À ce stade de la saison estivale, les rangées de nos potagers sont maintenant bien définies. Les plantes grandissent à vue d’œil grâce à un équilibre tant attendu entre pluie et soleil. À part le maintien quotidien de nos potagers, nous nous retrouvons dans une période d’attente avant les récoltes.
Ainsi, je vous propose de prendre un instant et de vous présenter quelques-unes de mes découvertes, en espérant qu’elles vous soient utiles lorsque vous préparerez vos futurs potagers. Les astuces qui suivent vous aideront à produire des fruits et des légumes de bonne qualité, tout en ayant un potager biologique.
Nord-Ouest FM est la radio communautaire de la grande région de Rivière-la-Paix. Sa mission est d’être la voie et le reflet des gens de ce vaste coin du pays. Cherchant à faire parler sa communauté, Nord-Ouest FM célèbre toutes les formes de la langue française et ouvre ses portes à tous les accents. La collaboration lui tient à cœur, non seulement avec les gens de sa région, mais aussi avec les entreprises locales et, bien sûr, les organismes francophones de partout en Alberta.
De la sagesse dans la tradition
Vous avez sûrement déjà entendu parler des «trois sœurs», une technique agricole que pratiquaient les Iroquois. Cette technique se fie aux capacités et aux caractéristiques du haricot, de la courge et du maïs afin d’augmenter le rendement d’une récolte, tout en maintenant l’équilibre au sein de l’écosystème.
Le haricot préserve l’azote de la terre et, ainsi, assure un niveau équilibré de cet élément pour les autres plantes. Les feuilles de la courge créent de l’ombrage afin de préserver l’humidité de la terre et diminuer la croissance des mauvaises herbes. Finalement, les tiges du maïs servent de tuteur aux haricots grimpants.
On peut constater que ce regroupement de légumes est à la fois intelligent et respectueux envers l’environnement : c’est un des meilleurs exemples du compagnonnage.
Le papillon profite des dernières fleurs de lilas. Photo : Justine Dubrûle
Pratiquer le compagnonnage
Les haricots, les courges et le maïs ne sont pas les seuls légumes bons voisins. Il existe d’autres groupes de plantes que vous pouvez créer afin de jardiner intelligemment. Après, il est fort probable que vous aurez de meilleurs rendements et des légumes de meilleure qualité. Donc, voici d’autres techniques de compagnonnage.
Saviez-vous qu’il est conseillé de planter des fleurs dans son potager? Lorsque des fleurs aux couleurs vives sont placées dans le centre d’un potager, elles attirent les pollinisateurs vers elles, mais permettent aussi aux pollinisateurs de découvrir d’autres fleurs comme celles des concombres, des courgettes et des citrouilles. En attirant le plus d’insectes, vous augmentez le pourcentage de chance que, par exemple, une abeille viendra polliniser vos fruits et légumes.
Ce n’est pas tout. Certaines pestes comme les vers, les limaces, les pucerons et les mouches peuvent nuire à vos fruits et légumes. Pour s’en débarrasser de façon efficace et biologique, les fleurs viennent encore à la rescousse. Certaines d’entre elles ont la capacité d’éloigner des pestes à cause de leur parfum ou bien d’en attraper d’autres et ainsi protéger votre précieuse récolte.
Comme vous venez de le comprendre, les fleurs n’existent pas simplement pour décorer nos cours. Assurez-vous d’acheter une variété qui a cette capacité de repousser les pestes qui sont nuisibles à vos plantes.
Et pour bénéficier encore plus de cette astuce, sélectionnez une variété de fleurs comestibles et mettez des pétales dans vos thés, vos biscuits ou votre risotto!
L’avantage d’avoir de la variété
Comme je le répète souvent, la variété est l’élément clé dans la conception d’un potager. C’est en ayant de la variété que vous allez attirer les pollinisateurs, chasser les pestes et maintenir un bon niveau de pH dans la terre. Le compagnonnage nous permet justement de diversifier nos potagers. Voici quelques exemples de regroupement de plantes que vous pouvez recréer afin d’ajouter de la variété à vos jardins :
- basilic et fraisiers;
- oignons et carottes;
- pommes de terre et haricots.
En même temps, ces paires deviennent un type de pesticide naturel, car les caractéristiques de l’une éloignent les pestes de l’autre.
Mais le compagnonnage ne se limite pas qu’à une liste de regroupements intelligents. C’est aussi une liste de plantes qu’il faut éviter de regrouper, car leurs compositions et caractéristiques ne seront pas compatibles et elles ne feront que s’affaiblir. En voici quelques exemples :
- tomates et pommes de terre;
- asperges et oignons;
- brocoli et laitue.
Connaître quelques-unes de ces combinaisons peut être un véritable atout pour tous les jardiniers, grands ou petits, débutants ou avancés. Si ce n’est pas pour augmenter la qualité du sol (comme le font les pois, les haricots et les lentilles), c’est pour attirer des pollinisateurs (comme le font la lavande, les capucines et les œillets) ou pour repousser les insectes néfastes de vos potagers (comme le font la tanaisie, la ciboulette ou le basilic).
Et si vous avez quelques coccinelles dans votre jardin, préservez-les, elles sont les plus efficaces contre les pucerons!
Justine Dubrûle au micro de Nord-Ouest FM. Photo : Courtoisie
Justine Dubrûle est chroniqueuse à Nord-Ouest FM. Elle détient un baccalauréat en anglais de l’Université de Lethbridge et une maîtrise en études françaises de l’Université de Waterloo. Après plusieurs emplois d’été à la radio communautaire, elle s’est décidée à y revenir afin d’explorer plus en profondeur ses capacités rédactionnelles dans le but, un jour, d’aborder les thèmes du retour, du paysage, de la néo-régionalité et de l’identité francophone en tant qu’auteure.
Glossaire – Néfaste : Qui cause des dommages
