La Fédération des conseils scolaires francophone de l’Alberta (FCSFA) affirme que des effets positifs se font déjà ressentir depuis l’entrée en fonction de la nouvelle unité francophone au sein du ministère de l’Éducation (Alberta Éducation). La prochaine étape est cependant d’opérer un changement systémique afin que les besoins des francophones soient pris en compte dans tous les secteurs de ce dernier.
IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
Depuis septembre 2022, plusieurs rencontres ont eu lieu entre la nouvelle Direction des services en français (DSF), la FCSFA et les quatre conseils scolaires de la province, explique Anne-Marie Boucher. Cette jeune collaboration est accueillie d’un très bon œil. «Je ressens une belle ouverture de la part du ministère. Nous avons une excellente communication», mentionne-t-elle.
«Rachelle Bruneau, qui est la nouvelle directrice de l’unité des services en français, est venue faire une présentation lors de notre assemblée générale annuelle en novembre pour parler du rôle de l’unité», ajoute la directrice exécutive de la FCSFA. Une autre rencontre a aussi permis à quelques membres de la Direction des services en français d’identifier les besoins et les défis auxquels font face les conseils scolaires francophones, cela dans le but d’établir une «liste de priorités».
Une porte-parole du ministère de l’Éducation rappelle par ailleurs que la DSF a pour objectif de «faciliter la communication entre les dirigeants des conseils scolaires francophones et le département de l’Éducation du gouvernement» dans le but de mieux les «desservir». Des services de traduction ont aussi été mis en place afin que «l’information importante circule plus rapidement».
L’impact positif de la DSF se fait d’autant plus ressentir que, depuis le démantèlement de la Direction de l’éducation française (DEF) par le Nouveau Parti démocratique (NPD) en 2017, les francophones ne jouissaient d’aucun point d’entrée au sein du ministère de l’Éducation.
«Ce qui aide avec une unité, c’est qu’on a un endroit centralisé où une synergie peut se développer entre les membres d’une seule et même équipe.
Les fonctionnaires sont encore plus efficaces lorsqu’ils travaillent ensemble plutôt qu’en parallèle. C’est la francophonie qui en sort gagnante», analyse Anne-Marie Boucher.
Nouvelle structure, sans inquiétudes
La directrice de la FCSFA semble sereine face à la structure de la nouvelle unité. Pourtant, comme Radio-Canada l’avait rapporté lors de son lancement, Rachelle Bruneau est moins haut placée dans la hiérarchie du ministère que son prédécesseur de la DEF. Plutôt que de rendre ses comptes au sous-ministre, elle devra passer par la direction des relations avec les parties prenantes. «Pour moi, ce n’est pas un obstacle parce que le rôle de l’unité ne change pas et a clairement été défini avec le ministère», mentionne-t-elle.
Il semble pertinent d’ajouter que la Direction des services en français ne compte que dix employés, soit quatre fois moins que le nombre total de fonctionnaires qui œuvraient au sein de la DEF. Le ministère ne s’en inquiète pas puisque «le personnel qui travaillait à la DEF a été réparti dans d’autres secteurs et continue son travail […]. Dans cet ordre d’idées, la [Direction] des services en français n’a pas besoin d’être un doublet de l’ancien département».
Or, Anne-Marie Boucher estime que le défi réel de cette entité au cours des prochains mois sera justement d’établir sa place au sein du ministère de l’Éducation pour être prise en compte par tous les secteurs.
Pour que cela puisse avoir lieu, la directrice de la FCSFA précise «qu’[un] changement de culture doit survenir afin que les francophones soient consultés systématiquement» lorsque de nouveaux projets sont mis en place.
«L’élément prioritaire, c’est qu’on est le réflexe d’aller voir l’unité des services en français pour leur demander leur opinion. De cette façon, [elle] pourra évaluer l’impact qu’aura [chaque] nouvelle initiative sur les francophones de la province», avance-t-elle.
C’est aussi le message lancé par la porte-parole du ministère, Emily Peckham, qui explique que l’unité a l’intention de «travailler de manière étroite avec tous les secteurs [du ministère] afin de s’assurer que la perspective francophone soit prise en compte par tout le monde».
Enfin, Anne-Marie Boucher rappelle qu’il faut «donner du temps à [l’entité] pour qu’elle s’installe et se fasse connaître. […] Il faut être réalistes, les dix postes viennent à peine d’être pourvus». Il ne fait aucun doute que le discours de tous les acteurs interrogés ne démontre aucune dissonance.
Pour plus d’information :
Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta : bit.ly/3INMhYC
Ministère de l’Éducation de l’Alberta : bit.ly/3SPTbRS
Nouveau Parti démocratique de l’Alberta : bit.ly/3Yjy7Ec