IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO
Flora Isabelle Yao Epse N’Goran, originaire de la Côte d’Ivoire, et Celisop Marino Foné, du Cameroun, sont deux exemples de persévérance en matière d’entrepreneuriat. Les deux sont arrivés, il y a moins de deux ans, en Alberta.
La première, basée à Edmonton, a mis sur pied Fakarel Events and African Fashion en avril dernier. Elle met en valeur ses origines en confectionnant des vêtements et des accessoires africains avec, notamment, des perles africaines, des pagnes et des chaînes en or. Elle s’est aussi spécialisée dans l’événementiel en proposant un service de décoration d’espace et aussi des mises en bouche.
Le second développe Proservices-Cibles à Red Deer avec son partenaire d’affaires, Armand Fonga. Ils proposent ensemble un service de nettoyage au quotidien ou après sinistre, résidentiel ou commercial, avec comme cheval de bataille le nettoyage des canalisations, l’inventaire et l’emballage des biens de leurs clients.
Si le slogan de Proservices-Cibles est «Travaillons ensemble», encore faut-il que ses services soient connus du grand public. «Le réseautage n’est pas toujours là, concède l’entrepreneur. Il est important que les francophones sachent qu’une entreprise francophone comme la nôtre existe.»
Même constat du côté de Mme Yao Epse N’Goran, «les gens ne nous connaissent pas. On est à la recherche de clients». Et puisque le démarrage d’une entreprise demande que les jeunes entrepreneurs soient rigoureux au niveau des dépenses, des choix sont à faire et ils n’investissent pas nécessairement dans les outils, comme la création d’un site Web, qui les aideraient à se faire connaître et à présenter l’entreprise.

Celisop Marino Foné est d’avis que tout jeune entrepreneur doit savoir créer des occasions, car le besoin est là. Photo : Courtoisie
Se faire épauler
Coordonnateur des projets à l’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta Society (AJFAS), Robert Suraki Watum comprend le découragement de certains entrepreneurs. Il a toutefois certains conseils à donner à celles et ceux qui démarrent leur entreprise et insiste notamment sur l’aspect légal, «il est impératif qu’ils aillent s’enregistrer», tout en prenant compte du tissu communautaire qui les entoure.
Des organismes comme l’Association des juristes d’expression française de l’Alberta (AJEFA) ou ceux qui ciblent l’entrepreneuriat peuvent être de bons conseils afin de les aider à connaitre les lois et la réglementation. Les bureaux régionaux de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) jouent aussi un rôle essentiel en facilitant, par exemple, le réseautage des nouveaux entrepreneurs.
En ce qui concerne les entrepreneurs d’origine africaine, il faut aussi, soutient Robert Suraki Watum, faire de la promotion à l’extérieur de la clientèle de leur communauté culturelle. Il insiste également sur certaines règles de travail à s’imposer pour réussir. «Il est important d’avoir une certaine discipline, d’avoir des heures de travail fixes.»
Enfin, il indique qu’il faut surveiller certains événements organisés notamment par l’AJFAS qui sont susceptibles d’intéresser celles et ceux désireux de monter leur entreprise comme les séances d’information sur comment devenir un entrepreneur en Alberta ou encore le Forum des jeunes entrepreneurs noirs. Tout ça, afin d’être mieux accompagnés.
Mais il existe bien d’autres organismes francophones qui offrent, eux aussi, des services pour les futurs entrepreneurs. C’est le cas de Parallèle Alberta qui s’occupe particulièrement du développement économique francophone en Alberta. Ce nouvel organisme rassemble maintenant les services en entrepreneuriat, en employabilité et en développement économique communautaire au niveau provincial.
À noter
Une délégation d’affaires sera réunie par Parallèle Alberta afin de participer à une rencontre de réseautage, le 21 octobre prochain, à la Chambre de commerce de Calgary dans le cadre de la Semaine des PME. Les personnes intéressées doivent communiquer avec Parallèle Alberta.

Robert Suraki Watum (à gauche) est coordonnateur des projets à l’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta Society (AJFAS). Photo : Courtoisie
Pour Amine Zabian, entrepreneur dans le passé et gestionnaire des communications chez Parallèle Alberta, il est vrai que «l’absence de contacts est un défi récurrent pour de nombreux entrepreneurs». Afin de contrer ce problème, il mentionne notamment la création du Réseau Impact Entreprise «qui permet aux entrepreneurs francophones de se connecter et de bénéficier de plusieurs avantages exclusifs». Au sommaire, des événements de réseautage, un accès gratuit à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et une visibilité accrue au sein de la communauté entrepreneuriale francophone.
S’il est également exact, selon Amine Zabian, que les gens d’affaires francophones «concluent encore peu de contrats entre eux, préférant souvent se tourner vers des partenaires anglophones», l’organisation de certaines délégations d’affaires permet «de créer des liens solides entre entrepreneurs francophones et facilite également le développement des affaires avec la communauté anglophone».
Tout indique qu’il est bon de fréquenter les nombreux organismes francophones afin de se faire une clientèle et de participer à certaines activités communautaires de réseautage qui sont souvent gratuites. Ces quelques pistes permettent aux jeunes entrepreneurs de garder la tête hors de l’eau puisque, comme le dit Celisop Marino Foné : «Si on crée une entreprise, c’est pour s’accrocher…»
Glossaire – Tissu : Environnement