IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
C’est dans une trop petite salle de conférence d’un immeuble de bureaux du centre-ville qu’a eu lieu cette installation, là même où l’on retrouve les bureaux de Kazir Consulting. Un parterre de notables s’est pressé pour prendre place dans cette petite salle aux couleurs de la République de Côte d’Ivoire. L’orange, le blanc et le vert étaient à l’honneur.
Une centaine de personnes se sont déplacées et «cela fait vraiment chaud au cœur et c’est aussi une forme de renforcement de l’estime de soi». Le nouveau consul honoraire de la République de la Côte d’Ivoire, Kazir Coulibaly, y voit aussi une certaine reconnaissance de son travail durant toutes ces années, ainsi qu’un encouragement de continuer à servir la communauté ivoirienne, mais pas seulement, «et être là pour toutes les communautés africaines».
Si le consul honoraire a deux missions, la diplomatie économique et l’assistance «aux membres de sa communauté», il exprime l’importance de créer des ponts avec les autres communautés, notamment dans le cadre d’une diplomatie économique agressive, car, finalement, il semble que cela soit bien le leitmotiv de cette installation de Kazir Coulibaly.
C’est d’ailleurs à la suite de nombreux discours, dont celui très remarqué du consul honoraire de la République de la Côte d’Ivoire sortant, Stuart McDowall, que le public a pu visionner une capsule institutionnelle mettant en valeur les richesses de la Côte d’Ivoire. À l’ampleur des applaudissements, il est évident que celle-ci a fait mouche.
L’économie d’abord, la francophonie plus tard
Ce n’est pas son Excellence Bafétigué Ouattara, l’ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire, qui dira le contraire. L’économie d’abord. En effet, «vous savez, on est aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, dans un monde où la vie économique prend le dessus».
La priorité que nous avons donnée au consul honoraire est d’être l’interface entre les gens d’affaires albertains et les gens d’affaires ivoiriens de manière à avoir des partenariats gagnant-gagnant pour faciliter le développement de deux nations : «co-investissement, codéveloppement».
Pour résumer, il l’assume, «Kazir Coulibaly est beaucoup plus un acteur du développement, une interface dédiée pour la promotion économique de la Côte d’Ivoire en Alberta».
En Alberta, l’énergie, l’agriculture, l’éducation et la technologie sont des secteurs «tout à fait en adéquation avec la Côte d’Ivoire». Le consul honoraire révèle aussi que de nombreuses grandes entreprises canadiennes, notamment dans le secteur de l’énergie, sont déjà installées en Côte d’Ivoire.
Néanmoins, l’Alberta, selon le consul honoraire, a besoin d’autres débouchés en dehors du pétrole et il souligne la force de l’agriculture en Côte d’Ivoire, telle que la culture du cacao qui représente 40% de la production mondiale.
Quant à la francophonie, il semblerait qu’elle perde peu à peu sa place dans les prérogatives du consul. «Cela ne fait aujourd’hui pas partie de nos priorités.» Attaché tout de même au milieu francophone, il nuance sa réponse, «l’opportunité de travailler toujours dans le sens de l’amélioration» de l’environnement francophone est envisageable, mais, dans une majorité anglophone, il avoue que cela peut ne pas être simple.
L’aspect humain
Le consul honoraire reste très prudent lorsqu’on évoque les membres de sa communauté. D’un côté, il assure être présent pour sa communauté, c’est une priorité, et le fait d’être consul honoraire «vous permet d’avoir un carnet d’adresses assez large qui va vous permettre de soutenir, s’il le faut, d’autres personnes qui ne sont pas forcément membres de votre communauté».
Il relativise son action, «le consul n’est pas dans les détails», mais donne beaucoup d’importance et de confiance au rôle de chaque leader communautaire. Par contre, si celui-ci n’est pas capable «de faire face à la situation», il fera remonter l’information au niveau du consulat. Il souligne aussi que ce ne sont pas tous les pays africains qui ont un consulat en Alberta, mais que, dans son rôle de consul honoraire, lui, il pourra entrer en contact avec l’ambassadeur nécessaire pour voir la situation évoluée.
«Être consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire en Alberta est finalement la juste continuité de ce que je fais au niveau professionnel», dit-il en énumérant les nombreuses villes albertaines où il travaille déjà en partenariat avec des organismes, des écoles ou des chambres de commerce. «C’est un honneur!»
D’autres communautés présentes
C’est aussi un honneur pour Patrick NJapa, originaire du Cameroun, d’être présent. Il avait été invité à chanter une chanson qu’il désigne comme «patriotique», inspirée de l’hymne national de la République de la Côte d’Ivoire. Ce n’était pas la première fois que l’artiste se prêtait à l’exercice, puisqu’il s’était déjà produit sur scène lors de la fête de l’indépendance de celle-ci.
S’il est venu avec plaisir à l’évènement, c’est aussi pour les liens de fraternité et d’amitié qu’il a créés au fil des années avec Kazir Coulibaly. «Je suis toujours là pour le soutenir.» Il souligne d’ailleurs l’importance de ces valeurs qui se partagent entre toutes les communautés du continent africain, même s’il réfute avec humilité d’être le porte-parole de tous.
Patrick NJapa a plusieurs chapeaux et, en tant que consultant en développement de carrière, il sait que le volet économique prendra une certaine place dans le mandat du consul honoraire. Mais, en tant que citoyen, il aime à croire que de nombreux autres aspects seront approchés. «Je connais Kazir, il a démontré son goût pour l’art, il travaillera aussi dans ce sens», dit-il avec assurance. Il mentionne aussi la diplomatie, le sport et d’autres domaines qui concernent les ressortissants ivoiriens et africains dans leur quotidien.
Patrick NJapa aime à rappeler que cet évènement a prouvé une nouvelle fois cet esprit de solidarité entre les peuples africains, puisque de nombreuses personnes représentaient le Sénégal, le Gabon, le Cameroun, le Tchad et bien d’autres. Il souligne aussi la présence d’une délégation nigériane; «le Québec était aussi représenté et, bien sûr, au niveau provincial, le ministre de l’Immigration et du Multiculturalisme, l’honorable Muhammad Yassen». Et il est vrai qu’ils étaient nombreux, on a pu y rencontrer une délégation chinoise, suédoise, serbe, norvégienne…
Finalement, sur un registre beaucoup plus léger, il rappelle que «les Camerounais appellent les Ivoiriens la belle famille». Un clin d’œil au soccer qui n’est jamais bien loin dans la culture africaine, avec le mariage du Camerounais Samuel Eto’o et de sa femme ivoirienne Goergette.
Le moment tant attendu
La tradition ivoirienne veut que, lorsqu’on installe un leader ou un responsable, il doive s’asseoir trois fois sur son siège avant d’être finalement installé. Kazir Coulibaly n’a pas fait exception à la règle et c’est dans une ambiance bonne enfant qu’il a joué son rôle sous les acclamations du public.
La rédaction l’interroge alors sur la capacité de ces futurs leaders à prendre la fuite lors de la première et la deuxième assise pour éviter les responsabilités. Il sourit et précise : «C’est juste une façon de dire que l’ascension vient de façon graduelle…», dit-il, amusé.
La soirée s’est terminée par un cocktail et de petites bouchées typiques qui ont régalé la plupart des convives.
Glossaire – Patriotique : Qui témoigne d’un un vif attachement au pays