La mise en œuvre d’une nouvelle politique en matière d’immigration francophone, un nouveau programme d’appui et «le renouvèlement et l’expansion de l’initiative des communautés francophones accueillantes» font partie des mesures annoncées par le ministre de l’Immigration, mardi, à Caraquet, au Nouveau-Brunswick.
L’objectif du ministère est de pouvoir atteindre la cible de 6 % en 2024 en immigration francophone.
Politique en matière d’immigration francophone
La politique «guidera les actions de mon ministère, a lancé Marc Miller en conférence de presse, afin de favoriser le développement économique et l’épanouissement des communautés francophones en milieu minoritaire partout au Canada».
Les mesures mettront de l’avant la promotion et le renforcement du recrutement au Canada comme à l’étranger et «la mise en œuvre de programme dédié au recrutement économique francophone», a poursuivi le ministre.
«Ce qui est important aujourd’hui, c’est de mettre en place une structure pour s’assurer qu’il y a une pérennité, et non seulement travailler sur le volume, ce qui est excessivement important […], mais d’assurer qu’on ait des pistes de solutions pour que les gens qui sont bien accompagnés, qu’il y a des pistes de solutions pour accueillir des enseignants, des gens de différentes voies pour pouvoir faire épanouir les communautés.»
Rendre les programmes plus accessibles
Marc Miller soutient que ce programme appuiera les initiatives novatrices dans le but d’accroitre le nombre de nouveaux arrivants francophones qualifiés et ainsi rendre les programmes en immigration plus accessibles.
C’est un programme qui sera piloté par le nouveau Centre d’immigration francophone, situé à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, et répondra aux besoins de mains-d’œuvre, «francophones et bilingues», des divers secteurs de l’économie du Canada.
Plus de communautés accueillantes et plus d’enseignants
Alors que 14 communautés franco-canadiennes continueront de recevoir un investissement pour soutenir l’intégration des nouveaux arrivants francophones, le gouvernement assure que le Canada choisira «jusqu’à 10 communautés additionnelles qui, à leur tour, pourront bâtir des milieux de vie propices à l’intégration économique et socioculturelle des nouveaux arrivants francophones», peut-on lire dans le communiqué.
Le ministre Miller a aussi annoncé la mise en place d’un corridor d’immigration pour attirer les enseignants francophones pour les écoles primaires et secondaires, «pour les encourager à immigrer et à s’établir dans les communautés francophones en situation minoritaire».
Marc Miller reconnait toutefois qu’il reste du travail de coordination à faire pour assurer une meilleure reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger.
«Il y a une certaine logique et une nécessité pour les provinces de s’ajuster et de mieux reconnaitre les diplômes dans toutes les professions, non seulement dans l’enseignement. La Colombie-Britannique fait du travail, la Nouvelle-Écosse en a fait, l’Alberta en fait. Alors il y a aussi une compétition interne pour essayer d’arrimer notre façon [de faire].»
«On est quand même content»
Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), les nouvelles mesures annoncées mardi par le ministre de l’Immigration sont un pas dans la bonne direction.
«On est quand même content de voir que le gouvernement fédéral nous a entendus», a indiqué la présidente de la FCFA, Liane Roy.
«Le plan de mise en œuvre qui a été annoncé inclut beaucoup de mécanismes qui vont nous aider dans notre travail à tous les égards, c’est-à-dire la promotion, le recrutement, l’intégration des nouveaux arrivants, la prise en compte des réalités francophones est un élément très important», avance Liane Roy.
Elle est aussi d’avis que le programme annoncé de soutien à l’immigration économique francophone va de pair avec les besoins des différentes communautés francophones.
«C’est que le gouvernement a reconnu que ça prend des programmes qui sont conçus spécifiquement pour nos communautés, dit-elle, parce que comme vous le savez, nos communautés ne sont pas semblables d’un bout à l’autre du pays.»
Le dépassement de la cible pour l’année 2023 est aussi une démonstration d’une «progression qui se dégage, ajoute Liane Roy. Et avec la mise en place d’un nouveau programme et d’une lentille francophone, ça augmente mieux [les chances] pour atteindre les cibles annoncées par le ministère».
Selon IRCC, l’enveloppe de plus de 137 millions de dollars du Plan d’action pour les langues officielles, déposé en avril dernier, servira à soutenir les initiatives présentées mardi.