Mot de la rédaction
La petite équipe rédactionnelle de votre journal a été très touchée par ce texte à la fois intime et intense. Il était donc important pour nous de le publier dans son intégralité et de le partager avec vous, lecteurs et lectrices, qui nous suivez depuis de nombreuses années ou tout récemment. Il est, une fois de plus, la preuve que la langue française est importante pour notre francophonie plurielle et que l’avenir de notre langue passe par cette diversité.
Merci Audrey pour ce partage.
J’ai toujours su qu’écrire me définit.
«Écrire, c’est révéler et s’exprimer sans se restreindre»
Telles sont les paroles qu’une femme bien avisée m’a dites et continue de le faire.
Mais quelquefois, seule en face, devant la glace
Je me dois d’être honnête.
Et je me dis dans un élan de peur et un sentiment d’inutilité que ce n’est peut être qu’une suite de mots bien agencés
Une voix qui ne fait qu’agacer
Et qui ne se représente que sur papier.
Tellement de choses à exprimer, mais face à moi, le néant.
Un réservoir rempli qui finira par exploser.
Je regarde les fleurs qui grandissent au printemps;
J’essaie de m’en inspirer, de les refléter par écrit
Mais rien, rien encore et toujours rien.
Je vois le sourire des enfants plein d’innocence.
Et tout à coup, j’espère pouvoir faire une réflexion de ce dont je suis témoin.
Mais à chaque mot qui essaie et essaie de se former,
Une fille qui perd, perd et perd encore,
Perd un espoir que le temps croyait avoir solidement construit.
Une lassitude de l’âme qui contraint la voix à se renfermer.
Et tous les jours, à chaque minute et chaque seconde, ayant en pensées le vide,
Non pas seulement d’une page, mais de plusieurs
Je me dis que c’est peut-être là que mon parcours d’auteur se termine.
C’est la fin de moi et par conséquent de tout ce qui me constitue et qui me constitue.
Si je ne peux écrire, alors je ne peux exister.
L’existence ne sera que physique, mais à l’intérieur, je serai morte depuis bien longtemps. C’est difficile de penser à la perte d’une partie de soi;
«P*tain» que c’est encore difficile de le vivre!
Et pendant encore longtemps, j’observe, je regarde et j’essaie de m’approprier les sentiments des autres en attendant impatiemment que les miens se construisent.