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le Samedi 8 juillet 2023 18:56 Économie

Le tourisme reprend vie et se métamorphose à la suite de la pandémie

L’entreprise de Joey Couture propose des vans fraîchement rénovés aux touristes qui peuvent se déplacer dans la province sans avoir besoin de réserver des hôtels. Photo : Courtoisie
L’entreprise de Joey Couture propose des vans fraîchement rénovés aux touristes qui peuvent se déplacer dans la province sans avoir besoin de réserver des hôtels. Photo : Courtoisie
(IJL - RÉSEAU.PRESSE - LE FRANCO) - Après trois saisons estivales marquées par la pandémie de COVID-19, l’industrie touristique de l’Alberta connaît, depuis six mois, une reprise qui surpasse toutes les attentes. Et alors que les touristes recommencent progressivement à visiter la province, une tendance claire émerge : ils privilégient de plus en plus les activités de plein air, reléguant les grandes villes au second plan de leur itinéraire.
Le tourisme reprend vie et se métamorphose à la suite de la pandémie
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Les tours guidés en vélos électriques attirent de plus en plus de curieux. Photo : Courtoisie – Mont Norquay – Bike Banff

C’est le tourisme dit «local» qui a été le premier à reprendre en force dans la province lorsque les restrictions ont été levées, il y a environ un an, plaide Tannis Gaffney, directrice marketing de Travel Alberta. Grâce aux visites fréquentes de touristes venus majoritairement de l’est du pays, le secteur s’est rétabli «beaucoup plus rapidement que prévu, avance-t-elle. Nous sommes ravis de voir les Albertains voyager dans leur province et de voir les Canadiens prendre de l’intérêt pour l’Alberta».

La reprise s’est faite avec une rapidité telle que le secteur touristique albertain devrait générer des revenus avoisinant les 10 milliards d’ici la fin de l’année 2023, des chiffres comparables à ceux enregistrés avant le début de la pandémie, selon les prédictions. «Ce n’est pas croyable! Je pensais que ça prendrait une année supplémentaire pour arriver à cela», s’enthousiasme Tannis. 

Or, bien que les revenus en provenance des visiteurs canadiens ont explosé au cours des derniers mois, les touristes américains et internationaux, eux, se montrent encore un peu prudents face à la reprise. Il faudra attendre le début de 2024 pour retrouver un niveau de revenus stables provenant du marché américain, tandis que pour le marché international, cela devrait se concrétiser d’ici à 2025, selon les observations de Travel Alberta.

Signe plutôt encourageant, le tourisme international en provenance d’Europe et d’Asie a connu une croissance impressionnante au cours des trois à six derniers mois, en partie grâce à la mise en place de vols directs entre Calgary et des destinations telles que Dublin, Barcelone et Tokyo. Et au cours de l’été, l’industrie touristique albertaine compte poursuivre sur cette lancée et concentrer ses efforts marketing sur le marché américain afin d’encourager un nombre plus élevé de visiteurs en provenance de certains États qui offrent des vols directs vers Edmonton et Calgary. 

Si autant d’efforts sont déployés pour attirer ces foules internationales, c’est en partie parce que ces touristes venus de loin ont tendance à séjourner plus longtemps dans la province et à dépenser «beaucoup plus» que les visiteurs locaux, fait d’ailleurs remarquer Tannis. En effet, bien que moins nombreux, les touristes internationaux représentent près des trois quarts du revenu touristique annuel en Alberta

«Ils sont prêts à dépenser 1200 $ par nuit pour séjourner dans des hôtels de luxe», explique la directrice marketing. En revanche, les voyageurs canadiens ont tendance à opter pour des solutions d’hébergement «moins coûteuses», comme loger chez des amis ou faire du camping.

Ils [touristes internationaux] sont prêts à dépenser 1200 $ par nuit pour séjourner dans des hôtels de luxe», Tannis Gaffney, directrice marketing de Travel Alberta. Photo : Courtoisie

Boom d’un tourisme nature et abordable

De manière plus générale, depuis la fin de la pandémie, Travel Alberta a constaté une tendance forte, puisque les touristes qui visitent l’Alberta ont une préférence de plus en plus marquée pour les activités de plein air. «Ce qu’on remarque, c’est que les visiteurs centrent leur voyage autour de la nature, ils veulent passer du temps dans les montagnes, visiter les parcs nationaux et provinciaux, voir des animaux sauvages», explique Tannis Gaffney. 

En outre, les six sites du patrimoine mondial de l’UNESCO en Alberta ont vu leurs visiteurs se multiplier au cours de la dernière année. 

Cette tendance a également été observée par le directeur général du Mont Norquay, André Quenneville. Lors de l’ouverture de la via ferrata, un parcours aménagé dans les parois rocheuses de la montagne qui comporte des échelles et des ponts suspendus, les réservations ont atteint des niveaux «records». Quant à la nouvelle activité de vélo électrique lancée par le Mont Norquay, elle attire de plus en plus de touristes qui souhaitent prendre part à des visites guidées en plein air dans la ville de Banff ou sur les rives du Lac Minnewanka.

«Depuis mai, toutes nos activités connaissent un véritable succès. Nous assistons à une saison touristique très forte», analyse André. Pour les visiteurs qui souhaitent faire des économies, le directeur général rappelle que le télésiège du Mont Norquay propose des forfaits «abordables» à partir de 30$ pour les enfants et 45$ pour les adultes. «C’est une des activités les moins chères de Banff, alors c’est un gros avantage», ajoute André.

«Depuis mai, toutes nos activités connaissent un véritable succès. Nous assistons à une saison touristique très forte», André Quenneville. Photo : Courtoisie – Mont Norquay

De son côté, Joey Couture, propriétaire de l’entreprise de location de campers-van New Age Travel and Services basée à Calgary, observe que la demande pour ses services est «très élevée» et n’a pas diminué depuis la fin de la pandémie. Son entreprise propose des fourgonnettes aménagées fraîchement rénovées qui permettent aux touristes de se déplacer sans avoir besoin de réservation d’hôtels ou de manger systématiquement au restaurant. 

«On était presque complet pour nos huit campeurs déjà au mois d’avril», évoque-t-il. Au cours des derniers mois, il a aussi remarqué une évolution de sa clientèle, avec une augmentation de touristes canadiens et américains, alors qu’il y a cinq ou six ans, la «vaste majorité» de ses clients venaient d’Europe. «C’est intéressant de voir ce shift», ajoute-t-il. 

Moi, je suis resté au même prix, autour de 150$ à 225$ par jour. Ça permet vraiment de réduire les dépenses quand on voyage», Joey Couture. 

Joey Couture et sa conjointe Frances connaissent beaucoup de succès avec leur entreprise de location de vans. Photo : Courtoisie

Pour expliquer ce changement, Joey souligne que la popularité de la «vanlife» a explosé pendant la COVID-19, alors que les gens cherchaient des moyens de se déplacer tout en s’isolant. À cette époque, la demande était si forte que l’entrepreneur a décidé de quitter son emploi régulier pour se consacrer pleinement à sa petite entreprise. 

Mais avec l’augmentation des tarifs d’hôtels et de location de voiture des derniers mois, certains touristes préfèrent encore opter pour la location de campeurs plutôt que pour le tourisme traditionnel. «Moi, je suis resté au même prix, autour de 150$ à 225$ par jour. Ça permet vraiment de réduire les dépenses quand on voyage», analyse-t-il.

Glossaire – Générer : Créer, engendrer