, Émilien Colin et Sacha Maffli ont formé un groupe et parcouru le monde pour se produire dans les communautés francophones. Venus au Canada pour la première fois en 2018 pour un concert à Hamilton, ils se sont rendus par la suite dans de nombreuses provinces. «Trouver des communautés aussi éloignées au Canada, mais soudées autour d’une langue, c’est très impressionnant», assure Sacha Maffli.
Dès son arrivée dans le Quartier francophone d’Edmonton, Sacha Maffli explique sa surprise devant la force de la communauté francophone locale. «On ne pensait pas trouver ça autant à l’Ouest», dit-il. Émilien Colin explique qu’ils aimeraient revenir à Edmonton lorsqu’ils auront plus de temps à disposition afin d’explorer la ville.
Un public aux anges, un groupe euphorique
Selon Les Fils du Facteur et Allen Jacobson, appuyés par les multiples ovations, le concert s’est très bien passé. Allen Jacobson explique que c’était un spectacle de comédie, de théâtre, où la communion avec le public s’est faite très rapidement. Ce n’était pas juste de l’interprétation musicale. Le public en a profité à de nombreuses occasions pour interagir avec les artistes.
«Le public a vraiment aimé cet aspect interactif», relate Allen Jacobson. Sacha Maffli explique qu’il n’aime pas les groupes qui se prennent trop au sérieux. Il veut faire participer les gens. Il veut être sur un pied d’égalité avec le public malgré la scène. «Je pense que les gens aiment se sentir intégrés dans le spectacle et pas juste de devoir regarder un concert, mais de vraiment y participer», dit-il.
«C’est toujours intimidant d’arriver dans un endroit qui est loin, avec un public qu’on ne connaît pas forcément, et on ne sait pas du tout à quoi s’attendre», dit Émilien Colin. Des questions et une certaine anxiété s’installent. «Est-ce que les gens vont parler français et nous comprendre?» Heureusement, cette belle participation du public a contribué à faciliter le travail du groupe.
Habitués à visiter de nombreuses provinces et un grand nombre de pays, les artistes savent que chaque concert est différent. La réaction et la participation de la foule dictent souvent le déroulement du spectacle. Par exemple, lors du spectacle à Edmonton, l’ovation debout à la fin était si puissante que le groupe est revenu sur scène pour un rappel.
L’avenir est radieux
Avant sa tournée canadienne, le groupe a dû annuler un déplacement en Afrique du Sud en raison de la pandémie. Aujourd’hui, les conditions sanitaires s’annoncent propices à de nouvelles représentations et la richesse de la francophonie leur réserve un bel avenir.
Parmi les destinations futures, Sacha Maffli dit que «le consulat suisse en parlait et disait qu’il y avait sans doute la possibilité qu’on revienne jouer à nouveau au Centre francophone d’Edmonton». Allen Jacobson explique que le concert a eu une telle résonance à ses yeux qu’il aimerait peut-être envoyer des artistes franco-albertains en Suisse dans les prochaines années.
«Ce sera une réciprocité de ce qu’ils ont fait pour nous», dit-il. Il affirme cette volonté de pouvoir être connecté avec d’autres entités artistiques au Canada, mais aussi à l’étranger. «C’est toujours important d’avoir bien des connexions avec des sociétés et des entreprises, peu importe votre poids culturel.»
Source : lesfilsdufacteur.com/presentation