IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
Né au Nouveau-Brunswick en 2013, plus précisément à Saint John, le Café de Paris est une initiative permettant aux professionnels de la santé, majoritairement anglophones, de bénéficier d’un soutien linguistique dans un espace informel.
Cela signifie donc que la pratique de la langue des Franco-Albertains ne se fera pas exclusivement entre les quatre murs d’une classe. Marie-Claude Côté, la directrice générale du Réseau santé Alberta (RSA) d’où émane l’idée d’un tel projet, présente le tout comme «une opportunité pour les professionnels de la santé qui veulent parfaire leur français parlé dans un cadre informel, encadré par des moniteurs de langue qualifiés».
Quand on parle de professionnels de la santé, on entend évidemment les médecins, le personnel infirmier, mais cela peut aussi englober les dentistes, voire les professionnels en rééducation et en réadaptation comme les audiologistes ou les physiothérapeutes.
La directrice générale du RSA croit évidemment au bien-fondé de ce concept. Elle a nommé Xavier Archambault-Gauthier au poste d’agent de développement de celui-ci.
Une langue en santé
Le nouveau chargé de projet explique que se faire soigner dans une langue qui n’est pas la sienne peut parfois apporter son lot de complications. Et si, aujourd’hui, cette initiative prend place dans un plus large projet à long terme pour les soins de santé en français, c’est parce que le RSA a fait remonter l’information des besoins en la matière aux paliers provincial et fédéral, explique Xavier Archambault-Gauthier. Il assure d’ailleurs que les fonds pour la création de cet espace d’apprentissage viennent des deux gouvernements.
Concrètement, «on vise les membres du personnel médical soignant qui ont une base en français», précise Xavier Archambault-Gauthier. L’activité a pour objet de leur redonner confiance en leurs compétences linguistiques, en leur permettant d’approfondir le français, notamment au niveau de la terminologie médicale, mais de manière informelle.
Les administrations des établissements de santé n’ayant pas encore été rencontrées au moment de l’entrevue avec le chargé de projet, celui-ci affirme qu’il demandera à celles-ci un lieu qui sera dédié à ces rencontres. Cela pourrait être une salle de réunion ou même un salon à l’heure du diner, par exemple. Des moniteurs de langue viendront encadrer ces réunions.
L’attention sera mise sur l’aspect oral et non sur l’écrit et la grammaire, puisque l’objectif est de faciliter la reprise en main de la part des soignants d’une langue qu’ils n’ont pas beaucoup utilisée. Si on parle des établissements hospitaliers, l’initiative pourrait aussi avoir lieu dans des cliniques comme le Centre de santé communautaire Saint-Thomas, explique le chargé de projet.
Et ce n’est pas tout, un autre volet accompagnera celles et ceux qui le désirent avec la possibilité de s’inscrire à des cours de français au Campus Saint-Jean.
Un pont vers le Campus Saint-Jean
Si les Cafés de Paris offrent l’occasion de parler français dans un climat plus ludique, les personnes soucieuses de perfectionner davantage la langue de Gabrielle Roy pourraient le faire grâce à l’École de langues du Campus Saint-Jean. Un dossier qui concerne cette fois-ci Paul Denis qui est responsable, depuis quelques mois déjà, des relations gouvernementales.
L’ancien président de l’ACFA et directeur général du RSA précise que ces cours visent «d’abord les médecins de soins primaires». Par la suite, il désire les élargir au personnel infirmier, voire à d’autres professionnels de la santé comme les pharmaciens.
Paul Denis confirme qu’il y aura très prochainement des rencontres avec le Campus Saint-Jean pour élaborer la mise en place de ces cours qui devraient commencer au début de 2025 si tout va bien.
Marie-Claude Côté est enthousiaste à l’égard de «ce programme de cours de français sur objectifs spécifiques» (FOS). Du côté de l’École de langues, son gestionnaire, Anthony Bertrand, se dit «très emballé par l’idée de contribuer à mettre en place un cours FOS». Il confirme d’ailleurs, par courriel, qu’une deuxième rencontre avec le RSA aura lieu dans les prochains jours «pour essayer de faire passer le “projet” en un plan» plus structuré.
Quant à Paul Denis, il précise que le projet de cours au Campus Saint-Jean, ainsi que les Cafés de Paris bénéficient de la même enveloppe budgétaire, soit 90 000 $ pour la première année. Une fois l’agenda des cours établi, il faudra faire de la publicité et veiller à la formation des moniteurs de langue. «On ose espérer une vingtaine de personnes pour la première cohorte. On vit d’espoir!»
Glossaire – Soucieux : inquiet, préoccupé