IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
«Au niveau des chiffres, on savait que cela fonctionnait, mais au niveau du nombre de donateurs, c’est fantastique!» C’est ainsi que Joël F. Lavoie résume cette soirée du Francothon, le 21 novembre dernier, à la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin.
Et même si habituellement cet évènement se faisait dans les murs de La Cité francophone, le public s’est tout de même déplacé en nombre pour y participer. Et comme à Calgary, le directeur général de La Fondation franco-albertaine souligne le travail admirable des téléphonistes et de tous les bénévoles.
À Edmonton, les chiffres annoncés sont de 338 598 $ et de 551 donateurs. Des chiffres qui vont sûrement continuer à augmenter, mais, comme il le dit, «c’est les chiffres finaux, car à un moment, il faut arrêter de compter», sourit-il.
Pendant l’année…
Si la campagne du Francothon ne prend qu’un mois, «elle demande énormément d’énergie». Les onze autres mois sont parfois tout aussi intenses. Les comités se réunissent pour prendre de nombreuses décisions concernant la remise des bourses et toute l’équipe s’affaire pour la création de nouveau fonds.
Du côté des donateurs, Joël F. Lavoie annonce, «je vais travailler plus du côté des donateurs majeurs» et aborder la question des legs. Un travail de longue haleine, car «cela prend en moyenne 18 contacts avec un donateur avant qu’il te fasse un legs». Mais la moyenne des legs étant de
35 000$ au Canada, c’est intéressant de prendre tout ce temps.
Il indique qu’il faut pour cela être très à l’écoute du leadership de la francophonie, en ville ou en région. Le cheminement semble finalement assez simple : il faut trouver les bonnes personnes qui fonctionnent ainsi : «J’ai fait un don, je fais plusieurs dons, je crée un fond et, finalement, je fais un legs». Mais, parfois, «cela ne fonctionne pas comme cela pantoute» et il reçoit un coup de téléphone : «je veux faire un legs». De plus, c’est entre quatre à dix fonds qui se créent par année, une quantité non négligeable, qui démontre la vitalité de la francophonie.
Il poursuit avec ces évènements auxquels La Fondation participe tout au long de l’année. «Il faut réfléchir à comment est-ce que l’on s’inscrit dans les évènements», tout en sachant que des annonces peuvent être faites au même moment, comme le nouveau fonds créé à l’École Claudette-et-Denis-Tardif à Sherwood Park.
«Ce fonds n’est pas encore opérationnel», indique le directeur de l’école, Michel Lapointe. En effet le Fonds de bourse de l’École Claudette-et-Denis-Tardif le sera dès que possible et aura pour objectif d’offrir, comme son nom l’indique, des bourses aux finissants de l’école. Le fonds vient aussi compléter le fonds déjà en place, créé par Claudette et Denis Tardif pour appuyer «la construction identitaire, culturelle et linguistique». Des dons ont déjà été effectués dans ce nouveau fonds, dont «le 10 000 $ par la Société de parents de l’école pour son ouverture et M. et Mme Tardif». Le directeur d’école rappelle aussi qu’il faut un premier 50 000 $ pour que le fonds devienne actif.
Être proactif pour son fonds
Lorsque l’on évoque les fonds qui ont le plus de succès, Joël F. Lavoie évoque «le Fonds de Saint-Isidore, eux autres sont très communautaires, ils remettent régulièrement de l’argent là-dedans. Le Fonds de l’École Claudette-et-Denis-Tardif aussi…» Mais il souligne le besoin de proactivité par rapport à ces fonds, «les fonds qui ont le plus de succès, c’est ceux qui y mettent le plus d’énergie. C’est aussi simple que cela!»
Le Francothon, «cela nous donne une date charnière dans l’horaire pour faire mousser le fonds», c’est l’occasion de motiver les parents, explique Michel Lapointe. «Car ce n’est pas toujours facile de demander de l’argent aux parents, surtout en ce moment». Et pourtant l’importance d’un tel fonds est évidente pour le directeur d’école.
Les intérêts, «environ 3 200$ cette année, nous permettent de payer des activités liées à la construction identitaire, avec une certaine flexibilité». Une flexibilité d’autant plus nécessaire lorsque l’école accueille des enfants en maternelle, «chaque activité à son public, c’est important». Il cite le cirque en français cette année, la présence d’une artiste visuelle en résidence l’année dernière et bien d’autres évènements financés grâce à ce fonds.
Mais, pour être efficace et récupérer de l’argent, il insiste sur l’action des bénévoles sans lesquels les défis et les donations n’existeraient pas, malgré une certaine difficulté à en trouver. Il remercie d’ailleurs la Société de parents et Cindie LeBlanc qui, cette année encore, a pris en charge la campagne de dons et croit vraiment à l’esprit philanthrope. Il l’affirme, «donner, c’est un don pour la vie».
La principale difficulté est de rejoindre tous les parents. Pour cela, il faut créer des défis qui enchantent les enfants. «Si on veut rejoindre les parents, il faut rejoindre les enfants». Par exemple, Michel Lapointe évoque le défi de la fin de semaine qui est finalement l’apogée de cette campagne. L’année dernière, on se souviendra de la présence d’un dinosaure à l’entrée de l’école par un matin neigeux. Cette année, le 6 décembre, un requin et un hippopotame à tutu étaient présents pour accueillir les enfants.
Et chaque semaine, depuis le début du mois, les enfants ont été sollicités pour deviner qui serait dans les costumes cette année. Une belle énergie pour tous. Il remercie d’ailleurs tout son personnel pour avoir donné au fonds de l’école. «Pour moi, c’est important de voir le personnel donner, peu importe le montant, cela veut dire qu’ils croient en notre école.»
Dans l’ensemble, et c’est le seul bémol que Joël F. Lavoie souligne, «c’est peut-être le manque de public à Calgary». Un travail de longue haleine pour motiver la population et bâtir des ponts. À la fin de cette campagne de dons, La Fondation franco-albertaine a amassé 341 150$ pour un objectif de 300 000$ et 547 dons sur un objectif de 500. Un succès!
À noter qu’au lendemain de l’entrevue effectuée avec la rédaction, la démission de Joël F. Lavoie a été annoncée par voie de communiqué de presse daté du 4 décembre 2024.