Ce projet, en développement depuis déjà une dizaine d’années, a été accéléré grâce au soutien de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Calgary, qui a sondé la population de la région pour déterminer les meilleurs services à offrir en français. «Il y a quatre secteurs prioritaires qui sont ressortis, ainsi que le besoin général de créer une association pour structurer le tout», relate Dany Côté, président de l’ACFA régionale de Calgary.

Les axes d’intervention ciblés incluent le développement du sport, des loisirs, des arts et de la culture en français, la promotion des entrepreneurs francophones et le soutien à l’emploi, la promotion de la santé et du bien-être des femmes et des aînés, ainsi que l’optimisation des services éducatifs et de garde d’enfants. 

«Il s’agira de promouvoir et de créer des services en lien avec ces secteurs», explique Dany Côté. Le plan 2024-2029 prévoit, par exemple, la possibilité d’organiser des services de transport pour les aînés, de mettre en place des cliniques de santé mobiles et de développer des programmes en collaboration avec la bibliothèque locale.

La mise en œuvre se déroulera par étapes, en commençant par la création de l’association communautaire, «idéalement d’ici l’été». Six membres de la communauté se sont déjà engagés à assumer le leadership initial pour fonder l’organisme, dont Mélissa Martel, directrice de l’école francophone de Cochrane, Stephanie Leblond, Peggy Holroyd, Alexis Martin et Aggy Hery.

Charles Brochu, ancien président de l’ACFA régionale de Calgary, fait également partie du comité. Depuis son arrivée à Cochrane en 2010, il a organisé de nombreux évènements via sa page Facebook Cochrane en Français et a été l’un des premiers à souligner le besoin de créer une association francophone dans la région. 

«Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas grand-chose qui se passait en français ici. J’ai voulu m’impliquer et créer des opportunités, mais faire les choses tout seul, c’est difficile et ça ne crée pas de relève. Je suis très excité que ce projet se concrétise enfin», confie-t-il. 

L’objectif est de dynamiser la francophonie de Cochrane en offrant à la population la possibilité de nouer des liens au-delà du cadre scolaire. «Il y a aussi des francophones qui n’ont pas d’enfants ou qui ont des enfants plus âgés qui veulent participer à des évènements et se sentir dans cette communauté. Le lien avec la francophonie commence à la maison et continue à l’école. Mais l’appartenance se développe ensuite dans la communauté», précise Charles Brochu.

Une croissance rapide 

La récente croissance démographique des francophones dans la municipalité constitue un autre facteur de motivation pour accroître l’offre de services en français. Selon les chiffres du dernier recensement de Statistique Canada, Cochrane comptait 900 citoyens dont la langue maternelle était le français et 2895 personnes ayant une connaissance de la langue, soit 9,1% de la population de la ville. 

Le maire de Cochrane, Jeff Genung, présent lors de la conférence de presse, était bien au fait du dynamisme de la communauté francophone — ses enfants ayant étudié à l’école d’immersion et maîtrisant bien le français —, mais a été surpris par l’ampleur de ces chiffres. «Je pense que cela témoigne de la croissance générale de notre municipalité. Ça va tellement vite que, parfois, nous perdons le fil», explique-t-il.

Concernant le plan communautaire, il félicite l’initiative et se dit très impressionné par ce qui a été présenté. «J’ai reçu une copie en anglais et j’ai pu la lire. J’aime l’engagement communautaire qui en découle. Cela a été conçu avec la communauté et non en vase clos», souligne-t-il. Il laisse également la porte ouverte à de potentielles rencontres avec les leaders de la communauté si cela s’avère nécessaire. «Ça va me faire plaisir de les rencontrer», conclut-il.